L’Eglise ne peut pas, en sa qualité de « sentinelle », rester indifférente en constatant les malheurs de ses « brebis ». Il fut un temps où l’Eglise catholique ou Réformée (protestante) s’enfermait dans sa tour d’ivoire et ignorait les douleurs de ses ouailles. Rome (Vatican) et Genève (Siège mondial des Eglises réformées) se gardent de s’immiscer dans les affaires internes notamment politiques, sociales et économiques des Gouvernements. La situation résulte à l’origine de la volonté des dirigeants d’Etats de se libérer de la tutelle trop encombrante de l’Eglise (Vatican). Le phénomène de la laïcisation des affaires des Etats et des Gouvernements vers la fin du XIXème et début du XXème entraînait la séparation. La gestion des écoles et du domaine de l’Etat civil (mariage ou divorce) entrent dans le giron propre de l’Etat. Vers la moitié du siècle dernier, la question de l’immixtion voire de l’ingérence de l’Eglise dans les affaires internes surtout dans le domaine de la politique de développement ou de l’engagement de l’Eglise dans les efforts de développement fut remise sur le tapis. En Amérique latine, on parlait de l’Evangile du développement. Les dirigeants d’église ne voulaient plus rester en marge du moins impuissante face aux conditions misérables de ses « peuples ». Ce qui n’est pas sans gêner certains potentats d’Amérique latine, d’Asie ou d’Afrique de même les grands capitaux qui exploitent insidieusement les richesses naturelles du Tiers-Monde.
A en croire la révélation de certaine presse locale, Vatican demande l’annulation des dettes des pays africains. En effet, certaines entités vaticanes comme Caritas Afrique, Symposium des Conférences épiscopales d’Afrique et de Madagasikara (SCEAM), la Conférence de Jésuites d’Afrique et de Madagasikara (CJAM) et l’Association des Femmes consacrées d’Afrique de l’Est et du Centre (ACWECA) s’engagent dans une initiative pour intercéder auprès des pays riches afin qu’ils revoient leur politique de remboursement envers les pays endettés d’Afrique.
Certainement, cet engagement politique du Vatican en faveur des Etats en difficulté du Continent noir dû à la pandémie de la Covid met les pays créanciers dans une position délicate. Devoir annuler les dettes des pays pauvres requiert une forte dose de bonne volonté et de bonne foi de la part des grands de ce monde, toute tendance confondue. Le Chef de l’Etat malagasy Rajoelina Andry a déjà formulé le souhait de voir les pays riches annuler les dettes des pauvres.
La balle se trouve désormais dans le camp des prêteurs, quelle suite à donner à la « demande ».
Ndrianaivo