Publié dans Editorial

Code de la controverse

Publié le jeudi, 03 juin 2021

L'adoption du nouveau « Code de nationalité » à l'Assemblée nationale est remise aux calendes grecques. Le débat d'usage n'a même pas eu lieu.  Au fait, le code crée trop de vagues et sème la discorde parmi les élus du peuple et par extension auprès de l'opinion publique. Et on l'accuse de tous les mots et de tous les maux jusqu'à pourfendre l'auteur du projet.

 

Point n'est besoin de jeter l'opprobre qui frise aux injures à l'initiateur du projet de loi en la personne du médecin député élu dans la Circonscription de Betafo  Lovanirina Célestin Fiarovana ni de lancer des propos  injustes contre la députée Eléonore Johasy, rapporteur des travaux de commission.

Le projet de loi sur le Code de la nationalité, soumis aux députés, n'est pas le premier du genre à Madagasikara. Il en existe déjà depuis la Première République. Le projet dont il est question s'agit d'un recadrage répondant aux exigences des réalités présentes. Partout ailleurs, il existe un Code de nationalité. Il correspond aux faits culturels et économiques et selon les besoins de chaque pays. L'Etat est souverain dans la confection du Code de nationalité qui convient au cadre propre du pays.

Dans un sens, on comprend bien le comportement désinvolte des élus du peuple et surtout la méfiance voire le rejet de l'opinion. Le scepticisme sinon le rejet résulte d'un état d'esprit ancré ou inculqué depuis les temps immémoriaux.

D'abord, l'héritage culturel ou traditionnel datant des époques lointaines. En effet, le fait d'octroyer la nationalité malagasy à un étranger notamment à un Karana lui confère de droit la possibilité d'acquérir une portion de terrain sur le territoire national. Or, les Malagasy refusent foncièrement l'idée de céder le moindre lopin de terres à tout étranger. L'édit de Ranavalona 1ère tient toujours. Elle interdit catégoriquement la cession des « terres des Ancêtres » aux étrangers. Bien avant, Andrianampoinimerina interdit aux Vazaha de pénétrer à l'intérieur de l'Imerina. Mais l'évolution des relations de Madagasikara avec les autres pays étrangers, dont l'Angleterre particulièrement à l'époque du règne de son fils Radama 1er, conduit à contourner la consigne du Grand Roi. Toutefois, Radama 1er se gardait de ne céder la moindre parcelle de terrain aux étrangers. Par contre, Radama II subit le courroux des « Olo-be » quand il a transgressé la loi formelle édictée par sa mère Ranavalona 1ère à travers la Charte Lambert qu'il signa en 1861 autorisant au traitant français Joseph Lambert à exploiter le sol et le sous-sol du royaume. L'acte fut fatal pour son sort. Le Malagasy reste très jaloux des terres de ses Ancêtres (tanin-drazana).

Etant donné que les Karana soient les principaux concernés et donc les premiers bénéficiaires de ce Code de nationalité, l'opinion oppose son « veto ».  Le citoyen lambda regrette l'opulence arrogante, insolente et désinvolte de la communauté indienne à Madagasikara face à la misère insoutenable de la population. C'est une insulte crachée au visage. Ils craignent que les Karana jouissant la nationalité malagasy iront « braquer » leurs tanin-drazana comme c'est déjà le cas dans certains endroits.

Pour décanter la situation, il faut ramener le débat sur la place publique et ce, en toute transparence. Il s'agit de la seule et unique issue pour dissiper la controverse.

Ndrianaivo

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Editorial

  • « RIZ Plus »
    Loin des tam – tam, des bling – bling, des folklores propagandistes et surtout des séances de photogéniques en vogue, malheureusement ces temps-ci, des évènements d’intérêts cruciaux pour l’avenir immédiat, à moyen terme et à long terme du peuple malagasy, se passent à travers le pays. Le projet RIZ Plus ou projet de productivité et de résilience des moyens de subsistance ruraux fait son bonhomme de chemin. Il contribue à l’objectif essentiel à savoir « Eliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable » dans le cadre de l’Objectif de développement durable (ODD) diligenté par l’ONU et s’inscrivant directement dans la Politique générale de l’Etat (PGE) autrement dit « l’autosuffisance alimentaire ».

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