Publié dans Editorial

Le bordel

Publié le vendredi, 04 juin 2021

Le sous-sol malagasy regorge de richesses naturelles. Gisements miniers, énergies fossiles, etc., existent en quantité considérable pour ne pas dire inépuisable dans les entrailles de la Grande île. Chaque citoyen de ce beau pays dort ou marche au-dessus d’immense trésor, en grande partie, inexploité ou plutôt mal exploité. Ironie du sort, Madagasikara figure dans la liste des pays riches, très riches mais encore coincé dans la misère.
Malheureusement, la richesse colossale du sous-sol, sans oublier les atouts en ressources naturelles, faune et flore et halieutiques, n’ont pas pu contribuer à l’épanouissement de l’économie nationale. Béni des dieux, gâté par la nature, Madagasikara végète dans la misère. Et pour cause, le bordel !
On va se limiter cette fois-ci au domaine des ressources minières pour ne pas s’embourber dans la mêlée.
Dans la Grande île, l’exploitation minière laisse à désirer. Sauvages, barbares et anarchiques sinon bordéliques, les travaux d’exploitation n’ont jamaisété régis par une quelconque organisation structurante. Le Code minier, s’il existe, demeure lettre morte. A l’époque coloniale, les colons exploitants miniers se taillèrent la part du lion. Du pillage sans foi ni loi ! Au cours de la Première République, un timide Code minier gérait le secteur. Des nationaux titulaires des licences d’exploitation réglementaires émergent du lot. Ils ne représentent néanmoins que l’infime partie des opérateurs informels qui agissent dans l’ombre et échappent à tout contrôle des autorités compétentes.
L’avènement de la Deuxième République aggrave la situation. La gabegie dont le régime socialiste en a le secret règne en maître. De hauts dirigeants, de mèche avec des opérateurs étrangers douteux, laissent la situation pourrir et s’enrichissent impunément.
Le Code censé donner le cadre de la gestion et de l’exploitation des ressources minières ne correspond plus aux réalités vécues. Les régimes qui se sont succédé ne parviennent pas à échafauder à terme un nouveau Code minier. A chaque nouveau patron qui débarque au département des Mines, on a droit à des déclarations d’intention mais au final niet. Sur terrain, la loi de la jungle domine et ne laisse aucun espoir à la mise en place d’un éventuel ordre ni de la discipline. Et en attendant, le bordel total fait sa loi. Des exploitants miniers asiatiques formels et informels auxquels s’ajoutent certains opérateurs africains pillent et gaspillent les richesses naturelles du pays.
La corruption gangrène le secteur. Elle rend la gestion de notre trésor enfoui dans le sous-sol compliquée voire impossible. L’économie nationale en pâtit. Les recettes qui devraient générer des intérêts conséquents et renflouer la caisse de l’Etat sont déviées ailleurs vers le circuit parallèle. Selon des analystes et des experts compétents en la matière, si le volume financier qui circule autour des exploitations minières de Madagasikaradepuis quatre ou cinq décenniesa dû être orienté dans le circuit normal, le pays n’en serait point là où il est. Si le monde arabe a son pétrole, les Malagasy ont ses ressources du sous-sol considérables. Les Saoudiens, les Iraniens et bien d’autres réussissent à améliorer leurs conditions de vie grâce au pétrole, malheureusement les Malagasy peinent à survivre en dépit de leurs richesses naturelles.
Dans le « Velirano », le Président Rajoelina s’engage fermement à rendre formelles les activités évoluant dans le secteur minier. Le bordel n’aura plus droit de cité.
Ndrianaivo

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Editorial

  • A chaud !
    « Madagascar persiste et signe » ! Tel est le gros titre « à la Une » d’un quotidien de la Capitale avant-hier. Dans la précédente édition du journal, dans la même colonne éditoriale d’hier, nous avions émis le souhait d’entendre sinon de lire quelque part la réaction du Gouvernement à propos de la déclaration nettement « négative » du Chef d’Etat français Emmanuel Macron sur l’éventuelle restitution des îles Eparses. Voilà, c’est fait ! Madagasikara persiste et signe. Félicitations à notre MAE, SEM Rasata Rafaravavitafika qui certainement parle au nom du Gouvernement malagasy.

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