Publié dans Editorial

Autorité morale et politique

Publié le mercredi, 14 juillet 2021

Que l’on admette ou non, le régime Orange de Rajoelina Andry Nirina traverse en ce moment précis une zone de turbulence. Rien ne sert de paniquer ou de s’alarmer. Le penchant alarmiste ne contribue nullement pas à maîtriser ou à apaiser la situation au plus vite. Au contraire, il offre aux opposants égarés une occasion toute faite pour enfoncer le clou et prendre de l’aile. Inutile de créer de vagues. Le maître des lieux tient d’une main de fer le contrôle de la situation. Grâce à l’onction populaire, Rajoelina Andry disposant de l’autorité morale et politique, a les cartes en main. Sans pour autant minimiser pire sous-estimer la gravité de la situation.
A l’Assemblée nationale, certains éléments apparemment influents sinon bouillants de la majorité font du bruit. Des comptes à régler avec certains membres du Gouvernement. Le palais de l’auguste Assemblée de Tsimbazaza, au lieu de tenir haut le prestige du temple de la démocratie devient une arène de combat de boxe honteux. Et le comble, ce sont notamment des députés, pas tous, de la majorité censés défendre la cause du régime qui font du scandale. Et parfois, on use de façon abusive le titre de représentant du peuple (Solombavambahoaka). Quand des élus parlementaires membres de la majorité s’amusent à réclamer avec acharnement la tête de certains ministres ou à exiger le remaniement du Gouvernement, il y a lieu de s’inquiéter. Les débats à même houleux entre le Gouvernement et les députés ne sont pas en soi un problème. C’est normal voire légitime ! Mais quand le ton monte et le « round » vire à la bousculade verbale ou à des altercations, on n’est pas loin de la dérive d’un régime. La mémoire d’un certain Zafy Albert, Président de la République, élu en bonne et due forme, victime d’empêchement par ses propres « ouailles », reste toujours gravée à l’esprit.
Certains membres du Gouvernement se trouvent en deçà des attentes de la population en proie à des anxiétés diverses. L’inflation, pour ne citer entre autres que cet exemple fâcheux, s’envole à une hauteur échappant totalement les modestes possibilités des ménages. La corruption qui continue à régner en maître absolu pénalise la fébrile Caisse de l’Etat. Sur le plan général, il faut avouer que l’équipe de Ntsay Christian a fait le nécessaire. La pandémie de Covid-19 est tenue en échec malgré le difficile défi qui attend. Les FDS réussissent tant bien que mal à subjuguer l’insécurité, etc.
 L’Opposition dans sa configuration actuelle et en dépit des gesticulations bruyantes, ne représente pas un danger réel pour le régime en place. Des analystes pointilleux estiment que, vu l’ambiance politique quoique peu délétère dans les rangs du parti au pouvoir, la menace de déstabilisation vient plutôt de l’intérieur. Un constat amer qui reflète la dégradation des relations entre membres de la plateforme présidentielle. En tout cas, il ne s’agit guère d’un message de bon augure pour l’avenir à terme et à moins terme de la grande équipe Orange.
Le moment crucial pour le détenteur de l’onction populaire à faire usage de ses prérogatives arrive. Rajoelina est le seul personnage de l’Etat disposant de l’autorité morale et politique pour trancher, dans le vif s’il le faudra, afin de mettre de l’ordre à la « maison ».

    Ndrianaivo



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Editorial

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    La CENI change de main. Andrianarisedo Dama cède la place à Rakotonarivo Thierry. En effet, poussé par la logique des faits qui prévalent en ce moment, l’ex- président de la Commission électorale nationale indépendante Andrianarisedo Dama admet lui-même que son départ de la tête de l’institution relevait d’une évidence … inévitable ! Rakotonarivo Thierry, administrateur civil de son état et vice-président nouvellement élu de la CENI, succède ainsi à Andrianarisedo Arsène Dama Retaf, magistrat de carrière qui, en fait, a présenté sa démission. Les postes des membres du bureau permanent ont aussi subi des changements de titulaire. En gros, un grand remue - ménage s’effectue au sein de cette entité en charge des élections et de référendum à Madagasikara. Un changement « exigé » par le vent nouveau qui souffle depuis les manifestations des jeunes du 25 septembre. Etant membre désigné pour le quota du Président de la République à…

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