Publié dans Editorial

Des mauvaises notes

Publié le mardi, 19 octobre 2021

Dans une classe, la remise des copies revêt toujours un caractère particulier. Un petit moment de suspens pour les uns, de bonne ou de mauvaise surprise ou de sans surprise tout court pour les autres. Le maître ou la maîtresse profite de ce moment précis pour recadrer les choses. Le bâton à la main, Ramose ne plaisante point. Certains élèves brillent par des notes excellentes pouvant atteindre les 19 sur 20.

Mais d'autres végètent par des 8 et même en dessous. Sans surprise, le maître sanctionne. Il les blâme devant tout le monde. D'après les nouvelles législations scolaires, les punitions physiques ou corporelles sont bannies des écoles. Les enseignants qui s'aventurent à ignorer la nouvelle disposition s'exposent à de sévères sanctions infligées par la Justice de la République. Ils sont, selon le cas, passibles d'emprisonnement. N'empêche qu'en dépit de l'absence des méthodes de dissuasion répressives, le pouvoir moral de la maîtresse ou du maître pèse toujours sur les élèves. Parfois même, la parole de la maîtresse en classe vaut plus que celle de maman ou de papa à la maison !

Le Chef de l'Etat, en vrai maître du régime, brandit le bâton ! En déplacement à Ampangabe, Commune rurale d'Ambalavao, District d'Atsimondrano, Région d'Analamanga, pour le besoin de l'inauguration du Parc d'Analamanga, entièrement rénové, Rajoelina Andry déplore publiquement les mauvaises prestations de certains gouverneurs plongeant leurs notes à pic jusqu'à 8 alors que d'autres caracolent à 19 sur 20. Le système éducatif appliqué à Madagasikara fixe les notations en chiffre, de zéro à vingt dans le processus d'évaluation des acquis des élèves. Par contre, dans le système anglo-saxon et américain, on choisit les appréciations par des lettres (A-B-C-D). En tout cas, l'essentiel est de pouvoir tester et évaluer le niveau du savoir transmis à l'apprenant.

Il va falloir donc que le Président passe au crible, selon des critères d'usage et sérieux, les prestations de chaque gouverneur. En cas de mauvaises notes constatées, il faut s'attendre à être « remis à la famille » tandis que les meilleures notes seront primées.

Seulement, il n'y a pas que le cas des gouverneurs qui focalise les attentions, d'autres hauts responsables de l'Etat créent des vagues. Ils sont automatiquement soumis à l'obligation de résultats.  Des membres du Gouvernement aux Hauts emplois de l'Etat, parlementaires y compris, les dignitaires du pays, doivent entretenir en permanence en eux l'esprit de redevabilité envers la Nation. A ce titre, le peuple par la voie du Chef de l'Etat, son digne et légitime représentant, est en droit de les juger selon la règle de l'art en fonction de leurs actes.

Les hauts responsables de la République doivent chacun répondre de leurs actes. Tout le monde passe obligatoirement par l'épreuve du feu. Le laisser-aller et l'impunité n'ont plus droit de cité dans le pays. Le pays ne mérite plus de cette anarchie sourde qui offre une large avenue au laxisme « je fais ce que je veux sans que je sois inquiété ».

Nous encourageons le Président Rajoelina à aller de l'avant dans cette croisade contre l'impunité sous toutes ses formes. Une mission sacrée réservée à celui qui jouit de l'onction populaire. Les dirigeants du pays, quels qu'ils soient, obtenant des mauvaises notes, auront les sanctions qu'ils méritent.

Ndrianaivo

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Editorial

  • Date maudite !
    Treize mai, date à effacer ! Ce samedi, jour pas comme tous les autres samedis, 13 mai 1972, date où les mouvements de grève des étudiants grossis par tous les élèves de la Capitale, prenaient une allure radicale, point de non retour, sur l’Avenue de l’Indépendance, devant l’Hôtel de Ville, baptisée désormais Place du Treize mai. Il y a cinquante-trois ans en ce jour du 13 mai 2025, les Forces républicaines de sécurité (FRS) chargeaient à balles réelles les manifestants à Analakely devant l’ancien Hôtel de Ville. Le sang a coulé ! Il y a eu des morts et des morts ! Les choses allaient se précipiter. Pris de panique sinon aux abois, feu Président de la République Philibert Tsiranana enchaînait des décisions qui aboutirent, au final, à la chute du régime PSD. Le Général de Division Gabriel Ramanantsoa, Chef d’ Etat-major de l’Armée prit les rênes du pouvoir suite…

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