Les enquêtes de la Gendarmerie nationale relatives aux fuites de sujets d’histoire et de géographie et autres fraudes durant la session du bac 2023 prennent fin. S’agissant des cas de la Région d’Analamanga, à l’issue des procédures d’usage, les auditions au Parquet, les juges d’instruction ont placé 13 personnes sous mandat de dépôt à Antanimora tandis que trois autres ont bénéficié d’une liberté provisoire. A rappeler que les fuites de sujet d’histo-géo et des fraudes ont été constatées dans plusieurs centres d’examen à travers la Grande île. Ces personnes convoquées, auditionnées et placées en détention provisoire pour certains sont des agents de seconde main du ministère de l’Enseignement supérieur, des sous-fifres que bon nombre d’observateurs n’hésitent pas de qualifier de boucs émissaires. En tout cas, il est difficile d’admettre que les dits agents incarcérés soient les cerveaux sinon les premiers responsables du délit. A défaut d’être de simples agents commandités d’en haut ou ailleurs, ils n’ont fait que profiter de la mauvaise organisation de la session pour s’engouffrer dans la brèche. En effet, il y a eu trop de failles, à travers l’île, pour faciliter à leurs forfaits.
Qui dit « failles » ou « lacunes » ou « brèches » dit « mauvaises organisations ». Et qui dit « mauvaises organisations » dit « défaillances organisationnelles » au niveau des décideurs, les premiers responsables. On dirait que l’organisation générale du bac 2023 a été confiée à des amateurs ! Justement, à qui revient la décision de nommer les hauts responsables à des postes de gestion et d’organisation nationale des examens nationaux de type baccalauréat ? De toutes les façons, l’effet de dominos dans le sens transversal, de bas en haut, est inévitable. Et se contenter d’interpeller des agents se trouvant au bout de la chaine de responsabilités serait trop vite fait. En réalité, les « gros poissons » se trouvent à l’abri. Ils ne sont pas inquiétés. Ni convocations. Ni auditions. Evidemment, aucune sanction !
Nul n’est pas sans savoir de la dégradation du monde éducatif à Madagasikara. Le niveau des élèves ne cesse de décroître et cela malgré certains efforts fournis par les tenants du pouvoir. On déplore de la baisse significative des intérêts accordés par les parents, surtout dans les zones rurales reculées, pour la valeur de l’éducation dans les écoles. Le taux de déscolarisation augmente d’année en année. Sans doute, la misère entre en jeu dans l’éventuelle explication du phénomène. Mais, il y a aussi et surtout le discrédit de la valeur éducative à Madagasikara.
Le système éducatif malagasy a besoin d’assainissement en profondeur. L’impunité et la corruption s’érigent en maîtres et en véritables ennemis du système.
Ndrianaivo