Le Malagasy est-il heureux ? Le bonheur de vivre existe-t-il à Madagasikara ? Quelles saugrenues questions ! Oser poser de telles questions à un quidam par ces temps qui courent serait une insulte. Pourtant, c’est une belle question que les responsables du pays ainsi que tout citoyen lambda doivent affronter pour apporter des éléments de réponse sans complaisance ni complexe encore moins de la tricherie et ce pour corriger.
Les travaux d’enquête et de recherches, relatifs au « bonheur » dans chaque pays du monde dans le cadre du « World Hapiness Report » (rapport mondial sur le bonheur ), prennent fin. L’Institut Gallup, les Nations unies et l’université d’Oxford cautionnent le « rapport » établi et le publient par leurs soins.
Sur 143 pays concernés et classés par ordre de mérite, Madagasikara se trouve au 123 ème rang. Etant parmi les vingt derniers, le bonheur s’éloigne du quotidien de la population malagasy. Le classement reflète la réalité vécue au quotidien. La Finlande caracole au premier rang tandis que l’Afghanistan traine au bout de la queue. Six paramètres variables ont été choisis pour départager.
Le PIB par habitant. Le Produit intérieur brut, un critère universellement reconnu pour définir le statut socio-économique d’un pays par rapport à d’autres, ne trompe pas. A Madagasikara, le PIB 536 USD (2023) par habitant reste parmi les moins performants en dépit d’un léger progrès par rapport en 2022 (522 USD).
Le soutien social. L’accompagnement social au profit notamment des démunis permet d’établir le niveau de sensation auprès de la population. Le premier pilier de la Politique générale de l’Etat malagasy consiste à dynamiser le capital social qui concourt à améliorer la situation. C’est une priorité des priorités du régime dirigé par Rajoelina Andry. Une forme d’investissement non négligeable pour relancer le social du pays.
La santé. C’est un critère de base pouvant déterminer le niveau de vie de la population. L’accès pour tous à la santé dans tous ses états demeure encore un grand défi à relever par le pays. Des efforts notables ont été déjà effectués mais vu l’ampleur des nécessités, il reste beaucoup à faire. Des centres de soins « manara-penitra », construits dans les six Provinces du pays, ne suffisent pas à satisfaire les besoins toujours croissants.
La liberté. L’état de la liberté dans tous ses aspects de la vie quotidienne entre dans l’appréciation du bonheur de la population. Dire que Madagasikara manque de liberté (d’expression, de parole, de mouvement, de foi, etc.) relève quelque peu d’un sens arbitraire. Il y a dans cet aspect un point relatif à revoir sinon à recadrer.
La générosité. Il est vrai que sur le plan général, la culture de partage envers les autres, surtout en direction des plus démunis, soit quelque peu en retard. Cela est dû non pas à la mauvaise foi mais tout simplement par insuffisance de quoi à partager. On partage ce que l’on a !
La persistance de la corruption. A Madagasikara, la corruption résiste. Au rang de 145 ème sur 180 avec un score de 25/100 de l’IPC du TI-IM, le pays a encore de long chemin à parcourir pour enfin redorer le blason.
Le bonheur n’existe pas, peut-être, mais des efforts pour un mieux vivre porteront un jour leurs fruits.
Ndrianaivo