Publié dans Editorial

Eclipsée !

Publié le lundi, 13 mai 2024


Par les temps qui courent, la ferveur du « 13 mai 1972 » s’éteint. Cinquante-deux ans après, la mémoire d’un peuple s’évanouit ! Il ne reste qu’un vague souvenir dans l’esprit des aînés encore vivants à ce jour, des témoins oculaires qui ont vécu en chair et en os  l’historique et douloureux évènement.
En effet, le temps passe, il ne reste plus grand-chose ! Eclipsée par les mille et une  difficultés que chacun doit affronter quotidiennement, la bataille de la campagne électorale troublant, la mémoire des chaudes journées sur la Place du Treize mai disparait au fil des ans. Aucun programme de cérémonie officielle du cinquante-deuxième anniversaire du 13 mai n’a été prévu dans la journée d’hier. On craint toujours de la réminiscence du concept que « Treize mai » véhiculait. Les dirigeants en place se méfiaient d’un « come back » imprévisible sur cette Place maudite pour les uns mais historique et conservant en elle le ferment de la lutte pour le changement pour d’autres.
La faute à personne ! Les témoins vivants disparaissent au fil de l’âge. Il reste une poignée d’acteurs du mouvement. La plupart de ces dirigeants de grève (membres du Comité de grève ou du Conseil permanent) ont rejoint les étoiles du firmament. Des septuagénaires et des octogénaires, ayant milité et bravé violences des Forces républicaines de sécurité (FRS) sur la Place du Treize Mai, ont quitté ce monde sans avoir vécu réellement les apports positifs de la lutte. De feu Maître Willy Razafinjatovo, avocat de son état, connu sous le sobriquet « O lala », chef incontesté du Service d’ordre (SO) durant la grève,  Avonelina Amidy dit Le Midy, administrateur civil de son état, incarnaient la lutte qui, au final, se termina en queue de poisson. Votre fidèle serviteur, un septuagénaire, fait partie de ces rescapés des évènements de 72.
Les générations d’aujourd’hui et celles de demain n’ont, n’auront qu’une idée vague du Treize mai. D’ailleurs, on évite d’en parler sur la place publique. Un certain moment, le sujet relatif aux évènements de mai 72 fut tabou. On n’en évoque officiellement que très rarement.
De toute façon, on se demande encore, de nos jours, quel a été le mobile exact de la grève du Treize mai. Et a-t-on atteint ou raté les objectifs ? Vaguement, on parlait d’une révolution pour une « réelle indépendance » s’émancipant de la tutelle infantilisante du système colonial ou néo-colonial. On scandait à l’époque la volonté de briser le joug du colonialisme. La France, l’ancienne puissance coloniale était clouée au pilori. On rejetait tout ce qui incarnait son emprise . On jetait l’opprobre aux grandes sociétés commerciales ou industrielles, la langue d’enseignement, la culture, mode de vie, etc., hérités de la Métropole. Nationalisation, malgachisation, déculturation, démonétisation ou autres avaient le vent en poupe !
Mais très vite, avec un lendemain qui déchante, le dépit gagne peu à peu jusqu’à remettre en cause l’utilité des évènements du 13 mai 72. Les dures réalités vécues durant la Deuxième République ont pris le dessus. Le pays dégringole jusqu’aux … enfers. Et la France réussit à reprendre le poil de la bête. Le « Madagasikara tsy mandohalika » de Ratsiraka rampe et finit par retourner au bercail. Et on y est !
Ndrianaivo

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Editorial

  • Traque aveugle (II) ?
    Nous revenons à la charge. Au risque d’être taxé d’entêté, il nous est impossible de ne pas revenir sur le thème précédent (« Traque aveugle » du 14 /11 /25) afin d’interpeller vivement ce que nous appelions, au final, de traque aveugle à l’encontre des entités de productions appartenant à des nationaux et laisser, non-inquiétés, certains ressortissants étrangers souvent naturalisés malagasy aux pratiques douteuses. Des voix commencent à s’élever et finissent par remonter en surface. Ces voix discordantes inondent la toile et dénoncent : « pourquoi s’acharne-t-on sur certains rares Gasy, capitaines d’industrie, en laissant « en paix » les … autres ! Suivez mes yeux ! Lors de la première édition de la « Traque aveugle » du 14 novembre 2025, on était amené à capter l’attention du public sur certaines opérations militaires, des fois, musclées qui sont en fait, de source avisée, des perquisitions officielles. On différencie difficilement…

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