Publié dans Editorial

Et les îles Eparses ?

Publié le lundi, 27 mai 2024


On n’en parle plus ! Sujet tabou, interdit ou fâcheux ? Ou tout simplement relégué au second ? Ou carrément, balancé dans l’oubli ?
Que de questionnements autour du sort réservé à ces joyaux baignant le Canal de Mozambique ! Cheval de bataille du candidat numéro treize durant la campagne présidentielle de 2018 qui a enthousiasmé l’audience, les îles Eparses furent quasi absentes lors de 2023. En tout cas, elles disparaissent de l’écran de radar des grands débats. Et même certaines formations politiques qui ont affiché leur engagement à la lutte pour la restitution de ces îles semblent ignorer. La presse non plus n’a pas fait grand cas. Elle les a quelque peu oubliées. Sans parler de l’omission généralisée des candidats députés d’évoquer le cas des îles Eparses. Les députés élus pourront bien proposer d’insérer dans l’ordre du jour le cas des îles Eparses.
Incluses dans ce qu’on appelait « Madagascar et dépendances » durant toute l’époque de la colonisation, elles font naturellement partie du grand ensemble qui constitue la Grande île. Faisaient d’ailleurs partie de « Madagascar et dépendances », la Grande île (la terre ferme), Nosy Be, les petits îlots autour, Sainte-Marie, les îles Eparses d’une part et les Comores, Mayotte comprise d’autre part.
Le concept revendiquant l’appartenance des îles Eparses au territoire de la République Malagasy repose sur des faits réels et fermement fondés, sur des bases historiques et géographiques indiscutables et irrévocables. En principe, les îles Eparses devaient figurer sur les composantes naturelles de Madagasikara lors des transferts de compétences territoriales en 1960 entre l’ancienne puissance coloniale et la jeune République Malagasy. Par un manège bien calculé, les îles Eparses furent subrepticement retirées du territoire national malagasy au moment du retour à l’indépendance de Madagasikara. Lors de négociations de nouveaux « Accords de coopération » en 1972 – 1973, la délégation malagasy conduite par le jeune officier de la Marine Didier Ratsiraka, alors ministre des Affaires étrangères du Gouvernement Ramanantsoa, remettait sur la table le cas des îles Eparses. La France a réussi à éluder le sujet … fâcheux pour maintenir le statu quo. Arrivé au pouvoir à partir de 1975, non satisfait du sort des îles Eparses, l’Amiral Ratsiraka portait l’affaire devant les Instances des Nations Unies. Il avait gagné cause. L’ONU reconnait l’appartenance des îles Eparses au territoire de la République malagasy. Par deux résolutions, non contraignantes, de 1978 et de 1980, l’Assemblée générale invite la France à engager les négociations pour rétrocéder  les îles Eparses à Madagasikara. Mais, la France ignore indifféremment  lesdites Résolutions. Pire, en 2019, le président français Emmanuel Macron déclarait sur les Grandes Glorieuses « Ici, c’est la France ! » Un affront que tous les Malagasy jaloux de la souveraineté de leur territoire national ne parviennent à digérer jusqu’à l’heure. Depuis 2018, le sujet se fait éclipser totalement. Tout comme si Madagasikara recule pour de bon ! Négatif ! Chaque chose a son temps ! Dit-on.
Que la France sache, pour sa gouverne, que Madagasikara n’abandonnera jamais les îles Eparses. Ce n’est que partie remise. On aura tout notre temps. L’idée de « co-gestion » émise par la France  n’aboutit pas ! Un jour ou l’autre, les îles Eparses reviendront dans sa totalité au bercail !


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  • Choix tactique et stratégique
    On est en guerre ! L’option à considérer s’avère délicate. La décision est cruciale. Il exige d’un chef de guerre un réflexe alliant le tact et la maîtrise de la stratégie. La mise en place à l’Assemblée nationale d’une configuration vouée à la cause du régime Orange actée, il va falloir accéder à l’étape suivante à savoir la nomination du Premier ministre, chef du Gouvernement. Une phase délicate et cruciale à laquelle le Chef de l’Etat ne prend pas à la légère. Si le Président de la République est l’homme numéro un de la Nation et de l’Etat, le Premier ministre l’homme-clé du bon fonctionnement de l’administration, de l’Etat.

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