Une zone d’ombre, des fois opaque, entre Air Mad et Madagascar Airlines ! Le passage de la compagnie nationale Air Madagascar, Air Mad, à Madagascar Airlines entretient un flou persistant ou concomitant. Si le relais entre les deux compagnies nationales de transport aérien devait être transparent selon la règle de l’art et respectant la procédure normale, il n’en est rien du moins suite à la récente mise au point du syndicat du personnel de l’Air Mad.
Créée en 1961, en plein décollage de la première République, symbole vivant du retour de la souveraineté nationale le 26 juin 1960, la compagnie nationale de transport aérien Air Madagascar voit le jour. Elle fut le résultat de la fusion entre Air Madagascar et le réseau local d’Air France. A ses tout débuts, la compagnie portait d’abord l’identité commerciale MADAIR, ce n’est qu’un an après, en 1962, qu’elle a été officiellement rebaptisée en portant définitivement le nom d’AIR MADAGASCAR et effectua son premier vol vers Paris au départ de l’aéroport d’Arivonimamo. Durant tout le long de la première République, Air Mad fut l’un des fleurons de l’industrie nationale au même titre que la compagnie nationale Eau et Electricité de Madagascar (EEM), ancêtre de la JIRAMA et la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNAPS). Une fine fleur de l’économie nationale non sans omettre surtout une fierté de la Grande île. En effet, faire partie du personnel d’Air Madagascar constitue un privilège et surtout un objet de fierté pour les heureux élus. La prestation d’Air Mad faisait l’honneur du pays à l’échelle continentale et même au-delà, en Europe et aux Etats-Unis. Quand arrive l’avènement du régime socialiste – communiste inaugurant le début de la seconde République, c’est le début de la galère pour Air Mad. Elle fut la vache à lait du régime socialiste de l’Amiral rouge feu Didier Ratsiraka. On ponctue sans le moindre souci sur les ressources de la compagnie. En outre, Air Mad fut un véritable panier à crabes, accueillant aveuglément les bénéficiaires d’un recrutement politique spécialement réservé à la gent féminine, dont raffolaient les barons du régime rouge. Au final, à la chute du régime de l’Amiral rouge, en vingt-deux ans de règne sans partage, la compagnie nationale Air Madagascar fut l’ombre d’elle-même. Une coquille vide sinon un individu émacié qui n’arrive plus à se tenir debout ! La suite des évènements, marquée par des cycles de crise politique sans précédent, n’arrange guère la situation catastrophique de l’Air Mad. A tel point qu’au début du troisième millénaire, les années 2000, Air Mad vit dans le coma et fut admise dans les urgences pour des soins intensifs. Salaires impayés, services bâclés et gestion à la dérive, la compagnie Air Mad n’est plus en mesure d’honorer ses obligations. A cela s’ajoutent les incontinences en matière de compétence des dirigeants politiques à superviser la société d’Etat, Air Mad périclite !
Le précédent régime croyait bon de substituer Air Mad en Madagascar Airlines et ce afin d’espérer un souffle frais pour un nouveau décollage. Est-ce la bonne ? L’avenir nous le dira. En tout cas, entre le passage d’Air Mad vers Madagascar Airlines, il existe et persiste un flou concomitant. Le syndicat d’Air Mad dénonce et réclame la suspension de Madagascar Airlines au profit d’Air Mad. Les nouveaux dirigeants ont l’obligation d’assainir la situation.
Ndrianaivo








