Publié dans Editorial

Tanà et Tana-Masoandro

Publié le mardi, 19 novembre 2019

A l’heure où il est question de renouveler l’équipe dirigeante d’Antananarivo sous la houlette d’un nouveau maire, il s’avère opportun d’apporter sur la place publique d’utiles éclairages sur  l’opportunité permettant d’envisager en perspective un devenir sous les meilleurs auspices de la Ville des Mille, la Capitale de Madagasikara. Antananarivo se noie! Le bateau  battant pavillon « Antananarivo » coule. Un « naufrage » difficilement perçu par les pauvres passagers. Depuis son existence, il y a cinq cents ans, on peut être sûr d’une chose que la cité créée par Andrianjaka et qui est jusqu’à nos jours le centre névralgique du pays n’a jamais connu une situation aussi catastrophique qu’aujourd’hui. La ville ne s’en sort plus. Les dirigeants n’ont pas su suivre le rythme de croissance de la population d’Antananarivo. Les études sociologiques de l’Institut de sociologie de l’université de Bruxelles en 1968 montrent que la population d’Antananarivo connut une croissance poussive jusqu’en 1965. En effet, à la mort d’Andrianampoinimerina en 1810, la population de la cité fut estimée à 30.000 âmes. Environ un siècle et demi après, en 1945, elle était de 140.000 habitants. Et vingt ans après, en 1965, elle fut multipliée par deux, 321.000. Tandis que la population nationale est estimée à 6.355.810 habitants y compris les étrangers résidents à Madagasikara 101.377. Jusque- là, la vitesse de croissance des habitants de la Capitale ne pose pas tellement de problème. Seulement, depuis la dégradation économique et sociale du pays en particulier à partir de la Deuxième République, la situation commence à dégénérer. Concernant Antananarivo, la population fuit la misère et les insécurités des campagnes et vient s’agglutiner dans les parages et même à l’intérieur de la ville. Le plan d’urbanisme conçu à l’époque coloniale n’avait pas prévu qu’un effectif d’au plus 400.000 à 500.000 habitants, au grand maximum. Même topo pour les infrastructures routières à l’intérieur d’une superficie de 8700 ha (87 km2).

La dernière statistique de la population d’Antananarivo, publiée par l’INSTAT en 2014, s’élève à 2.200.000 habitants dans une population nationale estimée à 25.000.000 habitants. Résultats, la Capitale est surpeuplée dans tous les sens. La population s’étouffe. On ne peut plus circuler. Tout est bloqué ! Saletés, pollution et violence sont le lot quotidien des citoyens.
Rajoelina Andry Nirina, à son retour gagnant au pays, soumet à la population bien avant la campagne électorale présidentielle en décembre 2018, l’Initiative pour l’Emergence de Madagasikara (IEM) pour sauver la Grande île notamment Antananarivo, la Ville des Mille. Les experts de l’IEM ont conçu un projet « révolutionnaire », Tana-Masoandro » pour finalement venir à bout de tous ces maux qui étranglent la cité et les citoyens. Il faut désengorger Antananarivo. A cela donc, une ville nouvelle s’impose. Mamy Rajaobelina, l’expert en urbanisme, dans une interview accordée à un confrère d’un quotidien de la Capitale ne va pas par quatre chemins pour affirmer que « Tana-Masoandro est vital pour le futur de la Capitale ». Lui qui avait déjà dirigé en son temps le bouclage du dossier Grand Tanà, connait bien ce qu’il avance. A propos du choix d’Ambohitrimanjaka, l’urbaniste enfonce le clou en disant que « la localisation de Tana-Masoandro à Ambohitrimanjaka-Ambohidrapeto est un choix judicieux ».
En somme, l’avenir de Tanà est étroitement lié avec le sort réservé à Tana-Masoandro.

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Editorial

  • Opération délicate
    Le faux et l’usage de faux envahissent l’Administration, grand « A » s’il vous plaît, à savoir le domaine général qui englobe tous les secteurs d’activités de l’Etat ou de la République. Faux et usages de faux, du jargon populaire « fosika », faux diplômes ou certificats de fin d’étude gangrènent presque tous les Corps de métier de l’Administration entre autres les départements clés comme l’Enseignement supérieur, l’Education nationale, la Justice, la Régie financière, les Forces de défense et de la sécurité (FDS), etc. Les concours d’entrée dans l’administration publique sont infestés de faux dossiers. Des diplômes de Baccalauréat, de Licence, de Master I ou II se trouvent les plus menacés. Il y a eu même certains de faux diplômes de Doctorat !

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