Publié dans Editorial

Psychose de rapts

Publié le mardi, 07 janvier 2020

La toile prise d’assaut, les réseaux sociaux enflammés et les Forces de l’ordre débordées. En cause, de folles rumeurs de rapts d’enfants envahissent la ville. Fondées ou non, la « chose » affole les parents. En ce début d’année porteur d’espoir, les « bruits » de kidnapping enveniment l’atmosphère. Depuis la nuit des temps, Madagasikara un pays de tradition orale, la culture des « contes et légendes » prédomine.  La société malagasy fut et reste jusqu’à aujourd’hui très accessible aux rumeurs. C’est le théâtre permanent des « tsaho ». De bouche à oreille, des rumeurs parfois terrifiantes portant sur des thèmes irréels ou fantaisistes circulent.

 

A l’époque coloniale, les Vazaha avaient dû affronter mille et une rumeurs déclenchant souvent des psychoses difficiles à apaiser. On racontait l’histoire de voleurs d’organe, les cœurs ou le sang, des « mpaka fo » ou des « mpaka rà ». Mais personne n’était pas en mesure de prouver formellement les faits. On faisait aussi circuler le bruit sur les « biby olona », ce monstre moitié homme, moitié bête. Personne ne l’a jamais vu de ses propres yeux. Les autorités coloniales avaient beau tenter d’expliquer qu’il s’agissait de pures imaginations de certains individus malintentionnés  pour faire peur aux simples gens mais rien n’y fit. En fait, selon des études effectuées par des spécialistes en sociolologie communautaire, les rumeurs fantaisistes mais persistantes des  « mpaka fo » ou des « mpaka rà » ont été montées de toutes pièces destinées à salir la notoriété des membres de la Loge maçonnique, les  francs-maçons  de  Madagasikara. Et en remontant à la source, il se trouvait que certains dirigeants d’église méfiant de cette organisation secrète furent à l’origine.

La stratégie basée sur les rumeurs tient bien. Elle persiste et traverse le temps et les régimes successifs. Chaque régime a eu son lot d’intox. L’objectif final vise à  déstabiliser le pouvoir en place. A certains égards, le manège atteint ses objectifs.

Les folles rumeurs de rapts d’enfants  gagnent du terrain en ce moment. Elles embrasent les réseaux sociaux. Cette mère de famille postant sur sa page face book un long texto d’une tentative de rapt dont son propre fils a été victime sous ses yeux à Antanimena. Une autre  raconte une tentative de rapt  d’un petit gosse par un tiers. Seulement, parait-il, le dernier a pu crier  au secours et le « voleur » lâchait la prise et disparaissait dans les dédales d’Ankadifotsy. De ces deux cas, il n’y avait pas eu des preuves  matérielles (photos ou autres). On le sait bien qu’on peut  balancer sur la toile n’importe quel texto. Certains cas de rapts existent réellement suivis d’actes de barbarie (meurtres ou tortures)  mais en fin de compte, les enquêtes menées par la Police concluent qu’il s’agit plutôt des affaires de règlements de compte.  On saisit la moindre occasion pour ternir l’image du régime. La rocambolesque fuite de Carlos Gösn en est la preuve. On cite gratuitement le nom de  Madagasikara.

Le pays est en train de négocier, en ce moment précis, un tournant décisif et délicat. Tous les moyens sont « bons » pour les détracteurs de porter atteinte aux actions du Gouvernement. Pour les prétendus opposants, l’essentiel consiste à détourner les esprits des vraies priorités.   

Ndrianaivo

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Editorial

  • Lueur d’espoir !
    Tout n’est pas noir. Une source de lumière apparait à l’horizon. Et l’espoir est permis. En dépit des galères éternelles que la misère nous impose, que l’insécurité nous étreint et que la JIRAMA nous empoisonne tous les jours, une lueur d’espoir nous embaume le cœur. Tous les efforts sont mis en branle mais la misère persiste et signe. Avec un revenu mensuel moyen de 40 euros ou 43 dollars par habitant, de sources autorisées de la Banque mondiale, Madagasikara reste parmi les cinq pays les plus pauvres de la planète. A titre d’illustration, Rwanda 76 dollars, France 3482 euros. Comparaison n’est pas raison mais les chiffres sont là. Ils évoquent certaines situations comparatives indéniables. Les insuffisances chroniques alimentaires surtout dans le grand Sud trahissent malgré les tentatives de certains responsables de relativiser le cas.

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