La bête noire est là de retour. Comme il fallait s'y attendre, la 3 ème vague de la Covid-19, pas forcément du variant Delta, frappe à nos portes et entre sans avoir été conviée. Elle contamine déjà certaines localités du pays. Tout commençait à Ivato lors du premier débarquement du premier vol en provenance de l'Europe ce 6 novembre. Deux cas importés ont été constatés après les tests et contrôles d'usage parmi les passagers.
Ce retour pour la troisième vague de la Covid-19 relance le débat sur la pertinence ou non de la réouverture des frontières. Nous étions tous témoins de la forte la résistance des détenteurs du pouvoir, au sommet de l'Etat, concernant l'éventuelle réouverture de notre ciel au trafic international. On garde encore vive dans les mémoires la virulence de la toile quand Iavoloha accorda une dérogation spéciale d'entrée sur le territoire de trois vols conduisant des passagers nationaux bloqués quelque part en provenance de l'Europe notamment de la France le 18, 19 et 20 mars 2020. Ce fut la triste nouvelle où trois cas importés ont été dénichés et ce fut le point de départ de la pandémie dans la Grande île et évidemment le début du confinement total sur tout le territoire national intercalé des confinements partiels et quelques mois de libre circulation entre 2020 et 2021.
En dépit des appels de détresse des opérateurs actifs dans le secteur du Tourisme et malgré certaines pressions d'origine externe en vue de la réouverture des frontières, le Chef de l'Etat malagasy persista et fit la sourde oreille. Apparemment, il ne voulait rien entendre. Il écartait toute éventualité de réouverture de nos portes. La principale raison réside sur la protection, coûte que coûte, de la population devant la menace d'une troisième vague. Un choix que certains ne partagent pas forcément.
Présent à la tête d'une délégation à Longchamp (Paris) au mois d'août dernier, le Président Rajoelina, l'invité d'honneur, ne pouvait pas éluder une question posée face-à-face « à quand la réouverture des frontières malagasy ? » Finalement, le numéro un du pays concède à répondre par une option positive. En jugeant la situation favorable, Rajoelina Andry envisage la réouverture pour le mois d'octobre-novembre mais à la condition que le paramètre sanitaire le permette. Ce fut chose faite, le 24 octobre, les vols intérieurs et régionaux reprennent et les vols internationaux à partir du 6 novembre et réservés uniquement aux passagers en provenance de l'Europe (France).
La décision gouvernementale n'occulte pas la crainte d'une troisième vague. L'Europe qui est l'espace privilégié par le circuit vers le pays se trouve en ce moment précis dans l'œil du cyclone. En fait, le continent redevient l'épicentre de la pandémie. Cette semaine, le nombre devait franchir la barre de 700.000 décès.
Ce qui devrait arriver arriva. Dès les premiers tests des premiers passagers (6 novembre), on a pu répertorier deux cas positifs. De Morondava, ville littorale ouest, la Covid-19 investit l'intérieur du pays. Et au jour d'aujourd'hui, plusieurs localités dont Antananarivo enregistrent des cas positifs.
Tant redoutée, Corona revient. Mais, les autorités publiques écartent tout affolement. Le recours au confinement n'est pas encore inscrit au programme. Les consignes sanitaires se durcissent et la mobilisation générale pour la vaccination à grande échelle s'active.
Ndrianaivo
Crainte des spéculations.
« En chemin pour me rendre chez mon quincaillier habituel, mes voisins m'ont interpelé en m'informant que le ciment à prix raisonnable importé par les autorités est à présent disponible dans le quartier. Etant donné que je suis en train de finir les travaux de rénovation d'une partie de ma maison, j'ai sauté sur l'occasion et me suis rendu chez un autre quincaillier qui fournissait le fameux ciment "Lucky" à bas prix », explique un père de famille habitant dans le quartier d'Ampefiloha.
Gouffre financier. Les états financiers du Projet d'amélioration de la gestion des opérations du secteur de l'électricité (PAGOSE), au titre des années d'exercice 2018 et 2019, provoquent des émules après que la Banque mondiale ait demandé à la compagnie nationale de l'eau et de l'électricité (JIRAMA) de mener un audit de son système de gestion pour déterminer les montants des anomalies constatées durant ces deux années d'exercice.
L’art oratoire à l’honneur. Le « Slam national », cette formule qui attire chaque année de plus en plus de poètes slameurs, est une vitrine consacrée aux jeunes talents de la Grande île. Le top départ a été donné et la 12ème édition de cet évènement est donc officiellement lancée depuis jeudi dernier et ne se clôturera que le 4 décembre prochain. Pour cette année, ce sera 20 poètes nationaux issus de 10 villes de Madagascar, à savoir Ambositra, Antananarivo, Antsirabe, Antsiranana, Fianarantsoa, Mahajanga, Sambava, Toamasina, Toliara, Tôlagnaro qui seront en compétition, par équipe et en individuel.
Après les enfants en fin de semaine dernière, le Président de la République a discuté avec les jeunes à Alarobia, hier. Et ce, à l'occasion d'un « talk » inséré dans le cadre de la Journée d'échange des jeunes et des entrepreneurs à Madagascar qui s'est déroulé à Alarobia. Cette journée s'inscrit dans l'adhésion de Madagascar à l'initiative régionale Youthconnekt Afrique, soutenue par Fihariana, programme national d'entrepreneuriat, le ministère de la Jeunesse et des Sports, le Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD), Catholic Relief Service.
Arrêté, en liberté ? Confusion totale (ou volontaire) autour du cas Raoul Arizaka Rabekoto. Alors que la nouvelle sur l'arrestation du président de la Fédération malagasy de Football (FMF), vendredi dernier au Bénin, s'est répandue comme une traînée de poudre avant - hier, les informations officielles autour de ladite arrestation restent très floues jusqu'à présent.
Après le pétard mouillé de Fanirisoa Ernaivo en France, des ressortissants malagasy regroupés au sein d’un groupement dénommé « les indignés de Madagascar » ont, une nouvelle fois, renouvelé l’expérience hier sur l’île de la Réunion. Une fois de plus, ces « indignés » qui rassemblent notamment des membres du GTT et du RMDM ont récolté un échec cuisant. Le groupe, formé à peine d’une dizaine d’individus tous vêtus de rouge, a manifesté devant le Consulat de Madagascar sis à Saint – Denis qui devait accueillir le ministre des Affaires étrangères Patrick Rajoelina, dans l’unique but de perturber la visite du chef de la diplomatie malagasy en terre réunionnaise. Equipé de banderoles, ce groupuscule d’individus scandait à tout va : « Malagasy affamés » et accusant les dirigeants de « mensonge ». Au passage d’un véhicule officiel, ils n’hésitaient pas à faire retentir des coups de sifflet aux sons d’insulte. Un mode de manifestation des plus honteux, qui plus est, de la part de compatriotes qui préfèrent résider à l’étranger au lieu de rester au pays. Ce genre d’attitude des plus indignes n’a qu’un seul nom : lâcheté !
S’ils voulaient réellement changer les choses, pourquoi ne pas revenir au pays et intégrer les rangs des opposants. Au moins leur manifestation aurait une raison d’être alors que dans le cas présent, cela tourne juste au ridicule.
Coup raté
S’ils se souciaient réellement des Malagasy affamés, ils auraient dû initier des actions sociales ou des levées de fonds pour venir en aide aux compatriotes en difficulté. Force est de constater que leur manifestation n’était motivée que par des intérêts politiques liés au soutien indéfectible et presque aveugle de leur ancien président Marc Ravalomanana. En tout cas, ces « indignés » ont encore raté l’occasion de faire le buzz. D’autant plus que cette minuscule manifestation n’a, en aucun cas, eu d’effet majeur sur le séjour du ministre des Affaires étrangères. Pour rappel, ce dernier revient tout juste du Caire (Capitale égyptienne) après avoir assisté au sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement au sein du COMESA avant de rallier l’île de la Réunion.
Le chef de la diplomatie malagasy participera à la session extraordinaire de la Commission de l’Océan Indien (COI) qui se tiendra ce jour. La protection des côtes et espaces maritimes, la veille et contrôle épidémique, l’environnement, le climat, le programme régional de sécurité ainsi que la relance économique des îles de l’Océan Indien seront, entre autres, les principaux thèmes à l’ordre du jour au cours de cette réunion extraordinaire. Sitôt arrivé, le membre du Gouvernement a eu une rencontre avec les membres de la diaspora à la Réunion.
La Rédaction
Au cours des deux dernières semaines, chaque matin est une épreuve pour Vao, une lavandière. Elle doit en effet expliquer à ses clients que le prix du savon a encore augmenté. «C’est difficile pour mes patrons, surtout en ces périodes de crise, de débourser un peu plus qu’à leur habitude pour acheter du savon. En une semaine notamment, le prix du savon que j’utilise régulièrement a particulièrement haussé. Du savon que j’achetais à 700 ariary, s’achète désormais à 1 000 ariary. Je suis frustrée parce que dans certains cas, certains patrons ne sont pas compréhensifs. Ils pensent que je profite de la situation pour leur demander plus d’argent. Il refuse alors de me payer plus. Je dois me débrouiller avec. Mais le problème, c’est que je me fais réprimander après car leur linge n’est pas assez propre, alors qu’en fin de compte c’est de leur faute », témoigne cette lavandière. Vao n’est pas la seule à avoir constaté cette hausse de prix. Plusieurs mères de famille se sont également plaintes. Et toutes les marques de savon sont concernées. Questionnés sur le sujet, les vendeurs expliquent juste que « les grossistes ont augmenté leurs prix, donc nous sommes obligés d’augmenter les nôtres ».
Cette hausse de prix s’applique déjà alors que les taxes sur les bondillons de savon sont encore à 10 % à l’heure actuelle. Et comme la loi de Finances 2022 a été adoptée, ces taxes passeront à 20 % dès l’année prochaine. Avec cette hausse des taxes, il faudra donc s’attendre à une hausse continue de prix du savon sur le marché, sachant que selon les informations recueillis, les bondilleurs assurent 70 % du marché local actuellement.
Il est vrai que cette mesure a été mise en place pour préserver les industriels locaux, notamment les savonneries. Toutefois, qu’en est-il des consommateurs ? Plusieurs députés ont déjà alerté sur la possibilité d’une hausse des prix du savon durant les débats sur la loi de Finances initiale (LFI) 2022. Quoi qu’il en soit, les autorités locales, à travers le directeur général des Douanes, ont soutenu que conformément aux dispositions de l’Organisation mondiale des douanes, les bondillons sont catégorisés comme étant des produits finis, d’où la décision d’augmenter les taxes. Il reste donc à voir comment la situation va évoluer prochainement.
Rova Randria
Les opérateurs touristiques à Nosy Be font la grève à l’heure actuelle. Ils réclament notamment la reprise des vols internationaux à destination de l’île aux parfums. Face à cette demande, le ministre du Tourisme, Joël Randriamandranto, a tenu à apporter quelques précisions sur la situation, notamment concernant les procédures de réouverture des frontières choisies par le Gouvernement. « Si nous avons décidé de rouvrir les frontières, c’est surtout pour les opérateurs touristiques. Nous sommes conscients que le secteur tourisme est aujourd’hui en souffrance dans le monde entier, mais plus particulièrement à Madagascar. Toutefois, avec la pandémie de coronavirus qui sévit encore, ce serait inconscient de tout rouvrir. Chaque décision, depuis la réouverture des frontières, a été bien pensée avant d’être appliquée dont la réouverture progressive des frontières », explique le premier responsable du secteur, hier, durant un point de presse, dans les locaux du ministère à Tsimbazaza. Jusque-là, tous les vols internationaux sont encore centralisés à Antananarivo pour des raisons logistiques. Selon les explications fournies par le ministre, actuellement, l’aéroport international d’Antananarivo est le seul à disposer des infrastructures nécessaires pour la mise en application du protocole sanitaire élaboré par les autorités.
«Toutefois, cela n’empêche pas Nosy Be de recevoir des vols charters et des bateaux de croisières. Les vols charters sont notamment des vols spéciaux, organisés par des agences de voyages. Tous les voyageurs sont alors exclusivement tous des touristes. Ces voyageurs sont facilement traçables car nous connaissons dès le début leur hôtel et leur programme. Nous sommes sûrs qu’ils ne vont pas quitter l’île aux parfums. Ils se plient également au protocole sanitaire en vigueur. C’est pour cette raison que nous autorisons les vols charters. C’est la même chose pour les croisiéristes. Dire que les frontières de Nosy Be sont totalement fermées n’est pas vrai. Il faut en effet du temps aux opérateurs pour organiser ce type de voyage. De plus, les touristes pourront toujours rejoindre Nosy Be et toutes les Régions du pays, une fois que le test PCR obligatoire à l’arrivée est négatif », détaille Joël Randriamandranto. Dans tous les cas, un bateau de croisière est déjà prévu accoster l’île aux parfums pour le mois prochain. Mais les vols charters ne seraient programmés que pour le début de l’année 2022. Il faut laisser aux opérateurs un délai de vente. Le redressement du secteur touristique ne va pas se faire notamment du jour au lendemain de la réouverture des frontières. Il faudrait avoir de la patience.
D’autre part, le risque d’une nouvelle vague de contamination du coronavirus plane toujours. C’est pourquoi les autorités jouent encore la prudence en ce moment.
Rova Randria
