La pêche intensive continue. Dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale du thon, samedi dernier, un bilan de la filière a été dressé par des experts. D’après leurs études, la menace de rupture des stocks pour certaines espèces de thon s’intensifie actuellement. « Nous avons notamment constaté une augmentation significative des captures d'albacores, représentant un stock qui est déjà soumis à une pression considérable et considéré comme surpêché par les experts. De même que pour le listao. Une récente augmentation de la pêche de thons listao dans l'océan Indien a entraîné un dépassement de 30 % de la limite des captures, entre 2018 et 2020. Pourtant, étant le type de thon le plus utilisé pour le marché des conserves, le listao était largement considéré comme étant à un niveau d’abondance sain », a rapporté le Fonds mondial pour la nature (WWF Madagascar), en marge de la célébration de cette journée dédiée à la protection du thon.
Effectivement, dans la zone indianocéanique comme dans toutes les zones côtières du monde entier, la pêche aux thons est extrêmement importante pour la sécurité alimentaire. Et elle constitue également un pilier des économies locales. 36 % de la pêche côtière dans cette région se concentrent en effet sur le thon. La pêche aux thons y est presque exclusivement issue de pêche artisanale ou de pêche industrielle très basique.
Vu la situation, ces menaces risquent d’avoir de grandes répercussions autant sur toute l’économie de la Région mais aussi sur l’alimentation, sans oublier l’environnement marin. « Le sort de chacun de ces deux types de thon est en fait lié. Les juvéniles d'albacores sont principalement capturés dans les listaos qui ciblent les pêcheries à senne coulissante. De ce fait, la reproduction des albacores est particulièrement retardée. Les stocks ont du mal à se reconstituer, surtout après des années de surpêche dans l’océan Indien. Les scientifiques estiment que les stocks d'albacores pourraient s'effondrer dès 2027 », a souligné un expert.
Basculement
Compte tenu de sa valeur, la protection du thon doit être une priorité pour la santé de l’économie et des océans. « Un changement de l'approche actuelle de la gestion de la pêche doit s’opérer. Un basculement vers une gestion des ressources plus durable, plus inclusive et plus efficace est recommandé. Pour Madagascar, le thon est une richesse dont le potentiel reste encore à développer. Dans ce sens, des efforts pour évaluer et gérer durablement ce potentiel doivent être fournis afin de permettre au pays et à sa population de bénéficier pleinement des retombées y relatives », affirme Lovasoa Dresy, Senior fisheries officer au sein du WWF Madagascar.
En tout cas, cette démarche est essentielle pour que le thon, en tant que ressource alimentaire et source de revenus pour la pêche industrielle et artisanale, soit en équilibre avec son rôle fondamental dans le maintien d'un écosystème sain.
Rova Randria
Devant la confirmation de l’existence de l’épidémie de dengue à Mahajanga, l’Etat malagasy a réagi. Le préfet de Mahajanga a émis une note décrétant ce jour comme une journée de nettoyage et d’assainissement général de la ville des fleurs. L’objectif est de se débarrasser des stagnations d’eau ainsi que des ordures qui s’éparpillent dans plusieurs quartiers. C’est une lutte contre l’insalubrité où les broussailles constituent des refuges pour les moustiques. « Outre cette opération d’assainissement, nous allons également renforcer les investigations pour déterminer qui sont porteurs du virus, et où se situent les zones les plus concernées. A cela s’ajoute la sensibilisation autour de la piqûre des moustiques. Je tiens à préciser que tous les patients sont pris en charge gratuitement auprès des établissements sanitaires à Majunga », avance le Professeur Lamina Arthur, directeur de cabinet auprès du ministère de la Santé publique, joint au téléphone hier soir.
Tout s’est accéléré au cours de la semaine dernière où l’on a recensé 125 cas de fièvre par jour dans les centres de soins de Mahajanga. Car à part l’épidémie de dengue, le paludisme y sévit également. Sur 6 patients soumis à un Test de diagnostic rapide (TDR), deux cas de paludisme ont été enregistrés. Il faut savoir que la dengue diffère sensiblement du Chinkungunya, cette autre forme de fièvre paludéenne et dont aucun cas avéré n’a été encore enregistré à Mahajanga. Mais la dengue pourrait être fatale si elle est hémorragique et lorsque le patient n’a pas été soigné à temps. Le moustique baptisé Aeds en est le vecteur. Contrairement à l’anophèle qui se confine à l’endroit où elle venait de piquer les humains, l’Aeds, lui, quitte le lieu pour recommencer à s’attaquer à d’autres cibles ailleurs.
Sur la page Facebook de l’Institut Pasteur de Madagascar, une équipe d’entomologistes et d’épidémiologistes a pris la direction de Mahajanga hier matin, dans le cadre d'une investigation de cas groupés de dengue à travers le projet RISE de l’USAID Madagascar. Parallèlement à cela, l’Etat a dépêché sur place des émissaires dont les membres du Gouvernement. Cette délégation a aussitôt rencontré le comité de vigilance locale pour la lutte contre les épidémies, ainsi que les membres locaux du Centre de commandement opérationnel (Cco) du Covid-19 Boeny. Ce dernier a été sous la houlette du préfet de Mahajanga ainsi que le chef de Région par intérim du Boeny, Clavelah Bazezy. Ces deux derniers jours, une tournée a été réalisée dans les quartiers les plus touchés par la dengue comme Antanimalandy, Antanimasajy, Mahatsinjo ou encore Tsararano ambany. Tehindrazanarivelo Djacoba, numéro 1 des Affaires étrangères, a constaté qu’il n’y a encore de décès mais plutôt des malades, et qu’ils recevront des soins. Pour le moment, le nombre de personnes infectées atteint 24, et ce à l’issue des tests de diagnostic rapide (sérologie) de dengue sur un total de 27 à l’initial.
Franck R./ K.R.
Les compétitions de taekwondo continuent en ligne malgré le confinement. Une grande première, le 1er championnat d’Europe de taekwondo poomsae individuel en ligne, spécialement en cette période de confinement sous forme d’open, se déroulera du 4 au 10 mai. Le candidat filme ses poomsaes, au total six, et les a envoyés par la suite à l’organisateur le 28 avril dernier, date butoir. Ils attendent d’ores et déjà les résultats prévus le 10 mai prochain au plus tard. Deux Malagasy sont en action pour la quête du titre. Il s’agit du combattant expatrié, Nicolas de Gonzague Randriamiandrisoa, plus connu sous le sobriquet Nicolas Rangonz, pour les intimes, 6e dan en taekwondo et Rivo Rakotobe, directeur technique national (DTN) au sein de la Fédération malagasy de taekwondo WT (World Taekwondo).
« Je ne peux pas rater une telle occasion surtout après la vague d’annulation et de report des différentes compétitions internationales, même si c’est pour la première fois de l’histoire de taekwondo. Maintenant, j’attends patiemment le résultat », a dit Ragonz, champion de France master 2 en février. D’après toujours notre représentant, qui a l’intention de séduire les juges, il a choisi de faire passer dans ses vidéos le poomsae « Keumgang et Sipjin », au premier tour, « taebaek et Jitae » en demi-finale et « koryo et chongwon » en finale.
Une opportunité pour l’expert malagasy de rattraper le mondial de Danemark, initialement prévu du 21 au 24 mai, mais finalement reporté.
Elias Fanomezantsoa
Une perte occasionnée par l’application des mesures sanitaires et l’augmentation du nombre de cas contacts du Covid-19 à Antananarivo. Tels sont les arguments avancés par les transporteurs réunis au sein de l’Union des coopératives de transport urbain (UCTU) et l’Union des coopératives de transport suburbain (UCTS) pour justifier leur décision d’arrêterleurs activités à compter de ce jour. A l’issue d’une réunion qu’ils ont effectuée depuis la semaine dernière, ces transporteurs ont décidé de suspendre leurs services jusqu’à la prise d’une nouvelle décision les concernant, c’est-à-dire de nouvelles mesures sanitaires qui correspondent à leur exigence. D’après le porte-parole des transporteurs, Razafiniarino Mihaja, ils ont travaillé à perte durant ces 15 derniers jours.
Après que le Gouvernement a déclaré l’état d’urgence sanitaire dans le pays, tous les restaurantsainsi que les salles de fête et de cérémonie ont été fermés. Il a également été décidé la suspension du transport en commun. Cependant, ces transporteurs ont réclamé la reprise de leurs activités tout en acceptant les mesures de barrières sanitaires. De plus, d’autres soutiens leur sont attribués comme la gratuité de la délivrance des licences et de la réalisation des visites techniques. Malgré tout cela, ils ne sont pas toujours satisfaits. Ils prennent en otage tous les passagers pour faire pression sur les autorités dans le but de satisfaire leursrevendications. Récemment, l’UCTU et l’UCTS ont réclamé la dotation d’équipements de protection et de produits de désinfection afin qu’ils ne se déplacent plus dans les endroits collectifs pour désinfecter leurs véhicules. En cette période de crise, les propriétaires de « taxis-be » ne font aucune preuve de patriotisme. Ils ne cherchent que leurs propres intérêts.
Pour les transporteurs dans les zones régionales et nationales, ils réclament la réouverture des axes routiers dans tout Madagascar, y compris donc ceux dans les trois Régions affectées par la propagation du coronavirus, à savoir Analamanga, Haute-Matsiatra et Atsinanana. Concernant la distribution des équipements de protection pour les transporteurs comme le gel hydroalccolique et les masques, ainsi que la désinfection des véhicules, l’Association Fitia a indiqué que ces opérations prendront fin ce jour. Celles-ci ont ainsi duré deux semaines.
Madagascar est actuellement en état d’urgence sanitaire. Sur ce, tous les services publics doivent être réquisitionnés, y compris le transport en commun. C’est le souhait de tous face à cet égoïsme qui ne dit pas son nom des « taxi-be ».
Anatra R.
Le feuilleton Ludovic Ajorque continue. Le meilleur joueur du Racing Club de Strasbourg aurait dit oui aux Barea. Le sélectionneur Nicolas Dupuis avait annoncé que le joueur devait donner sa réponse définitive à la fin de la saison 2020/2021. Une fin de saison qui semble être décalée de deux mois, à cause de la crise du coronavirus qui frappe le monde entier de plein fouet, en ce moment.
Le récent kidnapping d'Anil Karim, pharmacien de son état et dont on n'a toujours aucune nouvelle, serait en quelque sorte l'effet catalyseur. Car depuis la semaine dernière, la Gendarmerie procède à une série d'arrestations de toutes les personnes soupçonnées d'avoir un lien direct ou non avec le tristement célèbre Norbert Ramandiamanana, alias Lamà, ce bandit recherché pour de nombreux enlèvements depuis l'année 2004 dans la Capitale.
Jusqu’à ce jour, aucun médicament, encore moins un vaccin n’a été trouvé pour traiter et prévenir du Covid-19. Face à l’urgence sanitaire, le Professeur Vololontiana Marie Hanta Danielle, porte-parole du Centre de commandement opérationnel Covid-19 (CCO) sis à Ivato, a souligné hier lors du rapport récapitulatif que Madagascar ne peut pas attendre les médicaments conventionnels. D’autant plus que les expérimentations pour trouver le vaccin n’aboutiront qu’au plus tôt au début de l’année prochaine. En attendant, le taux de positivé pourrait s’aggraver.
Des marchands interceptés à Toamasina. Tel est le constat fait par les autorités au niveau de la Direction générale de l’environnement et du développement durable de la Région Atsinanana (DREDD), suite à une descente auprès de marchands illicites de bois précieux et ordinaires. « Samedi dernier, nous avons reçu des renseignements de la part de citoyens responsables concernant une vente illicite de bois, dans le marché d’Ankirihiry à Toamasina. Nous avons alors mené notre enquête. A l’issue de cela, nous avons demandé une autorisation pour une perquisition au procureur.
Service minimum, réduction des effectifs, baisse des chiffres d’affaires. La pandémie a touché de plein fouet l’économie de Madagascar. Le ministère du Travail, de l’Emploi, de la Fonction Publique et des Lois sociales (MTEFPLS) a mené une enquête concernant l’impact du coronavirus sur les entreprises privées. Sur les 208 entreprises enquêtées employant près de 69 100 travailleurs, 196 ont déclaré en difficulté. Ces impacts sont notamment dus aux problèmes de trésorerie, à l’annulation de commande par les clients à l’étranger ainsi qu’à la pénurie des matières premières. 90% ont déclaré durement d’être affectées par la crise du Covid- 19.