« On peut toujours rêver, mais de préférence les yeux ouverts et les pieds sur terre. » Cette citation d’un ancien dirigeant de la Fédération malgache de football, aujourd’hui disparu, résonne étrangement alors que l’instance dirigeante du football malgache et son tout nouveau sélectionneur, Corentin Martins, affichent l’ambition de qualifier Madagascar pour la Coupe du monde 2026.

Présenté officiellement hier au stade Barea Mahamasina, le technicien franco-portugais a signé un contrat d’un an, avec pour mission principale de hisser les Barea au sommet du groupe I des qualifications africaines. Un objectif qui, sur le papier, semble réalisable au vu des résultats encourageants des quatre premières journées (7 points, 3e place). Mais dans la réalité, la tâche relève presque du miracle. 

Le calendrier n’offre aucun répit. Corentin Martins n’a qu’un mois et demi pour constituer une équipe capable de se battre pour la première place du groupe, seul sésame garantissant une qualification directe. Les prochains matchs auront lieu entre les 17 et 25 mars, contre la Centrafrique à l’extérieur et le Ghana à domicile. 

A défaut d’une première place, il faudra se contenter d’une course aux quatre meilleures deuxièmes places, ouvrant la porte à un tournoi d’où seul le vainqueur accédera aux barrages intercontinentaux. Autant dire que l’équation est corsée. Si la dynamique actuelle est encourageante, la prudence reste de mise. L’histoire récente des Barea rappelle que les espoirs peuvent vite se fracasser sur le mur de la réalité. 

En s’obstinant à faire du Mondial 2026 une priorité absolue, la Fédération semble mettre en arrière-plan une qualification pourtant plus réaliste pour la prochaine Coupe d’Afrique des Nations (CAN).

Que se passera-t-il si la qualification pour le Mondial échappe aux Barea ? Le contrat du sélectionneur n’étant que d’un an, il est légitime de se demander si cette stratégie n’est pas un pari éphémère, avec un risque d’instabilité à long terme. Les ambitions ne doivent pas être plus grandes que le ventre : viser haut est une chose, mais se donner les moyens réels d’y parvenir en est une autre. Rêver, oui, mais il faut garder les yeux ouverts et les pieds sur terre. 

La Rédaction

Madagascar s'apprête à accueillir la 8ᵉ édition du Summit Connekt Africa, un événement d'envergure continentale qui se tiendra à Antananarivo du 26 au 30 novembre 2025. Ce sommet, qui réunit les jeunes leaders et entrepreneurs de tout le continent, marque une première pour un pays francophone.

Hier, la première réunion du comité national d'organisation s'est tenue au quartier général des jeunes à Ankorondrano, sous la présidence du ministre de la Jeunesse et des Sports, Marson Moustapha Abdullah, et du directeur par intérim de la Jeunesse. Toutes les parties prenantes ont été conviées afin de lancer officiellement les préparatifs de ce rendez-vous majeur.

Un sommet historique « Conformément aux recommandations du Président de la République, nous mettrons tout en œuvre pour faire de ce sommet un événement historique, non seulement pour Madagascar, mais pour toute une génération », a déclaré le ministre Marson Moustapha Abdullah. Cet engagement fort vise à assurer le rayonnement de l'île sur la scène internationale.

Ce sommet accueillera près de 25 000 jeunes en provenance de quarante pays africains. Un afflux massif qui constitue une opportunité sans précédent pour les jeunes leaders et entrepreneurs malgaches, leur offrant une plateforme idéale pour échanger, apprendre et nouer des partenariats.

L'organisation de cet événement de grande ampleur nécessitera un budget estimé à 2,5 millions de dollars. Selon le ministre, un premier partenariat a déjà été conclu, garantissant un financement de 400 000 dollars. Par ailleurs, le ministère et le comité organisateur prévoient de mobiliser différents acteurs, tant publics que privés, pour compléter le financement et assurer le succès de l'événement.

Avant l'ouverture officielle du sommet, une série d'événements sera organisée dans les six Provinces du pays afin de mobiliser la jeunesse malgache. Ces activités de pré-lancement, prévues à partir de février 2025, bénéficieront d'un budget de 150 millions d'ariary par Province.

« Cette initiative vise à sensibiliser et à impliquer activement les jeunes Malgaches. Nous souhaitons les préparer afin qu'ils puissent devenir de véritables ambassadeurs du sommet », a expliqué le ministre.

Par ailleurs, des formations seront organisées à travers le pays pour aider les jeunes entrepreneurs et leaders à tirer profit de cet événement. Plusieurs institutions et organisations partenaires ont déjà exprimé leur volonté d'apporter leur soutien logistique et financier.

Avec une présence attendue de 99 % de jeunes participants, ce sommet constituera une vitrine exceptionnelle pour Madagascar. Il offrira une occasion unique de valoriser le savoir-faire malgache et de renforcer les liens entre les jeunes du continent.

E.F.