Crainte de l’instabilité. La volatilité des petites activités génératrices de revenu en cette période de pandémie représente la principale raison qui pousse les micro-entrepreneurs à hésiter à l’alternative d’emprunt pour démarrer ou développer un petit commerce. « Durant la période de confinement total de quelques mois sur la majeure partie du territoire national, on a enregistré une baisse considérable d’entrepreneurs ruraux à contracter un emprunt. Les gens ne sont pas certains de pouvoir rembourser le prêt dans le délai prévu. Pour diverses raisons, beaucoup se sont résigné à l’abandon de leurs activités en attente des jours meilleurs. Jusqu’à présent, les chiffres ont du mal à redécoller malgré la reprise des activités économiques après le déconfinement », raconte un agent de recouvrement travaillant dans une agence de microfinance située dans le sud de la Région d’Analamanga, sur la RN7. Ce dernier, par ce récit, avance que la crainte des micro-entrepreneurs repose surtout sur l’incertitude de pouvoir rembourser leur prêt. D’ailleurs, à l’époque, les activités étaient toutes mises en veilleuse avec le confinement. « Nous avons contracté un prêt un peu avant la deuxième vague de confinement. La fermeture des frontières régionales a stoppé net notre projet et a anéanti totalement notre activité. On avait de l’argent en main mais on n’a pas pu investir comme on l’aurait voulu. On a préféré reporter les échéances de remboursement jusqu’à présent ».
Surendettement
L’accès au crédit et au micro-crédit agricole reste un problème dans nombreux pays du Sud, notamment pour les petites exploitations les plus vulnérables. A Madagascar, la faiblesse des infrastructures rurales et le niveau important de la pauvreté compliquent d’autant plus le développement agricole du pays. Les débats actuels sur l’efficacité du micro-crédit dans la lutte contre la pauvreté mettent en avant la question des indicateurs de performance à utiliser. Aujourd’hui, la microfinance concerne environ 19 % des foyers. Cependant, il lui faut couvrir une plus grande proportion de la population, car le secteur bancaire classique ne touche que 4 % des foyers. Ensuite, les Institutions de petite taille doivent se professionnaliser davantage et s’approprier par exemple des systèmes de gestion informatisés. Ces derniers permettraient notamment de se connecter avec la plateforme de « centrale de risques », créée pour lutter contre le surendettement. Mais la professionnalisation est aussi vitale, explique notre agent de recouvrement.
Hary Rakoto
« L’enquête avance à grande vitesse ». C’est par ces mots que le Procureur général près la Cour d’Appel, Berthine Razafiarivony, a débuté son point de presse hier dans son bureau. L’occasion pour elle de dresser un état des lieux par rapport aux enquêtes menées dans le cadre de l’affaire de tentative d’élimination physique du Président de la République Andry Rajoelina. Après les premières arrestations, il y a une dizaine de jours, la magistrate informe que jusqu’à hier, 21 personnes ont été interpellées et auditionnées, dont 12 gendarmes ou militaires en activité composés de 5 généraux, 2 capitaines et 4 sous-officiers, indique le PGCA. 4 gendarmes et militaires étrangers à la retraite aussi ont été interpellés et auditionnés. Il en est de même de 5 civils. A l’heure actuelle, 14 de ces personnes interpellées sont placées en garde à vue, indique la patronne du Parquet. Aucune précision n’a toutefois été donnée sur le statut de ces personnes toujours en garde à vue.
En tout cas, d’après le PGCA, ces interpellations ont été permises grâce à « toutes les informations recueillies par le biais de l’exploitation des résultats des perquisitions téléphoniques et d’autres sources d’informations ont permis l’identification de plusieurs personnes impliquées dans cette affaire ». En effet, elle indique que durant les perquisitions menées chez les principaux suspects, un Franco- malagasy et un Français, « des appareils numériques et informatiques ont été saisis ». En outre, « l’examen des appels téléphoniques de ces deux hommes ont permis la découverte de plusieurs correspondances numériques ainsi que des documents corroborant les intentions des prévenus ».
Preuves tangibles
Le PGCA parle notamment d’un document intitulé « Budget du projet Apollo 21 » qui formule « un point stratégique et politique opérationnel détaillé et chiffré pour neutraliser et éliminer 5 autres personnalités politiques malagasy dont le PRM et en même temps renverser le Gouvernement actuel et prendre le pouvoir » et d’un « courriel adressé à une compagnie d’exploration et d’extraction pétrolière pour une demande de coopération et de financement ont été découverts ». Plusieurs correspondances par messagerie instantanée avec de nombreuses personnes de la scène institutionnelle publique malagasy ont été aussi saisies, explique le PGCA.
Confirmant les informations ayant déjà fuité dans la presse récemment, la magistrate précise qu’une somme équivalente à 900 millions d’ariary en espèces, un fusil à pompe calibre 12 avec 6 cartouches, ainsi que deux véhicules de marque Nissan Patrol et Nissan HardBody, ont été saisis par les Forces de l’ordre durant les perquisitions. Pour la chef du Parquet de la Cour d’Appel, « actuellement les preuves matérielles entre les mains des enquêteurs sont tangibles et ont permis d’identifier les principaux instigateurs de l’opération ». Elle s’est logiquement refusée de communiquer des détails sur le compte-rendu des déclarations des interpellés « dans le respect du secret de l’enquête ». Elle s’est contentée d’affirmer que l’enquête « face à ces faits graves », confiée dès le départ à la Police nationale et à la Gendarmerie qui travaillent de concert avec les équipes du Parquet d’Antananarivo, suit son cours.
La rédaction
Démenti officiel. Lalatiana Rakotondrazafy Andriatongarivo, porte-parole du Gouvernement, a tenu à mettre un terme aux affirmations selon lesquelles Paul Rafanoharana, présumé suspect principal dans la tentative déjouée d’attentat à la vie du Président de la République, aurait été conseiller du président de la Haute autorité de la Transition (HAT), actuel Président de la République de Madagascar. « Cette affirmation m’étonne. C’est la personnalité de cet individu qui peut prêter à problèmes à mon avis », dit d’entrée celle qui est également ministre de la Communication et de la Culture, hier, au cours de son émission hebdomadaire « Tsy ho tompon-trano mihono ».
Sur les ondes de la radio nationale malagasy, diffusée exceptionnellement depuis Fianarantsoa, l’ancienne journaliste et chroniqueuse politique a en effet tenu à démentir fermement la présence de l’officier militaire français parmi la liste des conseillers officiels du président de la HAT. « Durant la Transition, j’ai été nommée en décret parmi les conseillers spéciaux de l’actuel Président alors président de la HAT. Je faisais partie des sept conseillers du Président avant mon départ en 2012. Je peux vous dire qu’il ne faisait pas partie de ces sept personnes. Je suis bien placée pour en parler ayant fait partie des conseillers », signifie la porte-parole du Gouvernement.
Jamais pressenti PM
Elle affirme que « Paul Rafanoharana a eu des entrées au Palais grâce à ses relations à l’époque avec un collaborateur du Président et s’est manifestement approprié le titre de conseiller, sans avoir été nommé par décret. A en juger par les informations qui circulent, il semblerait que l’individu ait un penchant particulier pour s’attribuer des titres ». Lalatiana Rakotondrazafy Andriatongarivo, dans la foulée, a également tenu à démentir les informations qui ont circulé, relayées même par la presse internationale, selon lesquelles le Saint-cyrien aurait fait partie d’une liste de pressentis ‘‘premier ministrable’’. « Il n’y a jamais eu de réflexion ni encore d’entretien en vue de le nommer Premier ministre sous l’actuel régime », martèle-t-elle.
Pour la ministre, les rumeurs prêtant aux quelques personnes citées la possibilité de devenir le prochain Premier ministre sont peut-être dues à ces mêmes personnes. Elle indique que les titres utilisés par l’un des deux principaux suspects dans l’affaire « Apollo 21 » ne sont pas réels. Saisissant l’occasion au vol, parlant toujours de nomination du Premier ministre, la porte-parole du Gouvernement a démenti hier des informations sur une supposée démission de l’actuel chef du Gouvernement. « Il n’y a jamais eu d’entretien de personnes pressenties pour devenir Premier ministre jusqu’ici », ajoute-t-elle.
La Rédaction
45 % des recettes de l’Etat sont destinées au paiement de la solde des agents de l’Etat qui comptent à présent environ 200 000 fonctionnaires et autres contractuels. Ces 45 % de recettes représentent environ 5 % du PIB national, soit une part plus que conséquente sur les finances du pays qui nécessitent une gestion contrôlée afin d’éviter toute dérive budgétaire. Raison pour laquelle tous les ministères et institutions doivent enregistrer leurs agents dans la version 2.0 de l’Application Unique pour la Gestion Uniforme des Ressources humaines de l’Etat (AUGURE). Une application qui vient d’être déployée dans les démembrements étatiques régionaux à travers la formation des utilisateurs et la déconcentration du centre d’assistance. « Les objectifs sont atteints. Tous les départements ministériels et les services régionaux utilisent dorénavant le système d’informations de Gestion des Ressources Humaines de l’Etat (GRHE) à travers la version 2.0 du logiciel AUGURE. Suite à diverses améliorations de fonctionnalité, cet outil informatique permet au ministère employeur de gérer la mobilité de la gestion du personnel et de maîtriser les besoins des postes fonctionnels. Pour le ministère de l’Economie et des Finances (MEF), son utilisation permet le contrôle des états de paie des agents de l’Etat, la gestion de la masse salariale et l’effectif des agents de l’Etat. Il s’agit également d’assurer la gestion financière des postes fonctionnels et l’effectif des postes disponibles », a expliqué, hier à Mahajanga, le ministre de l’Economie et des Finances (MEF), Richard Randriamandrato, lors de la cérémonie de clôture du déploiement régional.
Gestion prévisionnelle
La concrétisation de cette version améliorée fait suite à des audits menés sur cette application. La Cour des comptes a émis des recommandations selon lesquelles l’ancienne version nécessite une refonte approfondie. Parfois pointée du doigt, la défaillance de l’ancienne version était synonyme de perte d’envergure pour l’administration. A l’époque, les juges de la Cour des comptes ont estimé une perte de plus de 14 milliards d’ariary par an suite à une défaillance de la première version de ce logiciel. A titre d’illustration, des cas de doublon et de fonctionnaires fantômes allourdissaient considérablement les charges de l’Etat. A l’exemple des fonctionnaires qui sont inscrits dans deux Districts différents. Au niveau du ministère en charge de la Fonction publique, la maîtrise de la nomenclature des postes, le recensement physique des agents de l’Etat ainsi que la planification de la Gestion prévisionnelle des effectifs, des emplois et des compétences (GPEEC) constituent les avantages de ce système.
En bref, l’entrée en fonction de l’AUGURE 2 dans toutes les Régions marque la dématérialisation des procédures administratives et la digitalisation de la gestion des ressources humaines de l’Etat. D’ici 2023, l’application servira de base de données, noyau du futur SIGRHE (Système intégré de gestion des ressources humaines de l’Etat). Auparavant, l’établissement d’une carte d’identifiant unique AUGURE pour les agents en service dans les départements centraux a été pris en charge par le budget général. Ainsi, l’intégration de la gestion des pensions dans l’AUGURE 2 figure parmi les perspectives.
Hary Rakoto
Que la triste et choquante tentative d’élimination physique de la personne du Chef de l’Etat ne nous voile pas les réalités toujours compliquées et encore difficiles vécues par les concitoyens. Qu’il nous soit permis de dresser sans état d’âme, ni complaisance ou détours le tableau qui met en relief la vie nationale vue surtout sous l’angle du train de vie des « Mpitondra Fanjakana ». Et qu’il nous soit admis également de rappeler, en toute humilité et en toute franchise, les consignes decelui à qui le peuple a confié son pouvoir et son avenir.
La population vit dans une ambiance des plus tordues. Les effets délétères de la pandémie corsent tous les secteurs des activités économiques dont le tourisme qui littéralement s’agenouille. Les opérateurs attirent sérieusement l’attention des décideurs que leurs chiffres d’affaires ont baissé d’au moins 56 %. Le nombre des sans-emplois gonflent. Le coût de la vie, de son côté, échappe totalement aux ménages à faible revenu. L’inflation tout spécialement s’envole et plonge le pays dans un marasme inénarrable.
Par-dessus tout et le comble du malheur, Madagasikara, un pays qui se débat contre la misère, pauvre parmi les plus pauvres, nourrit trop de princes. Le peuple exsangue doit supporter sur la tête la lourde charge pour subvenir aux rémunérations et avantages exorbitants des barons au pouvoir.
A l’entame de son mandat, le nouveau Président a donné le ton. Désormais, a-t-il fait savoir, l’austérité sera la règle de conduite. Les gaspillages de l’argent public seront de l’histoire ancienne. Les grandes cérémonies coûteuses crevant la fébrile caisse de l’Etat n’auront plus droit de cité. Ainsi, les cérémonies de présentation de vœux suivies de copieux cocktail d’Iavoloha de même au niveau de chaque ministère seront tout simplement supprimées. Quelle bonne surprise ! Le nombre des membres du Gouvernement a été revu à la baisse.
Seulement, au fur et à mesure où l’on avance dans le temps, les anciennes pratiques ont tendance à réapparaître. Dans les ministères, il y a trop de Directions, de Directions générales et des conseillers. Sans vouloir citer nommément des cas précis, pour éviter des réactions stériles, on se demande tout de même que la gestion administrative d’un pays de 25 millions d’habitants nécessite-t-elle réellement la mise en place d’un bataillon de princes et de nabab de cette taille ? Pour un pays de 50 à 100 millions d’habitants ou plus exigera donc toute une armée de hauts dignitaires grassement payés.
Dans l’Armée, la Gendarmerie y comprise, il y a trop de princes gradés (« be bokotra sy be kintana ») qui surpeuplent la caserne. Pour un pays qui n’a aucune prétention d’agresser encore moins d’ennemis potentiels à craindre, il y a quelque chose à revoir. Certes, les « dahalo » sont des ennemis à anéantir, mais il y a toujours une proportion à garder.
Au sein du Parlement, le gaspillage fait parler aussi de lui. Les assistants parlementaires se recrutent par centaines. Nos parlementaires, en déplacement sur terrain, se conduisent en vrais nababs.
L’état pléthorique de nos cadres aux Hauts emplois de l’Etat inquiète les observateurs. Faudrait-il rappeler à tout moment que Madagasikara est un pauvre, parmi les plus pauvres. Austérité, sobriété et modération telles que le Président l’exige doivent être les mots d’ordre à respecter, à exécuter !
Ndrianaivo
Thomas Fontaine a joué un match amical avec le FC Lorient, hier. Son club s'est imposé 1-0 face à Nantes au terme de la rencontre. Fontaine a été au côté de son coéquipier, en sélection, Jérémy Morel. Ils ont joué la première mi-temps, avant d'être remplacé à la pause.
La concurrence s’annonce rude pour les internationaux malagasy qui évoluent dans le club notamment avec l’arrivée des nouvelles recrues dans la charnière arrière. Le FC Lorient est ravi d’annoncer l’arrivée d’Igor Silva, le latéral droit d’Osijek, pour les cinq prochaines saisons. Le défenseur brésilien s’est engagé avec les Merlus jusqu’en juin 2026.
Quasiment relégué à la mi-saison, Lorient s'est relevé en phase retour pour arracher le maintien. « Ça va être dur, encore une fois. Rien n'est facile mais nous devons travailler dur et jouer chaque match au mieux (...). Personnellement, je ne me mets pas de pression. Il faut être le meilleur possible. Mais ne pas se fixer d'objectif, de nombre de buts. Il faut juste être heureux de jouer match après match et le reste suivra », avance Thomas fontaine, le défenseur international malagasy.
Le défenseur des Barea s'est blessé au niveau du tendon d'Achille au mois de janvier. A la suite de son opération, sa période de rétablissement devait durer plusieurs mois. Aujourd'hui, il est désormais sur pied. Et il devrait être disponible pour la sélection malagasy en début des éliminatoires du Mondial 2022, au mois de septembre.
Ce samedi 31 juillet, son équipe aura un autre match amical contre Angers SCO 16h à Carquefou.
E.F.
Les derniers évènements de ces derniers jours liés au projet d’attentat, bien que déjoué, contre le Président de la République Andry Rajoelina met en cause la sécurité de l’homme fort du pays mais également celle du pays tout entier. En effet, s’en prendre au magistrat suprême du pays revient à s’attaquer au pays entier et à sa souveraineté. Hier, la cérémonie de sortie officielle de la nouvelle promotion de l’ACMIL à Antsirabe fut l’occasion pour les Forces armées de rassurer le Chef de l’Etat.
« Face à la situation qui prévaut aujourd’hui, l’Armée se range derrière vous pour vous protéger en tant que Chef suprême des Forces armées et protéger la souveraineté de notre pays. Nous sommes disposés à vous protéger contre toutes les menaces et les ennemis aussi bien venant de l'intérieur que de l'extérieur. Cela constitue notre raison d’être et notre principale mission », a déclaré le ministre de la Défense nationale, le Général de corps d'armée, Léon Jean Richard Rakotonirina. Le numéro un de l'Armée malagasy a réitéré ses vives condamnations contre toutes tentatives de déstabilisation et soutient la volonté de la Grande Muette à accomplir son devoir dans la défense de la Nation et de la population.
Appel à la prise de responsabilités
Pour sa part, le Président Andry Rajoelina, Chef Suprême des Forces armées a rappelé les valeurs et principes qui doivent guider les membres des Forces armées. Il n’a pas manqué de souligner le caractère sacré de l’engagement militaire qui est lourd de sens et de responsabilités. Cela implique également un serment pour servir la Nation et la Patrie. « La situation qui prévaut sur la scène internationale est en constante évolution tout autant que les défis que doivent relever l'Armée. Vous devez prendre vos responsabilités face à ce qui pourrait menacer la souveraineté nationale et la sécurité de la Nation », a ajouté le Chef de l'Etat. Un message qui ne semble pas anodin car décrit parfaitement le contexte actuel.
Rappelons qu’outre le projet d’élimination physique du Président, les présumés cerveaux de la mission avaient également prévu de perpétrer un coup d’Etat contre le régime actuel. Comme nous l’avions déjà relaté dans nos colonnes, les correspondances du dénommé Paul Rafanoharana au Benchmark Group, partenaire de Madagascar Oil faisaient clairement état de ses projets de déstabilisation politique. Par ailleurs, les initiateurs de ce projet effroyable voulaient également fragiliser les Forces armées en incluant des éléments de presque tous les rangs au sein de la Gendarmerie et de l’Armée dans leur manœuvre. Rappelons que jusqu’ici, 11 agents de la Gendarmerie dont quatre éléments d’élite du GSIS ou Groupe de sécurité et d’interventions spéciales, ainsi que des Généraux ont été auditionnés pour leur implication dans cette affaire.
La Rédaction
En notre qualité de quotidien d’analyse, nos recherches nous a conduits vers une personnalité discrète, un Zokibe, qui a vécu en tant que témoin des périodes difficiles traversées par le pays. Il s’agit de M. Ralaialitiana Andrianarisoa, un vieux routier du haut de ses 78 ans. Il a accepté de répondre à nos questions. Interview.
La Vérité (+) : Avant de nous livrer votre analyse, pourriez-vous retracer votre parcours personnel ?
R.A (=) : Après avoir obtenu mon Bac Première partie, j’ai débuté ma carrière professionnelle en 1966 au ministère des Finances (Direction des Impôts) qui fut interrompue par mon admission au concours d’entrée à l’Ecole Nationale d’Administration (section diplomatique) après avoir réussi mon Bac Deuxième partie.
Par la suite, j’ai travaillé au ministère du Développement rural en tant que chef de service de liaison avec les organismes internationaux (FAO – PNUD - Banque mondiale...)
Après avoir suivi un stage en Roumanie (Bucarest) en 1973, j’étais parmi ceux à qui le Gouvernement Ramanantsoa a confié la création de la Société d’Intérêt National pour les Produits Agricoles (SINPA) et y travaillait par la suite comme étant le directeur des Etudes et Programmes.
A compter de 1978, j’ai travaillé à la Compagnie Nationale d’Assurances et de Réassurances Ny Havana successivement comme directeur Technique et DGA jusqu’en janvier 2001.
(+) : Quelle lecture donnez-vous au contexte politique actuel ?
(=) : Notre pays traverse actuellement une période assez difficile à laquelle il faut faire face avec détermination. La politique économique engagée actuellement par le pouvoir semble inquiéter certains esprits nostalgiques.
La situation actuelle me fait penser à la période d’avant la création des sociétés d’Etat par le Gouvernement du Général Ramanantsoa. En effet, le secteur économique était dominé par des grandes compagnies étrangères à savoir les Compagnies françaises telles la CMM (Compagnie Marseillaise de Madagascar), la Compagnie Lyonnaise qui détenaient le monopole de la collecte, de la commercialisation des produits agricoles et la distribution des produits de première nécessité (PPN) tels l’huile, sucre, savon, etc. Ces sociétés déterminaient ainsi les prix au détriment aussi bien des paysans producteurs que des consommateurs ... C’était dans ce contexte que les différentes sociétés étrangères ont été nationalisées (Eau et Electricité de Madagascar, les Banques, les Assurances, la CMM, la Lyonnaise…Les entreprises étrangères assurant la distribution du pétrole ...). Ceci a amené, par ailleurs, le pouvoir à créer des sociétés d’intérêt national parmi lesquelles la SINPA qui travaillait avec le Fokonolona par l’intermédiaire de sa structure d’opération le VATOEKA (Vaomieran’ny Toe-Karena) dont le colonel Ratsimandrava, ministre de l’Intérieur, fut le promoteur. Il était surtout connu par les concitoyens de par son fameux « Ala-olana », émission quotidienne diffusée à la Radio Nationale.
Le monopole de la commercialisation étant confié à la SINPA depuis la collecte, le stockage, l’usinage, la distribution et l’importation du riz. Cette société était appelée à travailler étroitement avec le VATOEKA pour effectuer la collecte du paddy moyennant perception d’une commission de 2,50F allouée pour chaque kilo collecté et pour chaque kilo de riz vendu dans les points de vente des Fokontany qui pouvaient le faire.
Cette politique a l’avantage de permettre aux collectivités de base, le Fokonolona, de maîtriser son développement. Et la collaboration avec la SINPA permit aux paysans producteurs de vendre leurs produits à un prix rémunérateur et convenable (prix fixé officiellement et uniformément dans tous les centres d’achat), l’uniformisation du prix du riz à la consommation au niveau des chefs-lieux de sous-Préfectures déterminés comme centres d’éclatement, évitant ainsi la hausse du prix du riz et d’atténuer par conséquent la hausse du coût de la vie.
Ces différentes mesures prises concernant le riz, et certainement la décision de confier son importation à la SINPA, seraient à l’origine du déclenchement de l’assassinat du colonel Ratsimandrava.
La mise en cause des intérêts économiques de sociétés étrangères entrainait à chaque fois la déstabilisation du régime et aboutirait soit au renversement du pouvoir en place, soit à l’élimination physique de celui qui détient le pouvoir.
Par la suite, l’on ne pouvait pas s’empêcher de se demander s’il n’y aurait pas un lien entre la tentative actuelle de déstabilisation et d’assassinat du Président Rajoelina et le refus du pouvoir de régler les réclamations exorbitantes et infondées menaçant l’existence de Ny Havana concernant l’affaire Société Polo Garment à Majunga (PGM), pillée et incendiée le 27 janvier 2009.
Il faut rappeler que le Président de la transition, l’actuel Chef d’Etat, a essayé de sauver la Compagnie d’Assurances Ny Havana par l’intermédiaire du ministre de la Justice par la suspension de l’exécution à la suite du Pouvoir intenté dans l’intérêt de la loi (PIL).
L’on se rappelle également que cette affaire a fait l’objet de beaucoup de tapage médiatique aussi bien sur le plan international que national, des contacts diplomatiques auprès du Royaume de Belgique, d’actions entreprises par PGM contre la République de Madagascar auprès de la Chambre Arbitrale saisie sur la base de l’Accord conclu le 29 sept 2005 entre le Gouvernement Malgache et l’Union Eco.Belgo-Luxembourgeoise (UEBL), sous prétexte de la non-application de l’Accord sus-mentionné concernant la protection des Investissements. Ils estiment que l’Etat Malgache a violé, semble-t-il l’art.3 de l’Accord du 29/9/2005.
Il faut remarquer, toutefois, que devant le blocage de l’exécution de la décision de l’Arrêt par le Pouvoir (PIL), la PGM, pour se faire régler, tente de dénaturer les faits dans le but d’engager l’Etat malgache et non Ny Havana dans le remboursement (paiement du sinistre bloqué par le PIL). Ceci est justifié dans la modification de l’intitulé des parties au procès : « Affaire PG (Etat Belge) /Ny Havana Etat Malgache ».
(+) : En tant que Zokibe dont le pays a reconnu les bons et loyaux services rendus à travers le Grand Croix de 2ème Classe (J.O. du 28 octobre 2020), quelles consignes sinon recommandations voulez-vous transmettre ?
(=) : Il faut assurer par tous les moyens la protection du Président de la République, élu par le peuple. Celui-ci se doit de l’aider dans la mission difficile qu’il s’est assignée.
L’Etat doit reprendre en main les secteurs clés jugés stratégiques pour l’intérêt national par la recréation d’entreprises d’Etat ou société d’Economie mixte dissoutes à la suite de la libéralisation et privatisation imposée par les bailleurs de fonds et opérant dans l’Importation et la distribution du riz jusqu’au niveau des centres d’éclatement déterminés dans le but d’uniformisation progressive des prix du riz (ou autres) à la consommation, l’exploitation de nos richesses minerais (Pétrole, gaz ...)
Il faut aussi la redynamisation des sociétés d’Etat épargnées par le mouvement de privatisation (JIRAMA – AIRMAD – Postes et Télécommunications – Caisse d’Epargne, Compagnie Nationale d’Assurances et de Réassurances : ARO et Ny Havana ...)
Concernant le secteur des Assurances, en particulier, il faut tirer profit des dispositions du traité du 29 septembre 2005 concernant la protection des Investissements à Madagascar par l’application effective des dispositions de la Loi portant Code des Assurances relative à l’obligation pour les investisseurs étrangers d’assurer à Madagascar les risques situés à Madagascar, interdisant ainsi la souscription d’assurance à l’extérieur (Loi n°99-013 portant Code des Assurances)
Concernant l’Affaire Polo Garment, nous suggérons de ne pas lever le Pouvoir pour l’intérêt de la Loi (PIL) afin de ne pas régler le sinistre non fondé : l’Etat malgache n’a pas conclu un contrat d’assurances avec PGM, les parties contractantes étant l’Entreprise industrielle PGM et la Compagnie d’Assurances NY HAVANA. Et selon la Loi 66003 du 02/07/66 relative à la Théorie Générales des obligations dans son art.129 « Les contrats ne produisent d’effets qu’entre les parties contractantes. Les situations juridiques qu’ils créent doivent être respectées par les tiers » ; le sinistre n’est pas garanti ; il y a d’autres motifs pour ne pas régler.
Le règlement éventuel des condamnations poserait des problèmes : un précédent juridique (jurisprudence sur la distinction entre le sinistre d’origine incendie ou vol classique et les incendies, pillage à la suite des mouvements populaires (grève, émeutes et mouvements populaires) ; un précédent juridique à impact politique et économique (d’autres entreprises victimes d’incendie et acte de vandalisme lors des événements de 2009 et non assurées vont engager des réclamations) et enfin la condamnation de Ny Havana (ou l’Etat ??) à payer, entraînerait inéluctablement la faillite de celle-ci et aurait également des répercussions sur la Compagnie ARO qui a des clients importants dont les sinistres ne sont pas garantis.
(+) : Merci pour ces explications éclairées et approfondies. Pour conclure, votre mot de la fin ?
(=) : C’est ma conviction religieuse – Ezéckiel 33/6 : « Si la sentinelle voit venir l’épée et ne sonne pas de la trompette, si le peuple n’est pas averti et que l’épée vienne prendre la vie à quelqu’un, cette personne mourra à cause de ses fautes, mais je réclamerai son sang à la sentinelle ».
Et ma conviction citoyenne qui me pousse à apporter ma modeste contribution pour soutenir le Président Rajoelina dans sa mission de redressement du pays.
Propos recueillis par Ndrianaivo
Participation effective de Madagascar. La Grande île a été représentée par Marie Michelle Sahondrarimalala, ministre de l’Education nationale (MEN) au Sommet mondial de l’éducation. Cette rencontre internationale de haut niveau s’est tenue à Londres (Royaume-Uni), les 28 et 29 juillet derniers. Une occasion pour la ministre de tutelle de mettre en avant les réformes du système éducatif à Madagascar, en cours de mise en œuvre. « Multiples sont les défis du Gouvernement sur les reformes de l’enseignement dans le cycle secondaire et surtout, il s’agit de donner la chance à tous les enfants malagasy d’aller à l’école. On a mis des points sur des diverses planifications et nouvelles directives pédagogiques en mettant en place des écoles "Manarapenitra". On avance une collaboration étroite avec des Associations et ONG sur les projets concernant l’éducation non formelle, sur la révision des programmes scolaires, y compris l’intégration de nouvelles matières sur les faits socio-économiques, ou encore sur la rénovation des infrastructures », a souligné le numéro Un du MEN. Parmi les activités afférentes aux réformes figurent également la dotation de matériels didactiques, la redynamisation des cantines scolaires ainsi que la formation et le recrutement d’enseignants.
Par ailleurs, la première journée du Sommet a demandé aux pays d'accélérer les progrès et de proposer des repères pertinents et réalistes pour les principaux indicateurs. En tant que pays bénéficiaire des aides allouées à l'éducation, la représentante de Madagascar a pris part à la réunion. Ainsi, la ministre malagasy de l’Education a exposé l'importance que prend le ministère dans l'accomplissement de l'Objectif de développement durable (ODD 4), mais également le besoin crucial d'aide dans le domaine de l'éducation. Pour le cas spécifique de Madagascar, six cibles de résultats parmi les sept correspondent au MEN. Il s'agit surtout d'une éducation de qualité sur un même pied d'égalité d'ici 2030, notamment pour les filles et les garçons, jeunes et adultes, personnes normales ou handicapées, autochtones et enfants en situation vulnérable. Le but étant de faire en sorte que chacun acquiert les connaissances et compétences nécessaires pour promouvoir le développement durable.
Recueillis par Patricia R.