D’après toujours les explications, ce genre de correspondance doit passer par le ministère des Affaires étrangères et doit être validé au conseil du Gouvernement. Des procédures qui n’ont visiblement pas été suivies par le patron de la Santé publique. D’ailleurs, les règles de base dans l’administration publique stipulent qu’un subordonné (ministre en l’occurrence) doit toujours rendre compte à son supérieur et respecter la voie hiérarchique. « Le ministre de la Santé publique a été dépassée par l’épidémie », souligne un passage du même communiqué qui rappelle que 2400 concentrateurs d’oxygène avec les équipements y a afférents ont déjà été commandés et vont arriver bientôt. Un compte rendu du ministère de la Santé au Gouvernement avait également fait part de tous les détails relatifs aux stocks d’équipements de protection individuelle et n’avait jamais évoqué un manque quelconque.
Mauvaise tournure
Comme d’habitude, la polémique a enflé sur les réseaux sociaux. Plusieurs faits ne manquent pas de faire tiquer dans cette situation. D’abord, la publication sur les réseaux sociaux d’une correspondance censée être confidentielle. Puis, les publications orientées sur les réseaux sociaux qui clouent au pilori le ministre de la Communication, d’une part, et loue l’initiative du ministre de la Santé, d’autre part. Ce dernier est désormais considéré comme une victime dans toute l’histoire tandis que la plupart des commentaires diabolisent le porte – parole du Gouvernement.
Avec un peu de recul, il est évident que la situation a, de nouveau, pris une mauvaise tournure puisque la haine envers une personnalité politique a pris le pas sur la raison chez un grand nombre d’internautes. Certains allant jusqu’à affirmer que la lutte contre la pandémie a été politisée et que la tête de file de ce combat contre le Covid-19 aurait dû être confiée au ministre de la Santé dès le début. Il faut pourtant savoir que le poste de ministre, quel que soit le département, est avant tout un poste politique au même titre que celui de Premier ministre, entre autres. Dans le cas du Gouvernement actuel, les portefeuilles ministériels sont tout simplement confiés à des technocrates. Ce qui n’enlève en rien le caractère politique de la fonction. Par conséquent, un ministre peut aussi bien travailler qu’il soit au-devant de la scène ou dans les coulisses. Seul l’esprit de leadership et la capacité d’adaptation à une situation donnée, une crise sanitaire en l’occurrence, peuvent alors faire la différence.
La Rédaction