Publié dans Politique

Etablissements publics - Zones d’ombre autour de la gratuité !

Publié le mardi, 15 septembre 2020

20 000 à 60 000 ariary. Telle est la somme moyenne que les parents d’élèves inscrits dans les établissements publics, à savoir les Ecoles primaires publiques (EPP), les Collèges d’enseignement général (CEG) et les lycées, doivent allouer pour la scolarité de leurs enfants. Pourtant, les autorités compétentes, notamment le ministère de l’Education nationale (MEN), insistent sur la gratuité de l’inscription auprès de ces établissements. Des zones d’ombre persistent à ce sujet, si l’on tient compte de la grogne des parents et de l’impuissance des directeurs. « Nous continuons à payer une somme conséquente pour inscrire nos enfants à l’EPP chaque année.

Les responsables exposent qu’il s’agit de la cotisation annuelle des parents d’élèves, mais c’est quand même exorbitante avec le peu de moyens à notre disposition. Personnellement, je dois payer 15 000 ariary par élève par an alors que j’ai 3 enfants inscrits », nous confie Suzanne R., mère de famille résidant à Andranomanalina. « Pour notre collège, la gratuité n’existe pas. Les parents doivent payer 15 000 ariary par élève pour leur participation au fonctionnement et 20 000 ariary par parent pour la cotisation annuelle de la FRAM (association des parents d’élèves), destinés notamment pour le paiement de salaire des  enseignants et du gardien ainsi que pour la mise en œuvre de certains projets, à l’exemple de la réhabilitation des salles de classe ou des branchements électriques », informe le directeur d’un CEG dans la circonscription scolaire (CISCO) d’Antananarivo Avaradrano, voulant garder son anonymat.

0 ariary de droit d’inscription

« Seul le droit d’inscription est gratuit dans les EPP et CEG, c'est-à-dire 0 ariary. Pour le reste, les parents d’élèves doivent contribuer, selon leur organisation et les besoins auprès de chaque établissement », souligne Feno Soja Richard, directeur des technologies de l’information et de la communication auprès du MEN. « La gratuité concerne uniquement l’inscription, laquelle ne constitue qu’une infime contribution dans le fonctionnement de l’établissement. Les enseignants FRAM doivent être payés, tout comme le gardien, d’où l’exigence d’une cotisation annuelle des parents », insiste Paul Mallory Randrianarivelo, directeur de l’EPP de Tanjombato. Pour cet établissement de la CISCO d’Antananarivo Atsimondrano, chacun des 5 maîtres FRAM perçoit un salaire mensuel de 100 000 ariary. La cotisation annuelle s’élève à 30 000 ariary par parent, notamment pour couvrir ces dépenses considérables.

A la place du droit d’inscription, le ministère de tutelle octroie la « Caisse école », comblant en partie le fonctionnement. Ce budget, tenant compte du nombre d’élèves inscrits, de l’emplacement de l’établissement et de l’effectif des enseignants, semble toutefois symbolique. De plus, son paiement traîne jusqu’au 2è trimestre. Questionné à ce sujet, le responsable du MEN n’a donné de détails. « Un communiqué y afférent sortira au cours de cette semaine », a-t-il répliqué. Quoi qu’il en soit, des explications détaillées devraient être fournies aux parents afin de dissiper leurs doutes, blâmant dans certains cas les directeurs d’établissement. Aussi, des mesures d’accompagnement devraient être adoptées face à la gratuité de l’inscription et aux autres services payants…

P.R.

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Editorial

  • Diplomatie
    La grande faucille de la Refondation continue de faucher sans … pitié ! Elle n’a pas fait de détail sur un des domaines clé de l’Etat. La diplomatie, la dernière victime en date, vient de faire les frais d’une relation extérieure tous azimuts. La fauche du Conseil des ministres du mercredi dernier frappe quatre chefs de mission d’Ambassades qui ne sont pas des moindres Dr Louis Robinson en République Populaire de Chine, Johary Rajobson au Maroc, Dr Alain Tehindrazanarivelo auprès de l’ONU, de l’Autriche et de la Suisse et Yvette Sylla auprès de l’UNESCO à Paris. Bien avant, d’autres représentations diplomatiques n’ont été épargnées à l’exemple de Paris, du Japon, de l’île Maurice. Et la faucille ne s’arrêtera pas tant que des « restes » du régime précédent tapissent quelque part. Sans insister sur les limogeages sans fin touchant d’autres départements. La diplomatie, un domaine délicat de la République, doit…

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