Publié dans Politique

Amiral Didier Ratsiraka - Le pays pleure la disparition d’un Grand homme d’Etat !

Publié le lundi, 29 mars 2021


« Miala tsiny, miala fondro, miala salohy fito » ; « Ary ka tsy izany va ? ». Ces quelques-unes des phrases cultes de l’Amiral Didier Ratsiraka reviennent à l’esprit au moment où le peuple malagasy pleure le décès de cet ancien Président survenu dans la matinée de dimanche. « Lavo ny andrarezina ! ». Cette expression malagasy qui n’a pas d’équivalent dans les autres langues était sur toutes les lèvres pour qualifier ce départ soudain. L’Amiral rouge a rendu son dernier soupir à l’Hôpital militaire de Soavinandriana où il était soigné aux côtés de son épouse, Céline Ratsiraka. Selon les précisions de sa famille, l’ancien Président a succombé des suites d’un malaise cardiaque à l’âge de 84 ans. Sitôt son décès annoncé, une pluie d’hommages en l’honneur de ce grand homme ont envahi les réseaux sociaux.
Sa politique (ou ses politiques) présidentielle était appréciée par certains, mais décriée par d’autres. Toutefois, ses qualités d’homme brillant et érudit avaient fait l’unanimité tout le long de son parcours politique. Cela lui valait le respect de ses homologues du continent africain ainsi que d’autres leaders internationaux. 
Brillant et érudit
Né le 4 novembre 1936 à Vatomandry, Didier Ratsiraka est considéré comme un élève brillant. Après des études primaires et secondaires à Toamasina puis à Antananarivo, il passa son baccalauréat en France, au lycée de Montgeron puis arriva à intégrer la classe préparatoire scientifique au lycée Henri IV à Paris. Il opte pour une formation militaire à l’Ecole Navale de France pour devenir officier de la Marine. Il a également réussi à se démarquer en étant 2ème de sa promotion. Il était, d’ailleurs, le seul officier malagasy ayant obtenu le grade d’Amiral.
Le début de sa carrière politique est marqué par sa nomination au poste de ministre des Affaires étrangères de 1972 à 1975, au sein du gouvernement Ramanantsoa. Il était alors capitaine de frégate. Ses paroles aux allures d’effronterie vis-à-vis des autorités françaises lui attire la méfiance d’un certain Jacques Foccart (Secrétaire général de l’Elysée aux affaires africaines et malgaches) qui le surnomme « le rusé » ou encore « le Caméléon ». 
AREMA et « Boky Mena »
Le 26 août 1975, Didier publie son fameux « Boky Mena » (Livre rouge), qui est également appelé Charte de la révolution socialiste malagasy, dans lequel le Président développe son projet politique, économique et social. « Nous avons choisi d’être dans l’indépendance, la liberté, la dignité, la justice, et la paix – quoi qu’il nous en coûte. La Révolution doit triompher », pouvait – on lire en préface de cet ouvrage légendaire. La même année, il parvient à se hisser au sommet de l’Etat en tant que Président de la République. Une fonction qu’il aura l’occasion d’assumer pendant 23 longues années, de 1975 à 1993 puis de 1997 jusqu’en 2002.
Parmi les réalisations incontournables de Didier Ratsiraka, l’on peut notamment noter la malgachisation de l’enseignement. Madagascar lui doit également la construction de nombreuses infrastructures scolaires et universitaires : les EPP, les CEG et les 6 universités de Madagascar. Il fut également le premier Chef de l’Etat malagasy à s’engager dans le combat pour la restitution des îles Eparses devenues la propriété de la France après la colonisation.
Hommages en série
L’ancien Président Marc Ravalomanana s’est dit « surpris et attristé » par la nouvelle de sa mort dans un message de condoléances publié sur Facebook. Pour sa part, Thérèse Zafy, épouse du défunt Professeur Zafy Albert a également adressé une lettre de condoléances à la famille de Didier Ratsiraka suite au décès d’un « Raiamandreny commun à tous les malagasy ». L’ancienne Première Dame d’écrire qu’ « il n’a eu de cesse de rechercher l’intérêt commun et de réconcilier les Malagasy ».
 Dans un message en guise de première réaction, le Président  Andry Rajoelina a, quant à lui,  évoqué la perte « d’une grande personnalité et d’un Président patriote ». Au cours d’un discours à la Nation, cet après – midi, le Chef de l’Etat a annoncé que la date du 29 mars sera une journée de deuil national. La grande famille du Système des Nations unies à Madagascar n’a pas manqué de présenter « ses condoléances sincères à la famille, à l’Etat, au Gouvernement, aux Forces Armées et au peuple malagasy ». L’Organisation rappelle le rôle très important qu’il jouait dans le monde diplomatique notamment au niveau de la sphère des Nations unies tout en saluant « la mémoire de ce Grand Homme d’Etat qu’il fut et qui laisse une forte empreinte dans l’histoire du pays. L’Amiral rouge laisse derrière lui son épouse, ses quatre enfants, ses plus fidèles partisans et anciens compagnons de lutte ainsi que tout un peuple attristé par son départ.
Sandra R.

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Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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