Publié dans Politique

Reportage sur la famine dans le Sud - Guerre froide entre la TVM et des correspondants de la presse internationale

Publié le mardi, 29 juin 2021

« La vérité ne se mesure pas par l’envergure ». Ce sont les termes d’introduction du directeur par intérim de la Télévision nationale malagasy (TVM), Nampoina Ranarivelo, dans le communiqué qu’il a diffusé hier en riposte à celui divulgué par des correspondants de la presse internationale avant-hier.

Ces derniers estiment que leur consœur Gaelle Borgia est victime d’un acharnement alors qu’elle n’a fait que rapporter la réalité dans le Sud et ce à travers des témoignages. Un reportage que Gaelle Borgia, correspondante de France 24 et TV5 Monde, a partagé sur son page Facebook. Dans ce document traitant la famine dans le Sud, il a été dit que des gens mangeaient des peaux de zébu, déchets des cordonniers. A Madagascar, et non seulement dans le Sud, les peaux de zébu font partie effectivement des mets de la population. Mais qu’ils proviennent des déchets des cordonniers, c’est l’affirmation contestée par des autorités sur place et des natifs du Sud qui se disent choqués par cette « désinformation ».

Dans la foulée de cette publication, les journalistes locaux de la Télévision nationale se sont déplacés au lieu du reportage de Gaelle Borgia et ont interrogé les témoins interviewés par la journaliste de la France 24. Et là, ces derniers auraient révélé qu’il s’agit de mise en scène en contrepartie des « cadeaux » que la journaliste les aurait offerts.

Les signataires du communiqué des correspondants de la presse internationale fustigent ce contre-reportage des journalistes locaux, jugés « non professionnels » de l’inexistence de recoupement auprès de la principale concernée, Gaelle Borgia. Une remarque qui a fait perdre son calme olympien à Nampoina Ranarivelo.

« Pourquoi les signataires du communiqué n’ont pas cru nécessaire de consulter les journalistes de la TVM à Ambovombe pour le travail de recoupement avant de les clouer ainsi au pilori ? », s’insurge le directeur par intérim de la TVM qui s’interroge si « le recoupement des informations devrait-il être à sens unique en faveur de la presse étrangère ? ». A lui d’ajouter que contredire la version des faits d’un correspondant international est donc interdit et peut être considéré comme une menace à la liberté de la presse.  « Ces journalistes locaux ont le même droit que tout autre journaliste, peu importe son envergure », continue le directeur de la TVM avant d’enfoncer le clou par « ce n’est pas parce qu’une presse ou un journaliste est international qu’elle ou qu’il dit forcément la vérité et ce n’est pas parce qu’une presse ou un journaliste est local qu’elle ou qu’il dit forcément un mensonge ».

Dans ce communiqué qu’on peut qualifier de mémoire de défense à l’endroit des journalistes malagasy en général et ceux de la TVM en particulier, le directeur de la télévision publique martèle que «  ce n’est pas parce qu’on est correspondant de presse étrangère qu’on détient le monopole de la vérité, qu’on se croit supérieur aux autres journalistes de son pays hôte au point de les rabaisser, les insulter et ironiser sur leur travail ».

La rédaction

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Editorial

  • Débrayage inapproprié
    Les employés de la JIRAMA déclenchent un mouvement de grève. Sauvage ou irréfléchie ! Anachronique ou irresponsable ! Anti-économique ou contre-productive ! On hésite de quel adjectif devrait-on qualifier de façon précise cette énième grève du personnel de la JIRAMA. Quoi qu’il en soit, un débrayage dans un service public est toujours considéré comme inapproprié. Quels que soient les arguments avancés pour justifier le geste, un arrêt de travail d’un service public comme celui de la JIRAMA pénalise en premier lieu les usagers. Les clients, pour ne pas le dire la population, se voient priver de leurs besoins fondamentaux : l’eau et l’électricité. En fait, ils sont punis pour quelque chose dont ils n’ont rien à voir. Dans ce genre de situation, les innocents usagers sont toujours les premières victimes. Et éternelles victimes ! Déjà en temps « normal », ils subissent le calvaire dû aux délestages intempestifs et aux…

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