Ferme. Les industriels locaux ont tenu, hier à Analakely, une conférence de presse pour exposer leurs points de vue par rapport à la réforme du système de taxation sur les bondillons de savon prévue dans la prochaine loi de Finances. Ce qui est devenu « la guerre des bondillons » est aujourd’hui sujet à des interpellations provenant de toutes parts. D’un côté, le syndicat des industries (SIM) qui réclame une hausse de la taxation car il estime que l’importation de bondillons pénalise les unités de production locale et de l’autre, les bondillonneurs qui affirment que l’augmentation de la taxation aura un impact considérable sur la performance des petites industries qui utilisent cette matière première. Pour rappel, le bondillon c'est de la pâte à savon que le savonnier achète à un industriel et que le premier conditionne pour en faire un produit fini destiné à la consommation. Ainsi, les industriels locaux considère que le bondillon de savon est déjà un savon fini et non une matière première car il peut être utilisé en l’état pour le lavage des mains et autres tâches ménagères. De ce fait, s’il est considéré comme étant un produit fini, dans la Grande île, il devrait toujours être taxé à hauteur de 20 % de sa valeur. « Cette réduction du droit de douane sur les bondillons de savon de 20% à 10% a déjà entraîné une délocalisation de la fabrication de savon en Asie du Sud-est car 80% des savons utilisés à Madagascar sont désormais importés y compris les bondillons de savon. A titre de comparaison, les différentiels de droit de douanes entre les matières premières saponifiables et les bondillons de savon à Madagascar sont bien loin du compte face à des pays comme le Nigéria, l’Egypte ou encore le Maroc où la taxation des bondillons s’élève à plus de 30%. Par ailleurs, de nombreuses unités de fabrication de savon à Madagascar ont été arrêtées et se sont reconverties dans l’importation de bondillons de savon », expliquent ces industriels. Cependant, le collectif des bondillonneurs précise que cette denrée est classée dans la deuxième catégorie des produits semi-finis selon les normes d’importation de la douane. « Etant donné qu’ils sont destinés spécifiquement aux industriels, ces granulés industriels ne peuvent pas être utilisés directement par les ménages car ils doivent subir différentes étapes de préparation et de transformation industrielles. Les tentatives de révision des droits de douane actuellement de 10% et de les ramener à 20% ont été effectuées à plusieurs reprises. Le collectif des bondillonneurs appelle les responsables étatiques à étudier avec minutie les raisons évoquées suscitées en pensant à l’intérêt de la population», arguent ces bondillonneurs.
Hary Rakoto