Les prix augmentent chaque fois que nous passons de nouvelles commandes. Nous n’avons pas le choix, nous sommes contraints d’augmenter, aussi, nos prix pour tirer un peu de bénéfice. Nous avons des charges », se justifie un distributeur du côté d’Andravoahangy. La hausse du prix du transport maritime serait la cause de cette flambée des coûts des matériaux de construction. C’est pour préserver les consommateurs que la State Procurement of Madagascar s’est engagée dans la voie de l’importation du ciment afin de réguler le marché comme elle le fait déjà dans le commerce du riz. En effet, la fluctuation des prix de produits de première nécessité a motivé l’Etat à mettre en place un système d’approvisionnement sûr, d’où la création de la société d’état. La société à participation majoritaire publique, c’est aussi son autre appellation, se positionne en tant que régulateur en amont du marché dans la perspective d’éviter les manœuvres spéculatives. Le marché que recouvre le secteur cimentier est immense et la consommation en ciment est encore très faible à Madagascar. Selon les observateurs, cette consommation avoisine les 22 kg par habitant par an. La consommation annuelle nationale équivaut à un million de tonnes. Seules les 150 000t de cet ensemble sont produites à Madagascar. Ce qui est loin de la moyenne dans les pays subsahariens qui est de l’ordre de 100 à150 kg par habitant par an. D’après les statistiques disponibles, le volume annuel de consommation du ciment à Madagascar a progressé de 7% au cours de la dernière décennie. L’année 2020, marquée par la crise sanitaire, a été l’exception de cette tendance. Un marché à fort potentiel donc qui motive encore les spéculateurs.
Hary Rakoto