Publié dans Politique

Inventions et innovations - Opérationnalisation de la Maison de la recherche attendue

Publié le mercredi, 30 novembre 2022


Les Malagasy sont réputés pour leur inventivité et leur débrouillardise. La grande capacité d’invention et d’innovation de certains émerveille plus d’un. On peut trouver des génies dans tous les domaines. Grâce à un état de connectivité mondiale toujours croissant, les sociétés sont devenues de plus en plus communicantes. Les innovations en herbe à même de résoudre des problèmes de taille ne restent pas ainsi inconnues.
Les petits génies en herbe sont légion au pays. Sur les réseaux sociaux, une publication décrivant l’invention des étudiants d’un institut supérieur privé d’Antananarivo capte l’attention. Les trouvailles consistent en la fabrication des briques à partir des papiers recyclés. Visiblement, le nouveau type de matériau de construction remplit les conditions requises par les impératifs mondiaux de lutte contre le réchauffement planétaire.
Des étudiants du même établissement d’enseignement supérieur sont en 2019 parvenus à mettre au point un procédé de production de carburants à base d’urine d’origine humaine et animale. Le but de la démarche était de contribuer à la résolution de la crise énergétique en valorisant les déchets naturels. Pour arriver au résultat, ils avaient besoin seulement de dispositifs simples fabriqués à partir des objets de récupération.
A l’université d’Antsiranana, une équipe d’enseignants-chercheurs ont inventé des batteries fonctionnant avec de la mer. A l’aide de procédé inventé par ces polytechniciens, la mer peut donner de l’électricité. Il s’agit d’une énergie propre et renouvelable répondant aux recommandations de l’Accord de Paris qui préconise une économie mondiale décarbonisée.
Certes, la mise au point de certaines innovations technologiques dont la consommation est tant préconisée aujourd’hui sont énergétivores et destructrices de l’environnement. Par exemple, la production des produits de la haute technologie utilisant le nickel, le cobalt, la terre rare et autres minerais extraits des gisements dans les pays pauvres la plupart du temps y laissent des dégâts écologiques importants.
Des solutions locales pour les problèmes mondiaux existent dans ces mêmes pays. Les trois occurrences évoquées ci-dessus ne sont que des exemples parmi tant d’autres. Elles démontrent, à elles toutes seules, l’immensité de la richesse d’un pays comme Madagascar en matière d’innovation. Mais les événements spéciaux comme les salons de la recherche ou les foires sont les rares occasions d’entendre parler des trouvailles des génies malagasy.
La pertinence sociale de la recherche, selon le jargon scientifique, ouvre des débats passionnés de temps à autre. Les chercheurs sont accusés de tous les mots et de tous les maux aussi. Ils sont même des fois considérés comme des « inutiles ». L’assertion célèbre du sociologue français Emile Durkheim disant que « les recherches ne méritent pas une heure de peine si elles ne devaient avoir qu’un intérêt spéculatif » ne sera jamais périmé.
Depuis en 2014, l’université d’Antananarivo et certaines autres ont joué les pionnières des salons de la recherche pour exhiber les prouesses des chercheurs et inventeurs locaux afin de les faire connaître auprès du public et des investisseurs potentiels éventuels. En effet, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique avec ses partenaires ont lancé depuis 2015 le processus d’élaboration d’une stratégie pour une meilleure employabilité des diplômés de l’enseignement supérieur.
Effectivement, du côté de Fiadanana, la direction générale de la Recherche scientifique s’évertue à mettre en place la « Maison de la recherche ». La structure sera destinée à collecter à un seul endroit les produits de la recherche. Les intéressés seront invités à y trouver de quoi ils auront besoin pour faire fructifier les inventions. La plateforme servira alors de relais entre le monde de la recherche et sa conversion en actions socialement utiles.
Le hic est que la construction de ladite maison n’est pas encore terminée. Le ministère a besoin de fonds conséquent pour mener à terme le projet. Pour une comparaison simpliste, la découverte d’une seule espèce inconnue suffit pour créer une aire protégée afin pour sa conservation. Cela devrait être aussi le cas dans le domaine de la recherche et l’invention pure.
M.R.

Fil infos

  • Animaux sauvages saisis en Thaïlande - Œuvre des réseaux de trafiquants à Madagascar
  • ACTU-BREVES
  • JIRAMA - Ron Weiss, nouveau directeur général
  • Production d’énergies renouvelables - L’Etat encourage les investissements privés
  • Actu-brèves
  • Coopération Madagascar-Maroc - Une seconde visite du Roi Mohamed VI se précise
  • ACTU-BREVES
  • Lutte contre la famine et les fléaux climatiques - Le Président Rajoelina plaide pour une hausse des financements
  • Actu-brèves
  • Energie renouvelable - Le premier parc éolien de Madagascar opérationnel début 2025

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

A bout portant

AutoDiff