Depuis le début de ses mouvements récents, le syndicat des enseignants- chercheurs et chercheurs- enseignants a toujours revendiqué sa neutralité afin de rassurer sur ses intentions. Mais ces dernières heures, le SECES tombe le masque et montre son vrai visage. Dans une déclaration, rendue publique cette semaine, à l’issue d’une énième assemblée générale, ce syndicat met en effet de côté ses revendications d’ordre professionnel pour embrasser pleinement des revendications politiques.
Après avoir, à un certain temps, réclamé la démission du Chef du Gouvernement, du ministre de l’Enseignement supérieur, et celui des Finances, sans succès, ce syndicat appelle aujourd’hui à la démission de « certains membres de la Haute Cour constitutionnelle ». Et ce, pour des raisons qui sont hors du champ de compétence des syndicats.
En effet, pour expliquer les raisons de la demande de démission, le SECES met les pieds dans le débat autour de la nationalité en évoquant la décision rendue par la HCC. Une décision condamnée par le SECES car selon lui, cela « a permis à des personnes qui ont choisi de perdre leur citoyenneté malgache et ayant demandé et obtenu la nationalité étrangère d’être candidats à l’élection présidentielle malgache ». Plus royaliste que le roi, le syndicat va jusqu’à accuser des membres de la HCC, pour la plupart des magistrats émérites, d’avoir bafoué et d’avoir enfreint la Constitution et le code de la nationalité. Le SECES appelle, par ailleurs, les juges constitutionnels qui se seraient opposés à « ce déni de justice sans nul pareil » à déposer leur démission. Si cela n’est pas des revendications purement et simplement politiques, Dieu que cela y ressemble.
Une déclaration politique qui ne fait pas l’unanimité même au sein du syndicat. Sous couvert d’anonymat, des membres du syndicat se désolidarisent en effet de cette déclaration. Dénonçant une certaine forme de trahison, ceux-ci martèlent la nécessité de circonscrire le débat autour des revendications professionnelles. Et de souligner que chaque membre a une entière liberté de participer, en dehors du groupement corporatif à telles formes de lutte correspondant à sa conception politique, mais il ne doit pas introduire dans le syndicat les opinions qu’il professe au dehors, opine un membre.
La rédaction