Publié dans Politique

Programme de formation GRASP - Treize Malagasy parmi les 50 africaines sélectionnées

Publié le vendredi, 23 février 2024


Treize Malagasy font partie des 50 femmes africaines sélectionnées pour la deuxième cohorte du programme de formation GRASP (Gender Responsive Agriculture Systems Policy), une initiative d’African Women in Agricultural Research and Development (AWARD) financée par l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID). Ce programme d’AWARD promeut l’émergence d’un réservoir de femmes africaines pour catalyser la conception et la mise en œuvre de politiques agricoles sensibles au genre à travers l’Afrique.
A Madagascar, on estime que quatre personnes sur cinq dépendent de l’agriculture pour leur subsistance – mais la contribution du secteur aux exportations totales (37%) et au produit intérieur brut (29%) est nettement limitée. Parmi les goulots d’étranglement à la croissance agricole figurent le changement incontrôlé d’affectation des terres et la perte de biodiversité qui y est associée ; un accès limité aux infrastructures et aux services tels que l’irrigation et les routes ; et la vulnérabilité du pays à une variété croissante de chocs climatiques.
En plus de ces défis, « les femmes sont sous-estimées, surtout dans le monde agricole. Pourtant, elles sont très sensibles au changement socioéconomique souhaité pour la communauté et ont le mérite de mener leurs entreprises avec le cœur », affirme Laurette Ratsimbazafy, directrice régionale du Fonds de développement agricole (FDA) de Betsiboka et bénéficiaire du programme AWARD.
Pour relever les défis auxquels les petits exploitants sont confrontés et réduire les inégalités entre les sexes dans les systèmes agroalimentaires, un changement politique transformateur est nécessaire – un objectif clé du programme de formation sur les systèmes agricoles et politiques sensibles au genre (GRASP). Pour sa deuxième phase, l’initiative GRASP a ciblé six nouveaux pays : le Burkina Faso, l’Ethiopie, Madagascar, le Mozambique, le Rwanda et le Sénégal. Les candidats sélectionnés ont au moins 10 ans d’expérience dans les politiques agricoles et alimentaires aux niveaux national, régional ou continental, la plupart travaillant dans les sciences sociales.
Dans le cadre de leur formation, les bénéficiaires du programme GRASP (encore appelés “GRASP Policy Fellows” ou “AWARD Policy Fellows”) apprennent à devenir des négociateurs efficaces, à perfectionner leurs compétences pour concevoir des politiques sensibles au genre et à établir des relations de collaboration avec diverses parties prenantes des politiques publiques. Ils reçoivent également un financement catalyseur et un accès à des réseaux pour leur permettre de conduire des processus de politique agricole intégrant le genre.
Solutions techniques
Bien que mondialement connue pour sa vanille, Madagascar dispose également d’un avantage comparatif dans plusieurs autres chaînes de valeur à fort potentiel d’exportation, notamment le cacao, les litchis et les produits de l’élevage. Pour aider le pays à réaliser son potentiel agricole, diverses organisations de développement, dont le FDA, ont fourni aux producteurs des intrants et des équipements. «  Nous apportons aussi notre soutien en formation technique, en gestion d’exploitation, de prêts revolving et de vie associative », ajoute Laurette. Elle explique que le Fonds donne toujours la priorité aux femmes chefs de famille et aux jeunes agriculteurs. Grâce au programme GRASP, Laurette espère acquérir de nouvelles compétences en lobbying et en apprendre davantage sur le leadership féminin, notamment en matière de politique agricole.
La Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) travaille également à fournir des technologies agricoles aux femmes rurales de Madagascar, où Holy Razafindrandretsa travaille en tant que conseillère technique en relations publiques. « J’avais alors en tête l’idée de développer des technologies agricoles à même d’aider les paysans à obtenir des informations pratiques sur leurs activités », explique-t-elle. Le rêve de Holy est devenu une réalité : la GIZ a conçu un système qui propose aux agriculteurs jusqu’à cinq appels gratuits par mois pour obtenir de nombreux conseils en temps réel, comme les prévisions météorologiques. « Avec nos partenaires, nous fournissons le contenu à base de messages prédéfinis », explique Razafindrandretsa, qui a participé à l’adaptation des messages aux cultures locales.
La mission de mentorat
En plus de permettre aux AWARD Policy Fellows de développer leurs compétences en matière de recherche et d’élaboration de politiques, le programme GRASP favorise une culture de mentorat pour catalyser l’apprentissage inter-générationnel. Grâce au programme d’AWARD, Holy a également l’ambition de créer un réseau de femmes africaines leaders dans le secteur agricole – qui, ensemble, peuvent développer des systèmes agricoles de plus en plus résilients. Pour l’aider à atteindre cet objectif, elle espère acquérir l’expertise pertinente de son mentor, Carole Rakotondrainibe, ancienne directrice générale de Nexta, une plateforme dédiée à la promotion et à l’autonomisation de l’entrepreneuriat malagasy.
Yolande Razafindrakoto Leondaris, chef de mission d’assistance technique à l’Institut de recherche et d’application des méthodes de développement à Madagascar, compte sur son mentorat GRASP pour l’aider à élaborer des politiques de transition agro-écologique efficaces pour les femmes des zones rurales. Elle est ravie d’apprendre de son mentor Christian Camara, environnementaliste et représentant permanent du Jardin botanique du Missouri, et d’apprendre aussi des autres participantes au programme. « Mon objectif est d’intégrer des réseaux des femmes des zones rurales qui ont la même vision que moi et qui connaissent bien les réalités de terrain. J’y tiens beaucoup. Je veux plus de partage d’expériences avec elles dans ce sens », confie Yolande.
Recueillis par M.R.

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Editorial

  • Ragôva, aux cribles !
    Le gouverneur de la Région Analanjirofo limogé ! Ceux des Régions Vatovavy et d’Itasy « licenciés ». A qui le prochain tour ? Et les observateurs de s’interroger, « le locataire d’Iavoloha serait-il en train de passer aux cribles les Ragôva ? » De notre côté, on se pose tout bas la question « avions-nous été entendus ? » A travers nos colonnes, on n’a de cesse de réclamer l’évaluation périodique de nos « vice-rois ». Non pas par méchanceté à leur égard mais dans une démarche d’esprit qui se soucie de la sauvegarde de nos fragiles ressources publiques qu’il faille gérer à bon escient et aussi pour le bon fonctionnement des affaires nationales. Lesquelles évaluations périodiques permettront d’apprécier les travaux effectués sinon de constater les manquements itératifs des dits Gouverneurs ainsi que leurs impacts dans les Régions concernées. Un Gouverneur qui fait bien son travail contribue évidemment à l’essor…

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