Publié dans Politique

Candidature à la Mairie d’Antananarivo - Marc Ravalomanana fait tourner en bourrique ses partisans

Publié le mardi, 17 septembre 2024

La candidature de Marc Ravalomanana au poste de maire de la Commune urbaine d'Antananarivo, bien que largement annoncée et appuyée par ses partisans, a été rejetée la semaine dernière par l’Organe de vérification et d’enregistrement des candidatures (OVEC). En cause : l'absence du certificat de régularité fiscale, un document essentiel pour valider une candidature. Malgré cette lacune, l’ancien Président malgache a choisi de déposer son dossier, tout en sachant pertinemment que sa candidature ne pouvait être acceptée.

Depuis le début de cette démarche, Marc Ravalomanana a en effet joué un double jeu  envers son équipe de campagne et surtout envers ses fidèles soutiens. Effectivement, il savait que ses dettes fiscales, restées impayées depuis plusieurs années, seraient un obstacle majeur à sa candidature. La ministre de l’Economie et des Finances, Rindra Rabarinirinarison, a d’ailleurs révélé qu’il avait signé une lettre de reconnaissance d’arriérés fiscaux avant l’élection présidentielle de 2023, un fait confirmé par la Direction générale des impôts dans une lettre adressée à la Commission électorale nationale indépendante en réponse à une saisine de cette dernière.
Pourtant, loin de régulariser sa situation, Ravalomanana a préféré ignorer ces obligations. Il a même feint  une assurance quant à la légitimité de sa candidature. Il est aussi allé jusqu’à mobiliser ses partisans, organisant un dépôt de candidature en grande pompe et en haranguant la foule comme si tout était en ordre. En parallèle, diverses manifestations de soutien, comme un culte religieux, ont été organisées pour renforcer l’image d’un candidat prêt à relever les défis, alors même que lui-même savait que cette candidature n’avait aucune chance d’être validée.
L’heure de la vérité
Ce n'est que face au rejet inévitable de sa candidature que Marc Ravalomanana a changé de discours, prétendant être victime d'une persécution politique. Cette tentative de se poser en martyr n’a pourtant pas trompé ceux qui connaissent les détails de sa situation fiscale. En réalité, il ne s'agit pas d'une attaque politique, mais bien d'une réponse légitime des autorités fiscales à des manquements qui durent depuis des décennies.
Depuis la fin des années 1990, les relations entre Marc Ravalomanana et l'administration fiscale ont toujours été tumultueuses. La société Tiko, qu’il dirige, doit depuis cette époque d’importantes sommes à l’Etat. Sous la vice-primature de Pierrot Rajaonarivelo, il était déjà question de plusieurs centaines de milliards d’ariary d’arriérés fiscaux non réglés. Pendant ses deux mandats présidentiels, Ravalomanana avait réussi à éclipser ce dossier. Est-il également utile de rappeler l’incendie mystérieux dans les locaux de Tiko Tanjombato... C’est, sachant les antécédents de Ravalomanana vis-à-vis du fisc, que les partisans de celui-ci avaient cru bon sortir de leur réserve pour défendre leur favori, lorsque la DGI avait publié un innocent rappel des conditions requises pour la délivrance du certificat de régularité fiscale récemment. 
Aujourd'hui, l'heure de vérité semble avoir rattrapé Marc Ravalomanana. Plutôt que d’assumer ses responsabilités, il préfère détourner l’attention et accuser ses adversaires. Ses récentes tentatives d'envoyer ses proches pour remettre en cause l'existence de la lettre de reconnaissance de dettes fiscales montrent qu'il est gêné par cette situation. Cependant, cette vérité est indéniable, et ses partisans devront faire face au fait que leur leader les a menés en bateau tout au long de cette aventure.
Ce n’est ni la première fois ni la dernière fois que l’ex-Président se joue de ses partisans ainsi. N’avait-il pas encore récemment annoncé que sa plateforme irait ravir la majorité absolue à l’Assemblée nationale ? N’avait-il pas également annoncé sa volonté de briguer la Présidence du pays, pour se rétracter une fois la machine électorale lancée ?
La Rédaction

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Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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