Comme à ses habitudes, Marc Ravalomanana, l’ancien président de Madagascar a essayé de tordre la réalité à son avantage, sauf que cette fois-ci, il a été rattrapé par la patrouille. Dans une publication hier sur sa page Facebook, l’ancien président malgache et candidat recalé pour les élections communales d'Antananarivo, annonce s’être rendu à la Tour Orange à Ankorondrano pour rencontrer la représentante de l'Union africaine à Madagascar, Alice Nzomukunda. Selon lui, cette rencontre aurait permis d'évoquer le refus de sa candidature par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), une décision qu’il juge contraire aux lois malgaches et aux protocoles internationaux, notamment ceux de la SADC et de l'Union africaine.
Dans une seconde publication, depuis effacée de sa page Facebook, Ravalomanana a également affirmé sans détours que l'Union africaine partageait ses préoccupations et qu'elle estimait que l’interdiction de sa candidature ne respectait pas les protocoles de la SADC. Ce coup de communication a rapidement fait le tour des réseaux sociaux, donnant l’impression que l’Union africaine le soutenait dans son bras de fer avec les autorités électorales.
Mais la réalité des faits est toute autre. En effet, quelques heures plus tard, Alice Nzomukunda a pris la parole lors d’une conférence de presse pour rectifier le tir. Si elle confirme avoir rencontré Ravalomanana, elle a démenti toute prise de position de l’Union africaine en faveur de sa candidature. "L'UA ne peut pas s'exprimer sur les candidatures locales à Madagascar et ne prend pas position sur ces questions", a-t-elle déclaré, ajoutant que la rencontre avait simplement pour but de "recueillir les avis de l'ancien président sur la situation politique".
Elle a également précisé que l'Union africaine ne peut en aucun cas se prononcer au nom de la SADC, rappelant que cette dernière est une organisation régionale indépendante. "Quand on vous dit que l'UA a pris une position par rapport à un protocole d'une autre organisation, il y a quelque chose qui ne colle pas", a-t-elle insisté, réfutant clairement les affirmations de Ravalomanana.
Un autre point soulevé par Nzomukunda concerne l'utilisation des photos prises lors de leur rencontre. Selon elle, il s'agissait simplement d’un geste de courtoisie, sans aucune intention politique derrière. "C'est dommage que la prise de photo ait été détournée à des fins personnelles", a-t-elle déploré.
Un démenti qui laisse peu de place à l'interprétation. Marc Ravalomanana est rattrapé par ses mensonges, lui qui tentait de se positionner comme victime d’un processus électoral biaisé. Craignant pour sa carrière politique qui, pour lui, semble de plus en plus compromise, il semble que l’ex-président soit désormais prêt à tout, même à oser le ridicule, comme le développe notre confrère Jeannot Ramambazafy dans un article qu’il a écrit et publié sur madagate.org hier (voir article ci-après).
Recueillis par L.A.