Publié dans Politique

Haingo Rasolofonjoa - « La mise en œuvre de l’IEM nécessite une fluidité de débat »

Publié le dimanche, 10 février 2019

 

L’IEM est nationale et sa mise en œuvre a besoin de l’intégration de l’ensemble des acteurs nationaux et de la population. Cette remarque est celle de Haingo Rasolofonjoa qui espère la naissance d’un nouvel élan national dans la mise en œuvre de ce vaste programme qui vient d’être présenté aux deux Chambres parlementaires en tant que PGE. Interview :

Question : La mise en œuvre de l’IEM est définitivement lancée  après la présentation du PGE par le Premier ministre aux Chambres parlementaires. Comment envisagez-vous cette nouvelle perspective ?

Haingo Rasolofonjoa : De prime abord, une perspective qui doit rassembler. C’est peut-être un peu anodin pour quelqu’un qui avait son programme électoral de livrer une remarque pareille à l’endroit de celui de son challenger.

En fait,  nous vivons dans un pays où tout a été géré d’une manière approximative et quelquefois très superficielle. On n’est jamais allé par conviction et en profondeur dans ce qu’on entreprend. Ce comportement est presque généralisé pour gangrener les organes des décisions. Les membres des sociétés civiles et la presse viennent d’émettre des remarques virulentes vis-à-vis des élus du peuple des Chambres parlementaires. Bref, tout est à redresser, à refaire, à organiser et si nous voulons quitter cette image très négative persistante durant des décennies, il faut adopter un nouveau comportement sociétal et un nouveau mode de gouvernance.

D’une part Rajoelina est élu Président de la République, son programme électoral  est devenu un programme national de développement socioéconomique et cela ne doit souffrir d’aucun débat. D’autre part, par extrapolation d’une manière  générale  des résultats, il est élu par la moitié de la population malagasy. Il faut donc combiner sagement ces deux réalités pour que la nouvelle perspective qui se dessine aille dans le sens des intérêts réels de la Nation.

 

Question : Insinuez-vous une sorte de consensus national ?

Haingo Rasolofonjoa : Pourquoi pas par exemple ? D’ailleurs, sans le dire ouvertement, le Président de la République a  déjà adopté cette méthode en ratissant large dans la mise en place du Gouvernement. Le monde économique en général a accueilli favorablement ce premier pas important du Président de la République. Quand je parle de consensus, cela n’a rien à voir avec les complaisances malsaines de la politique politicienne de distribution des sièges. Je parle plutôt d’une capacité d’écoute de la majorité au pouvoir et d’une fluidité des débats avec les camps d’en face.

Les gens avertis savent très bien que l’IEM  est une nouvelle philosophie de développement national avec un défi colossal en package globalisant qui brûle les étapes et se positionne dans l’antipode de la vieille école soumise aux étapes contraignantes des transferts des capitaux des institutions financières traditionnelles et au système des priorisations en termes sectoriels. Je crois que Madagascar, avant cette mise en œuvre de l’IEM a déjà observé suffisamment les expériences des autres pays d’Afrique pour pouvoir sagement éviter leurs écueils. Imaginez les bouleversements socioculturels  qui accompagnent la transformation  rapide de l’environnement  ou du visage urbain par exemple. Il y aura certainement une autre forme de perte de repère. Si on ne prend pas dès maintenant  les éventuelles mesures d’accompagnement, on risquera de favoriser une autre fracture sociale plus douloureuse par une éventuelle existence de développement à plusieurs vitesses. On ne doit pas faire le voyage d’une école à une autre mais on doit adopter des méthodes intermédiaires adaptables intelligemment aux réalités socioculturelles et économiques de la Grande île et en restant dans la déontologie  et l’éthique des systèmes de coopération internationale.

Qu’on le veuille ou non, pour éviter ces éventuels accidents de parcours, on devra prendre des mesures pour humaniser l’ensemble des processus. C’est dans cette optique qu’on doit avoir l’implication de l’ensemble des acteurs de développement et des acteurs politiques. Il faut toujours accepter l’idée selon laquelle, une innovation, même celle qui va dans le bon sens, croise toujours dans sa mise en œuvre, l’esprit qui a peur de l’inconnu. Personnellement, je souhaite l’existence d’un véritable  travail de sensibilisation dans différents niveaux. Je ne crois pas que durant les campagnes électorales, les gens ont vraiment saisi les véritables enjeux d’une politique de développement d’envergure.

 

Question : Personnellement, croyez-vous en l’avenir de l’IEM ?

Haingo Rasolofonjoa : Ce n’est plus à discuter. Par contre, il faut éviter la mauvaise intégration des acteurs nationaux en particulier et de la population en général dans l’ensemble du processus. C’est en négligeant cette politique de transparence, d’intégration et d’humanisation du processus et en bâclant la phase préparatoire que des pays d’Afrique rencontrent actuellement des difficultés sociales dans leur miracle économique. Au Rwanda par exemple, les usagers frappés par le système de péage sur les autoroutes se sentent étrangers dans leur propre pays et les genres des mesures pareilles mal expliquées au début du processus créent un véritable malaise social dans ce pays en ce moment.

 

Question : Comment faire coexister ce que vous appelez consensus national et pluralisme dans votre proposition ?

Haingo Rasolofonjoa : l’IEM en tant que programme politique de développement est une chose tandis que la mise en œuvre avec tous les paramètres qu’il faut gérer et les objectifs qu’il faut atteindre en sont une autre. L’IEM programme n’est plus discutable mais la mise en œuvre doit être un objet de véritables débats au niveau des Chambres parlementaires et des conseils des collectivités décentralisées.

 

Question : Si vous avez un souhait à partager ?

Haingo Rasolofonjoa : Qu’on ne fasse pas fausse route et que l’IEM soit le levier d’un vrai rêve de la population malagasy.

Propos recueillis par la rédaction

 

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Editorial

  • D’utilité publique
     Est reconnu « Service d’utilité publique » (SUP) par l’Etat tout organisme (ONG), une entité qui se met au service des intérêts basiques quotidiens des gens. Exemples : le service de la voirie, les caisses de la Trésorerie publique, les banques, les Postes et Télécommunications (téléphonie mobile), les transports en commun, la compagnie nationale d’eau et d’électricité, etc. Leurs manquements répétés créent des désagréments notables voire fâcheux au bon déroulement du train-train de la vie des usagers, en particulier, de la population en général. L’Etat veille au bon fonctionnement des services reconnus d’utilité publique.Vingt inspecteurs et contrôleurs semenciers émargés au sein du ministère de l’Agriculture et de l’Elevage (MinAE) ont prêté serment près du Tribunal de première instance (TPI) à Anosy le week-end dernier. Issus des sept Régions dont Alaotra-Mangoro, Analanjirofo, Atsimo-Andrefana, Vakinankaratra, Boeny, SAVA et DIANA, les nouveaux sortants œuvreront tout droit à l’amélioration de la production des semences…

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