La structure est un canal permettant aux citoyens de porter plainte contre les cas de corruption et d’abus perpétrés par les gendarmes, tous grades confondus. Les gendarmes eux-mêmes sont aussi encouragés à dénoncer les abus de leurs supérieurs, quel qu’en soit le niveau. Les plaignants seront tenus au courant de la suite à donner à leur doléance. Les enquêtes peuvent aboutir à des sanctions disciplinaires ou pénales ou les deux à la fois, selon la gravité du cas considéré. La gendarmerie figure toujours parmi les institutions publiques aux mauvaises notes au plan de l’indice de perception de la corruption. Les expressions familières « faire le gendarme » et « la peur du gendarme » tendent aussi à se renouveler sans cesse en raison des comportements des gendarmes, des gradés et des officiers. Les gens disent même dans beaucoup de régions qu’il vaudrait mieux avoir affaire à des dahalo qu’à des gendarmes. Sans pour autant les mettre tous dans un même panier.
Pour redresser la situation peu honorable et pour les gendarmes eux-mêmes et pour le pouvoir public, l’initiative du SEG est la bienvenue. Ses successeurs et bien d’autres grands responsables de la gendarmerie ont promis de faire de la lutte contre la corruption et du strict respect de la discipline une priorité. Mais le résultat est tel que des murmures sont toujours entendus. Espérons que ce soit bon cette fois-ci ! L’initiative sera une occasion pour redorer l’image de la gendarmerie dans la conscience collective à Madagascar. Elle sera aussi un moment pour renforcer la collaboration entre cette institution militaire et le public en général afin de lutter ensemble contre l’insécurité rampante dans toute l’étendue du territoire. L’initiative est vouée à réussir à tout prix. Il en va de la restauration de l’autorité de l’Etat. Le SEG sera aussi sûrement évalué sur l’efficacité de son approche au bout de six mois et dans un an.
M.R.