Publié dans Politique

Chef de l’opposition officiel - Ravalomanana va plus vite que la musique

Publié le mercredi, 24 juillet 2019

Alors que tout est encore flou en ce qui concerne la désignation du chef de l’opposition officiel, Marc Ravalomanana  agit déjà comme tel sur la scène internationale. C’est du moins l’impression que se dégage si l’on se réfère au déplacement du patron de Tiko au siège de l’Union européenne (UE) à Bruxelles. Selon les  informations parvenues au pays, en effet, l’homme se serait fait inviter auprès de « hauts responsables » de l’Union européenne et ce, avec le soutien actif de son copain de toujours, le député européen Louis Michel. L’on ignore quels hauts responsables de l’UE exactement il a rencontrés, de même la teneur des discussions qui se seraient tenues dans ce cadre.  Néanmoins, tout porte à croire que, à travers ce déplacement (officieux), Marc Ravalomanana veut amener ses interlocuteurs à le considérer d’ores et déjà comme le chef « naturel » de l’opposition, en étant à la tête du premier parti qui s’est présenté comme tel auprès des instances internationales, à l’instar de l’UE. Une « caution morale » destinée à faire pression auprès  de l’Assemblée nationale malagasy au sein de laquelle le sort de l’opposition officielle ainsi que de son chef sera scellé. Il faut savoir, cependant, qu’en l’état actuel de la législation, rien ne permet à Marc Ravalomanana d’être assuré du statut qu’il convoite. En effet, la loi n°2011 – 013 du 9 septembre 2011 portant statut de l’opposition et des partis d’opposition n’a pas précisé si le titre en question doit revenir obligatoirement au chef d’un parti d’opposition représenté à la Chambre basse. Tout au plus s’il y est question de « parti légalement constitué ou groupe politique et qui développe pour l’essentiel des positions et des opinions différentes de celles du Gouvernement ».

Or, a priori, la satisfaction de cette condition n’est pas l’apanage du seul TIM de Marc Ravalomanana. Il appartiendra au ministère de l’Intérieur de publier la liste des entités qui ont rempli tous les critères requis pour appartenir à l’opposition officielle, telle qu’elle est définie par la loi. A ceci, il faut ajouter que, en abordant l’éventualité d’un désaccord entre les partis ou groupes politiques de l’opposition officielle sur la désignation de leur chef,  l’article 6 de la loi suscitée, dans son alinéa 2, dispose que « le chef du groupe politique d’opposition ayant obtenu le plus grand nombre de suffrages exprimés lors du vote est considéré comme Chef de l’opposition officiel ». Il va donc sans dire que, dans la mesure où la candidature de Marc Ravalomanana ne fait pas l’unanimité  -  ce qui est presque certain -  et étant donné que le vote qui sera tenu pour départager les candidats ne concernera pas uniquement le TIM, les chances du fondateur de ce parti d’être élu sont considérablement amoindries. Dans tous les cas, il semblerait bien que le nom du chef de l’opposition officiel ne sera pas encore connu pour bientôt. Ceci, compte tenu des imprécisions de la loi n°2011 – 013 du 9 septembre 2011 sur sa désignation. Outre la question sur l’opposition (parlementaire ou non) évoquée ci-dessus, citons également le silence sur le collège électoral du vote qui sera tenu en cas de désaccord entre les opposants sur l’identité de leur chef. Si le collège  en question est composé de représentants à parts égales des partis ou groupes politiques de  l’opposition, ce qui plus que probable,  tout premier parti de l’opposition au sein de l’Assemblée nationale qu’il soit, le parti TIM sera immanquablement mis en minorité.
 La Rédaction

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Editorial

  • L’homme de la situation
    Le Chef de l’Etat Andry Rajoelina a-t-il su dénicher l’oiseau rare ? Observateurs comme simples citoyens préconisaient qu’il soit un peu difficile pour le locataire du Palais d’Iavoloha de trouver l’homme ou la femme pour occuper ce poste aussi délicat que compliqué de Premier ministre, chef de Gouvernement en cette période de trouble. Dans la continuité des mouvements initiés par les jeunes de la Gen Z, dès son retour de l’Assemblée générale de l’ONU à New-York (USA), le 25 septembre, le Président de la République Andry Rajoelina a procédé au limogeage du ministre de l’Energie. Peu de temps après, c’est au tour du Premier ministre et de l’ensemble de son gouvernement d’être remerciés. Il fallait donc que le Chef de l’Etat nomme un nouveau locataire de Mahazoarivo et les nouveaux membres du Gouvernement. Une aventure risquée mais il faut coûte que coûte trouver la voie de la sortie sinon c’est…

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