L'idée étant de lever partiellement l'embargo sur l'exploitation des bois précieux tels que le bois de rose, le bois d'ébène ou encore le palissandre. L'argumentation du secrétaire général du ministère de l'Environnement et du Développement durable a alors obtenu gain de cause. Effectivement, dans la décision sortie par la CITES hier, il n'est plus question de sanction pour Madagascar, juste des recommandations pour appuyer le pays dans la bonne gestion de ses ressources en bois précieux. « Le mot « sanction » ne figure même pas dans cette nouvelle décision de la CITES. C'est déjà une bonne chose pour le pays, mais aussi pour nos artisans parce que c'est pour eux que nous avons tenu à apporter des modifications à l'interdiction de la CITES. Ce virement de bord promet alors des résultats positifs quant à notre demande », soutient avec enthousiasme une source auprès du ministère, contactée au téléphone hier. Aucun verdict n'a encore été rendu notamment par rapport à la demande en question. La CITES doit encore approfondir le sujet avant de pouvoir prendre une décision finale.
Tout au long de la séance plénière de la 18ème session de la Conférence des Parties de la CITES, le pays a été félicité pour les efforts qu'il a entrepris, au cours des derniers mois, par plusieurs pays tels que la Chine, le Kenya ainsi que l'Union européenne. Ces derniers ont même affirmé leur volonté de soutenir la Grande île pour gérer au mieux cette filière.
Quota d'exportation
En tout cas, cette première décision sortie par la CITES a évoqué la possibilité d'élaboration d'un quota d'exportation de précaution. Mais pour cela, le pays devra continuer à identifier les principales espèces ayant une valeur commerciale des genres bois de rose et bois d'ébène en collaboration avec le Secrétariat général du CITES et les partenaires concernés, tout en suivant à la lettre les recommandations de la CITES. « Pour chaque produit inscrit dans la liste de la CITES, un quota d'exportation est élaboré, d'où l'importance d'un recensement général des ressources concernées. Ce dernier va en effet permettre de définir la quantité de produit à exporter tout au long de l'année. Et cette quantité est ensuite répartie entre les opérateurs légaux de la filière. Pour notre cas, le recensement du tiers des stocks de bois de rose est plus ou moins rempli. Maintenant, il faut juste prouver à la CITES que Madagascar est engagé à préserver ses ressources naturelles », explique le ministère de l'Environnement et du Développement durable.
De ce fait, pour le moment, Madagascar ne compte pas faire du commerce sans disposer des capacités administratives suffisantes pour garantir la surveillance des forêts, avoir un bon contrôle des stocks et pouvoir contenir le risque d'exploitation illégale, trois principaux points de son plan d'action.
Rova Randria