Publié dans Société

Lutte contre le Covid-19 - Les personnels de santé à bout de souffle

Publié le lundi, 06 juillet 2020

Débordés. En cette situation d'urgence, les personnels de santé sont contraints de travailler dans des conditions inhabituelles et parfois atypiques. Vendredi dernier, lors d'une rencontre entre les syndicats et associations des personnels médicaux avec les représentants du ministère de la Santé, organisée auprès du siège dudit ministère sis à Ambohidahy, ils ont témoigné à propos de la trop lourde charge au niveau de leur travail,  notamment de longues heures de travail se traduisant par l'absence des périodes de repos.

Désormais, un personnel de santé passe plus de 48 heures de garde. « Ce qui rend difficile le travail des personnels médicaux porte sur le manque de formation, des Equipements de protection individuelle (EPI) ainsi que de la motivation », confirme Ralibera, l'un des personnels paramédicaux. Et d'ajouter : « Nous sommes nombreux à jongler deux services à la fois. Pour les centres de traitement de Covid-19, les paramédicaux s'occupent non seulement des patients atteints du coronavirus mais ils doivent également honorer leur responsabilité dans d'autres services comme à l'HJRA ou encore à l'hopital Befelatanana ». Effectivement, dans les établissements sanitaires spécialisés dans la prise en charge des patients infectés par  le coronavirus, pour deux services à 50 lits, ils ne disposent que deux médecins, deux internes et trois paramédicaux. « Pour ces derniers, le travail est encore plus dur », avoue un chef d'établissement. Les efforts déployés par les blouses blanches sollicitent le soutien de la population.

Le Covid-19 les expose actuellement à des situations extrêmement difficiles. Ils sont en première ligne de la lutte quotidienne pour contenir la propagation de ce virus et surtout afin de sauver des vies. Leur risque de contamination est ainsi assez élevé en étant en contact direct avec les patients testés positifs. Jusqu'à l'heure actuelle, ils sont plus de 200 personnels de santé à avoir contracté le coronavirus dans tout Madagascar dans l'exercice de ses fonctions.  Et la semaine dernière, le témoignage de l'ancien ministre de la Santé publique, le Professeur Mamy Lalatiana Andriamanarivo, testé positif au Covid-19, a plus ou moins informé les internautes sur la vie quotidienne des médecins. « Nous, les personnels de santé, nous nous donnons corps et âme pour sauver des vies avec les moyens en notre possession, mais il se trouve que cela n'a jamais été assez pour nous protéger. (…) Dans l'exercice de notre fonction de personnels soignants, nous somme conscients des risques que nous courons et faisons en sorte de les rabaisser au plus bas pour ne pas en être victimes et ne pas contaminer les autres », a-t-il souligné.

A Madagascar, ils sont des centaines voire plus d'un millier de personnels soignants et non-soignants à être actifs au sein des établissements sanitaires. Les paramédicaux comptent environ 10 000 actifs. Actuellement, des bénévoles ainsi que de militaires, personnels soignants retraités ou étudiants en médecine et en soins infirmiers apportent leur contribution dans cette lutte contre le coronavirus.

K.R.

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Editorial

  • Poreux !
    On ne cesse de dénoncer. A l’allure où vont les choses, ce ne sera pas demain la veille où l’on s’arrêtera d’interpeler. Le Chef de l’Etat, Rajoelina Andry Nirina, patron des patrons du régime Orange, plus d’une fois, tape sur la table devant certains faits qu’il juge inadmissibles compromettant l’avenir du pays. Homme ou femme politique proche du régime ou à l’opposé du pouvoir monte au créneau et tire la sonnette d’alarme sur la persistance de certains cas troublants qui frisent la gabegie dans le pays. Société civile, simples citoyens et certains prélats d’église n’ont de cesse d’attirer l’attention de tous en particulier les dirigeants du pays sur le risque d’une dégénérescence incontrôlée. La majorité silencieuse, comme son nom l’indique observe dans le silence. En réalité, préoccupée par les actes quotidiens de survie, la grande majorité de la population n’a pas le temps de voir autour d’elle.

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