Lors de son intervention dimanche soir sur toutes les chaînes, le Président de la République Andry Rajoelina a annoncé que le pic pour Madagascar est prévu vers la fin du mois d’août. Joint au téléphone hier, le directeur de cabinet auprès du ministère de la Santé publique, le docteur Lamina Arthur a expliqué que le pic se traduit par l’évolution du nombre de cas ou encore l’apparition de nouveaux cas. Ceci dépend de la transmission du virus ainsi que le taux de production en fonction des stratégies de riposte Covid-19 élaborées. « Une fois qu’un certain niveau de contamination au niveau de la population soit atteint, la chaîne de transmission est rompue progressivement. Les individus qui ont déjà attrapé le virus développent une immunité qui fera ainsi barrage à la propagation. C’est du même principe que la vaccination. Plus il y a des gens vaccinés, moins la maladie circule. Effectivement, ce chiffre implique des millions de d’individus contaminés, mais il est important de préciser que la majorité des personnes infectées sont des porteurs sains. Nombreux ont recouvré la santé à domicile sans passer par des tests PCR », argumente-t-il.
Selon le Professeur Vololontiana Marie Hanta Danielle, porte-parole du Centre de commandement opérationnel - Covid-19 Ivato et non moins doyenne de la Faculté de médecine à l’université d’Antananarivo, le pic constitue une théorie épidémiologie voire une projection. « La détermination se repose sur une modélisation élaborée par des épidémiologistes suivant une probabilité mathématique. Elle incombe différents critères, à savoir les mesures sanitaires, le nombre de tests réalisés régulièrement », souligne-t-elle.
Un observateur malagasy a déjà affirmé que ce réflexe est axé principalement sur le respect des mesures de confinement voire la mise en œuvre du plan d’urgence sanitaire par le Gouvernement. Dans le cas contraire, la propagation est entrainée par la mobilité démographique en quête de survie. Plus la population est mobile, plus le virus se propage.
Scientifiquement parlant, la détermination du pic résulte d’un travail complexe basé sur une courbe épidémique établie par les autorités sanitaires malagasy. Elle marque le début de l’épidémie, le 19 mars 2020, date de l’annonce officielle de la première contamination à Madagascar. En tenant compte du temps d’incubation et de la proportion des cas asymptomatiques, une marge d’incertitude s’installe toujours malgré la date exacte des premiers cas recensés.
Cette étape se combine avec l’étude du taux de reproduction du virus, à savoir le nombre de personnes contaminées par un seul malade. Dans la Grande île, les scientifiques malagasy ont estimé qu’un cas positif peut contaminer deux et même trois individus par jour. En outre, les ripostes Covid-19 sont également mises en exergue. C’est avant tout l’évaluation de l’efficacité des mesures de confinement, notamment l’application des gestes de barrières sanitaires. Le Président de la République Andry Rajoelina a décidé reconfiner la Région d’Analamanga le 6 juillet dernier. Logiquement, plus les stratégies de riposte sont efficaces, plus le pic arrive tôt.
K.R.