Publié dans Société

Impacts de la crise sanitaire sur les enfants - Une urgence nutritionnelle à prévoir dans la Grande île

Publié le mardi, 04 août 2020

La malnutrition aiguë risque de s’intensifier dans plusieurs pays. 6,7 millions d’enfants supplémentaires, âgés de moins de 5 ans, pourraient en souffrir au cours de cette première année de la pandémie de Covid-19. Cette situation alarmante au niveau mondial pourrait entraîner environ 10 000 décès supplémentaires d’enfants par mois durant cette période. Un article publié le 27 juillet dernier dans le journal scientifique « The Lancet » par le « Consortium Standing Together for Nutrition » en parle, en évaluant l’impact potentiel de la pandémie sur la malnutrition infantile et le taux de mortalité y associé.

 

Madagascar ne sera pas épargné par les impacts de cette crise sanitaire, entre autres la malnutrition aiguë. Pire, la Grande île pourrait assister à une urgence nutritionnelle dans les mois à venir. Près de 1,9 million d’enfants malagasy de moins de 5 ans souffrent de la malnutrition chronique ou un retard de croissance, soit une prévalence de 42 %, avant que la pandémie ne frappe. Ce taux classe la Grande île au 10ème rang parmi les pays les plus touchés au monde et au 2ème rang dans la région de l'Afrique de l’Est et australe. En outre, environ 170 000 enfants de moins de 5 ans, soit 6 %, sont touchés chaque année par la malnutrition aigüe ou l’émaciation avant la crise sanitaire. Ces chiffres risquent de s’alourdir d’autant plus le tableau de la malnutrition est déjà précaire dans le pays. La malnutrition est, notons-le, associée à au moins 44 % des décès chez les enfants de moins de 5 ans à Madagascar.

Des mesures appropriées et immédiates devraient être prises pour éviter une nouvelle détérioration dramatique de l'état nutritionnel et la surmortalité connexe des groupes les plus vulnérables dans le pays. La protection des producteurs, transformateurs et détaillants alimentaires ainsi que la désignation des marchés alimentaires comme étant des services essentiels font partie des recommandations concrètes avancées par les partenaires, entre autres l’UNICEF, le PAM, l’OMS ou encore la FAO. A cela s’ajoute le maintien de l’accès aux services essentiels de nutrition, dont la supplémentation en vitamine A pour les enfants de moins de 5 ans, la supplémentation en fer et acide folique pour les femmes enceintes, la détection et le traitement précoces de la malnutrition aiguë à travers les centres de réhabilitation et d’éducation nutritionnelle ou encore la promotion de l’alimentation optimale des jeunes enfants, des femmes enceintes et des mères allaitantes. Ces services essentiels se font à travers le système de santé et les sites de nutrition communautaire. Les partenaires recommandent également la fourniture de repas scolaires nutritifs et sûrs aux enfants vulnérables, ainsi que l’élargissement de la protection sociale pour garantir l’accès à une alimentation nutritive chez les ménages les plus pauvres et les plus touchés par la crise liée au coronavirus.

« L’engagement et le soutien du Gouvernement, des bailleurs internationaux, des partenaires techniques et financiers, de la société civile et du secteur privé sont essentiels pour maintenir l’accès aux services sociaux de base, en particulier ceux ayant un impact sur la santé et la nutrition des plus vulnérables », rappelle Jean Benoît Manhes, représentant par intérim de l’UNICEF à Madagascar. Pour leur part, les directeurs des organismes onusiens sus-cités lancent un appel à l’action intitulée « malnutrition infantile et la Covid-19 : il est temps d’agir ». Il s’agit d’un appel à une action concertée dans 5 domaines clés pour protéger la nutrition maternelle et infantile face à la pandémie.

Recueillis par Patricia Ramavonirina

Fil infos

  • Premières pluies - Les infrastructures déjà mises à très rude épreuve
  • Actu-brèves
  • HCC - Trois anciennes ministres réintègrent l’Assemblée nationale
  • Concertation nationale - LES RECOMMANDATIONS D’UN CITOYEN D’AMBATONDRAZAKA
  • Détention de Rinah Rakotomanga - Son avocate dénonce des dessous politiques
  • Actu-brèves
  • Loi de finances - Nouveau huis clos des députés
  • Monastère de Mahitsy - Au cœur du silence bénédictin
  • Employés du Groupe Sodiat - « Laissez-nous travailler ! »
  • Immunité - La société civile dénonce la protection accordée aux inspecteurs des impôts et des douanes

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • Nécessité impérieuse
    L’Assemblée nationale vote la Loi de finances 2026. Après moult débats souvent houleux assortis de 24 amendements, les députés ont finalement adopté le Projet de la LFI – 2026 dans la journée du mardi 25 novembre 2025. C’est la première fois dans les annales des travées de l’Hémicycle de Tsimbazaza que de vifs débats agitaient les réunions en commission, en séance plénière des représentants du peuple. L’adoption du Projet de la LFI 2026 suscitait des intérêts particuliers des parlementaires. Le ministre de l’Economie et des Finances, le grand argentier de la République, Dr Herinjatovo Ramiarison, devait signaler une note positive et encourageante face à ce regain d’intérêt et d’attention que nos élus éprouvent à l’endroit des Finances de l’Etat, le « nerf de la guerre ». Pour la première fois dans l’histoire des législatures du pays que les députés ont bien voulu prendre conscience des responsabilités qui pèsent sur leurs…

A bout portant

AutoDiff