Publié dans Société

Publication de vidéos clips - « Les artistes devraient passer à une autocensure »

Publié le mercredi, 07 octobre 2020

Retirés de la plateforme publique, y compris les réseaux sociaux. Deux vidéos clips de 2 artistes différents viennent d'être censurés par le ministère de la Communication et de la Culture (MCC). Ce département ministériel a adressé une lettre aux artistes et producteurs ordonnant d'enlever ces vidéos clips, lesquels nuisent aux bonnes mœurs malagasy. Leurs paroles se composent des mots bruts sur le sexe, faciles à comprendre mais difficile à digérer. « Les artistes devraient servir d'éducateurs, au lieu de véhiculer des messages nuisant aux valeurs.

Puisque les vidéos clips ne sont plus forcément visualisés avant leur publication, les artistes et producteurs devraient passer à une autocensure. Chacun devrait prendre ses responsabilités pour éviter d'arriver à l'avertissement et au retrait dans la plateforme publique », s'exprime Francis Razafiarison, directeur général de la Culture (DGC). Quant aux chansons évoquant des sujets tabous ou autres pratiques malsaines mais qui restent diffusées sur la plateforme publique, ce directeur général argue que « les paroles métaphoriques peuvent être interprétés selon celui qui les écoute, contrairement à celles des chansons censurées ». Depuis 2019, 3 chansons et vidéos clips ont été enlevés des réseaux sociaux et bannis des médias. D'ailleurs, les artistes et producteurs ont accepté ce retrait sans faire d'histoire. Ils ont même sensibilisé leurs fans, amis et proches à en faire de même. De leur côté, certains habitants des Régions utilisant des dialectes ont exprimé leur reconnaissance quant au retrait des dites chansons.

Des avertissements à la place des sanctions

Le MCC sert de balise face aux vidéos clips dont les paroles dépassent les valeurs imposées par la société. D'ailleurs, aucune institution ni collectivité territoriale décentralisée ne dispose d'activité y afférente, d'où la prise de responsabilité dudit ministère. Toutefois, ces lettres de retrait servent d'avertissement aux artistes. Le MCC n'attribue aucune sanction jusqu'ici, d'autant plus que cela ne figure pas dans ses attributions. Toutefois, Fetra Rakotondrasoava, directeur général de la communication par intérim, rappelle les contenus de la Loi n° 2016-029, modifiée par celle n° 2020-006 relative à la communication médiatisée. Ses articles 26 et 31 stipulent que « l'utilisation des moyens de la communication médiatisée pour inciter

à la haine entre les genres, les religions ou la population, à la violence, au meurtre, à l'atteinte à l'intégrité corporelle de l'homme, à la xénophobie, à la discrimination, pour faire l'apologie des crimes, des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité, ou pour porter atteinte aux bonnes mœurs et à l'intégrité du territoire national ou mettre en péril l'unité nationale, est passible des peines prévues par le Code pénal ». « L'outrage aux bonnes mœurs commis par les moyens de communication médiatisée est puni d'une amende de 2 000 000 à 5 000 000 d'ariary. Est puni de la même peine l'outrage aux bonnes mœurs à travers toute exposition de dessins, gravures, peintures, emblèmes ou images obscènes par tout support audiovisuel ».

Recueillis par Patricia Ramavonirina

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Editorial

  • Ecogeste
    Par définition, le terme « écogeste » traduit par un ensemble de comportements visant à sauvegarder l’environnement naturel au sein duquel évoluent les hommes. Un ensemble de gestes conscients et responsables des membres de la communauté villageoise qui s’inscrivent dans la dynamique de la protection de l’écosystème, de la biodiversité et de la nature qui entourent et façonnent les conditions de vie et d’existence des hommes. Un ensemble de comportements dicté par le souci permanent d’assurer la viabilité du présent et l’avenir des générations. Bref, un ensemble message cohérent que les aînés transmettent aux jeunes générations et cela pour la survie de la communauté.

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