Les victimes, qui ont à la fois tant espéré tout en craignant leur interlocutrice, du fait de son soi-disant fonction au sein de ces entités, ont vite déchanté. Car le temps passait au fil des commandes, sans qu'elles n'aient toujours pas été payées ! Pire, elles ont vu leurs affaires s'effilocher très rapidement à cause des promesses inlassables non tenues de cette femme pour les régler. Or, ce qui n'a jamais été fait car elle les a tout simplement menées en bateau.
Le cas d'un père de famille mérite d'attirer l'attention. Sa vie familiale a été complètement détruite, sa femme devenait folle et il a surtout perdu son enfant. Tout cela, faute de paiement. Mais ce n'est pas tout. Ses co-éleveurs ont déversé leur colère sur le malheureux qu'ils ont taxé de menteur, étant donné que c'était lui qui a introduit les autres éleveurs auprès de la femme d'affaires supposées. Ils lui reprochent notamment de les avoir induits en erreur pour se faire plumer par cette femme.
De son côté, l'accusée qui a agi sous le parapluie de son officier de mari qu'elle cherche à protéger à tout prix, a, pour tenter de gagner du temps et apaiser la colère de ses interlocuteurs, avancé toute sorte d'arguments en guise d'explications de ces retards de paiement. Si elle n'a pas affirmé que le dossier se trouvait encore au service de contrôle financier, le président aurait encore voulu passer davantage d'autres commandes sous prétexte que celles-ci n'auraient pas été suffisantes.
30 mois ferme
L'impatience et la colère des éleveurs étaient telles qu'ils ont été poussés à porter plainte contre l'épouse du colonel. A la suite d'une enquête diligentée par les Forces de l'ordre, la concernée fut arrêtée vers la fin de l'année 2019, puis était placée sous mandat de dépôt en décembre de ladite année.
L'affaire était jugée en audience publique auprès du Pôle anti-corruption ou PAC des 67 Ha dans le courant de cette semaine. A la barre, l'accusée a reconnu les faits et le président de la Cour criminelle du PAC l'a condamnée à une peine de 30 mois d'emprisonnement ferme pour escroquerie, et notamment pour usurpation au nom du Président de la République et du Premier ministre. Quant à son époux, son protecteur supposé, un ordre de poursuite aurait été émis à son encontre, sans que cela n'ait toujours obtenu aucune suite.
Néanmoins, ses victimes ne se sentent pas vraiment à leur aise. Elles veulent que le Chef de l'Etat se penche sur leur sort, étant donné le préjudice subi.
Franck R.