Publié dans Société

Covid-19 à Madagascar - Entre épidémie et découverte scientifique

Publié le mercredi, 30 décembre 2020

Comme tout autre pays du monde, Madagascar a aussi sombré durant la pandémie de Covid-19. L’annonce des trois premiers cas dans la soirée du 19 mars 2020 a bouleversé la vie sociale du pays. A la date du 25 décembre dernier, la Grande île a recensé 17 714 cas positifs dont 17 228 patients guéris. Malheureusement, le syndrome de détresse respiratoire aiguë a emporté 261 porteurs du virus ayant développé des formes graves de la maladie. A ce jour, le pays comptabilise encore 225 individus infectés qui sont en cours de traitement. Pour Madagascar, la mise à disposition des tests PCR à tous les cas suspects et les cas contacts, même avant la découverte du premier cas positif, s’est avérée une réussite. A cela s’ajoute le dépistage massif de tous les passagers ayant voyagé lors des vols s’étalant du 11 vers la fin du mois de mars.

 

Record de 614 nouveaux cas confirmés en une journée

Après la découverte des 3 premières contaminations au coronavirus, le Centre de commandement opérationnel (CCO) - Covid-19, sis à Ivato, a pris la commande de la gestion de cette crise sanitaire à Madagascar. Le Professeur Vololontiana Hanta Marie Danielle, porte-parole dudit centre, représentait un visage connu de tous les téléspectateurs. Au début, elle n’a rapporté qu’une dizaine de cas positifs par jour. Mais depuis la mi-mai 2020, Madagascar a connu une hausse inquiétante des cas de Covid-19.

Et le pic de l’épidémie dans notre pays a été atteint en juillet dernier. Particulièrement, le 22 juillet dernier, le nombre record de 614 nouvelles contaminations en une journée a été enregistré. Une situation qui a déboussolé nombreux établissements sanitaires, à savoir le CHU Anosiala, l’Hôpital Manarapenitra d’Andohatapenaka ainsi que le CHUJRB et le CHUJRA à Antananarivo. Lors d’un Conseil des ministres qui s’est tenu le 8 juillet dernier, la mise en place des centres de traitement pour traiter les patients présentant des symptômes graves du coronavirus a été évoquée. Quelques jours après, l’ouverture officielle du Centre de traitement Covid-19 (CTC), situé dans l’enceinte du CCO - Covid-19 Ivato a été effective. Outre le Centre médical Covid-19 du Village Voara Andohatapenaka, d’autres CTC situés notamment au Lycée technique professionnel d’Alarobia, à Vontovorona et au Palais des Sports Annexe à Mahamasina ont également ouvert leurs portes.

 Fini les rassemblements !

Pour contenir la propagation du coronavirus, Madagascar a proclamé un état d’urgence sanitaire d’une durée de 15 jours sur tout le territoire de la République, le 21 mars dernier. Il a fallu 14 prolongations avant que le Président Andry Nirina Rajoelina annonce la levée de cette mesure vers mi-octobre. Cependant, la population a dû se soumettre à différentes mesures durant 210 jours. Les rassemblements ont été interdits en premier. Cette mesure a été accompagnée de la fermeture de tous les établissements scolaires et les universités, les lieux de culte, les discothèques, les karaokés, les espaces de fête et concerts. Seules les réunions de famille ou les compétitions sportives regroupant moins de cinquante personnes ont été autorisées. Le couvre-feu a été aussi appliqué. Entre-temps, les villes d’Antananarivo et de Toamasina ont été confinées pendant 4 semaines. Le mois de juillet dernier, un reconfinement de la Capitale a encore eu lieu. Tout transport, sauf celui de marchandises, y a été interdit. Cependant, les établissements bancaires comme d’autres secteurs d’activité réquisitionnés par l’Etat sont restés ouvertes. Faut-il rappeler que chaque dimanche jusqu’au 18 octobre dernier, le Président de la République Andry Nirina Rajoelina et le Premier ministre Ntsay Christian se sont relayés pour s’adresser à la Nation en vue de faire le point sur l’évolution de la pandémie.

Une découverte scientifique en pleine crise sanitaire

La méthode du Professeur Raoult, qui préconise un mélange de Chloroquine (antipaludéen) et d’Azithromycine (antibiotique), a servi comme premier protocole de traitement des patients atteints de la Covid-19. Mais il a juste suffi quelque temps après pour que Madagascar annonce la découverte d’un remède traditionnel amélioré aux vertus curatives et préventives des symptômes du coronavirus. Le 20 avril dernier, les études scientifiques de l’Institut malgache de recherches appliquées (IMRA) ont abouti à la découverte du Covid-Organics ou Tambavy CVO, composé d’Artemisia et de plantes médicinales endémiques à Madagascar, existant sous forme de décoctions et de tisanes à infuser. Le pays ne s’est pas contenté de cette réussite mais a prolongé ses recherches en collaboration avec des médecins et des chercheurs étrangers, dont des Américains en l’occurrence. Et le troisième protocole qui porte sur la combinaison en forme injectable de l’Artesunate (dérivé de l’Artemisia) avec la vitamine C a été conçu. Le mois de juillet dernier, des essais cliniques ont été même organisés au village Voara à Andohatapenaka, plus précisément auprès d’un nouveau Centre médical Covid-19 (CMC). Mais encore, après quelques mois, une version « gélule », toujours produite à partir d’Artemisia et de plantes locales nommées « Ravintsara », a été lancée. Une nouvelle usine pharmaceutique nommée  PHARMALAGASY, installée à Tanjombato, a été inaugurée le vendredi 2 octobre dont la production peut atteindre jusqu’à 32 000 gélules par jour avec un stock de 275 millions d’unités.

Kanto Rajaonarivony

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Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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