Les destinations étaient Dubaï, Chine, Singapour, et surtout les Etats-Unis d’Amérique. Pour les victimes de Sourc’in Voyage, c’est-à-dire l’entreprise organisatrice appartenant à Jo Willy, la situation se compliquait sérieusement : certains voyageurs ont été bloqués en Chine, Sourc’in ayant refusé de les rembourser. Du coup, cette situation a alarmé les autres candidats à ces voyages, qui étaient encore au pays, mais qui s’étaient vu leur plus beau rêve s’envoler.
Situation particulièrement compliquée pour les candidats aux voyages, par le fait qu’ils ont déjà payé depuis plusieurs mois le forfait qui leur a été demandé, comprenant à la fois les transports, l’hébergement et le visa. Pour toute explication, Sourc’in, de son côté, a argué différents motifs pour justifier le report de leur voyage : non- obtention visa, plus de place dans l'avion à la date convenue, etc. « En octobre 2019, nous étions deux à envisager à partir ensemble pour les Etats-Unis, et avons payé 32 millions d’ariary. Mais on a simplement refusé de nous rembourser alors que nous avons les preuves dont les reçus. Pour tenter de gagner du temps, Sourc’in Voyage nous a promis de reporter notre voyage pour le mois de décembre suivant. Or, il n’en était plus jamais question, depuis », explique une jeune femme, l’une des victimes de cette arnaque à grande échelle de Jo Willy. C’était justement au milieu de toutes ces confusions que ce dernier a commencé à ne plus donner signe de vie.
Globalement, les cas sont presque les mêmes pour tous les plaignants. Les préjudices subis se chiffrent à des centaines de millions d'ariary, En désespoir de cause, ces derniers ont dû faire front commun pour attaquer l’arnaqueur en cavale, et qui se montrait insaisissable. Ils ont décidé de créer leur propre association baptisée pour la circonstance, et par la force des choses, « Victimes de Sourc’in Voyage ».
Une fois l’association installée, les victimes ont réclamé d'être remboursées. Mais Jo Willy Rabe a toujours su les esquiver avant de finir par pointer aux abonnés absents. A partir du 21 octobre 2019, le collectif de plaignants s’était mobilisé. Il s’était déplacé au siège de Sourc’in Voyage à Akoor Digue. Mais là, les victimes étaient tombées des nues : le bureau de ladite société était hermétiquement clos.
De guerre lasse, décision était alors prise chez les concernés pour déposer la plainte, d’abord auprès de la Brigade criminelle. Par la suite, le dossier a été confié au service central des investigations économiques et financières, plus communément connu sous l'appellation de Police économique. Pas plus tard qu’hier, une source auprès de ce service de Police a affirmé que les recherches afin de retrouver les traces de Jo Willy sont maintenues, et que tous ceux qui sont susceptibles de détenir une information sur le fugitif sont priés d’informer au plus vite la Police économique.
Franck R.