L’utilisation de l’écorce du riz comme combustible est très appropriée dans un pays producteur de riz comme Madagascar. En effet, chaque année des milliers de tonnes de balle de riz sont laissées à l'abandon. Leur utilisation dans la cuisson des briques ne suffit pas à éliminer tout le stock disponible. Les écorces de riz pourrissent sur place faute d'application. Dans leur décomposition, elles produisent du méthane (un puissant gaz à effet de serre). En les brûlant dans les champs, elles polluent aussi l’atmosphère et causent diverses maladies respiratoires.
Transformer ce déchet en combustible permet aussi d’épargner des hectares de forêts utilisés pour le charbon de bois. En plus, les arbres mettent plusieurs années pour arriver à maturité tandis que le riz est récolté chaque année, et même plusieurs fois dans certaines régions de la Grande île. La balle de riz est donc abondante et abordable.
Ainsi, la société japonaise appelée Tromso a apporté une machine du Japon pour contribuer à la réduction de la déforestation et à la valorisation des résidus agricoles afin de substituer l’utilisation du charbon de bois à Madagascar.
Le « Grind Mill »
Le « Grind Mill » est un appareil qui broie les balles de riz, les comprime, puis les chauffe avec un appareil de chauffage pour les solidifier. La matière première est uniquement la balle de riz. En utilisant le broyeur, on pourrait facilement fabriquer des briquettes de balle de riz (combustible solide en forme de tige), des briquettes Curl (combustible solide en forme de bobine) et des balles de riz moulues.
L’utilisation des briquettes est un moyen plus économique, sain et respectueux de l’environnement, de fournir de l'énergie verte renouvelable. Elle réduit la nécessité de couper des arbres pour fabriquer du bois de chauffe. Les briquettes peuvent être utilisées pour la cuisine par les ménages ruraux et urbains qui n'ont pas les moyens de se procurer du gaz ou d’y avoir accès.
La fabrication de briquettes de balle de riz pourrait aussi créer des emplois dans les zones rurales, en particulier pour les femmes et les jeunes, mais également protéger l'environnement, réduire la pauvreté et améliorer la qualité de vie des populations pauvres.
Le « Grind Mill » a déjà fait l’objet d’une démonstration à Antsirabe, Ambatondrazaka et Marovoay avant celle d’Antananarivo qui a été effectuée cette semaine. Le projet va toucher 16 régions productrices de riz.
Nikki Razaf