Publié dans Société

Situation post Cheneso - L’eau potable devient un luxe à Maevatanàna !

Publié le mercredi, 15 février 2023

Une à deux heures par jour. Les bornes-fontaines publiques dans la ville de Maevatanàna ne fournissent de l’eau potable que durant cette période limitée dans la matinée. Une situation qui perdure depuis le passage du cyclone Cheneso, en janvier dernier. « L’approvisionnement en eau potable est limité à 2 bidons jaune par ménage, par jour. Certains ménages ne sont même pas servis durant les seules heures durant lesquelles l’eau coule. Pourtant, l’on connait tous que Maevatanàna est l’une des villes les plus chaudes de Madagascar. Outre la soif non satisfaite, l’hygiène laisse à désirer à cause de cet accès limité à l’eau potable », témoigne Justin Rakotondrazafy, président du Fokontany de Morafeno, dans la capitale de la Région Betsiboka. L’accès à l’eau potable devient un luxe pour la majorité des 6000 habitants dudit Fokontany, puisque la situation reste la même pour les 6 bornes-fontaines. Les ménages ayant des branchements d’eau particuliers volent au secours des habitants, mais n’arrivent pas à subvenir aux besoins quotidiens. 

L’ensablement d’Ikopakely à l’origine 

Le problème d’approvisionnement en eau potable à Maevatanàna pourrait s’expliquer par l’ensablement du puisard à Ikopakely. En fait, 2 ressources y sont exploitées via le pompage et captage de puits ainsi que par le système gravitaire à travers le barrage d’Anjiajia. « Le sable et les déchets s’entassent sur les infrastructures suite à la montée des eaux de pluie, voire l’inondation suite au passage du cyclone Cheneso, ce qui perturbe l’approvisionnement de la ville de Maevatanàna jusqu’à maintenant », confirme Andriamifidiarivelo Ramarokoto, Directeur régional de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène (DREAH) de Betsiboka. L’eau potable reste également un luxe durant la période sèche, avec l’étiage. A cela s’ajoute la vétusté des infrastructures, laquelle perturbe l’approvisionnement en eau et nuit à la clarté de l’eau du robinet. Celui-ci vire au marron dans la plupart des cas. Jusqu’ici, la rivière d’Ikopa constitue la principale source d’eau exploitée pour approvisionner les Communes environnantes. Le fleuve de Betsiboka pourrait toutefois s’y ajouter, quoique cela nécessite des investissements conséquents, selon les informations recueillies. 

Des solutions à court terme

Avec un besoin quotidien de 65m3 par heure, les 2 ressources exploitées à Maevatanàna produisent environ 25m3 par heure, bien avant l’ensablement des captages. Face à cette offre restreinte par rapport à la demande, la Région Betsiboka a construit l’année dernière 11 forages dans la ville. Ces nouvelles infrastructures répondent jusqu’à 70% des besoins en eau, à en croire Gilbert Rakotondramiarana, directeur de cabinet auprès du gouverneur de Betsiboka.  

Parmi les solutions à court terme de l’accès limité à l’eau potable, l’UNICEF a remis, le 13 février dernier, 2 bonbonnes de 10m3 chacun pour la Région de Betsiboka. Il s’agit d’une réponse d’urgence après le passage de Cheneso, pouvant résoudre en partie le problème d’approvisionnement en eau potable à Maevatanàna. « Les bonbonnes seront implantées dans des points fixes, en tenant compte du nombre de la population et de la vulnérabilité. L’on attend l’unité de traitement afin que ces infrastructures puissent être opérationnelles au quotidien », avance le DREAH. En attendant, un camion-citerne fait le tour des quartiers, priorisant ceux en détresse, pour distribuer de l’eau potable. Une solution à long terme, déjà élaborée, sera soumise prochainement aux autorités compétentes…

 

Patricia Ramavonirina

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Editorial

  • Signal fort (III) 
    Jean louis Andriamifidy bouscule ! Le président du Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) secoue le « système établi » afin d’éveiller la conscience et l’âme des premiers responsables dont en premier lieu les parlementaires notamment ceux de Tsimbazaza pour enfin mettre le holà à la corruption et l’impunité. Sur ce point, le président du CSI ne s’est pas trompé d’adresse. Il sait très bien à quelle porte frapper. Jean Louis Andriamifidy, président du CSI, en chair et en os, se présente devant les députés à la tribune de l’Assemblée nationale, leur demandant de prendre leurs responsabilités devant la nation. Concernant la lutte contre la corruption, il ne fallait jamais méconnaître qu’il existe deux catégories de corruption c’est-à-dire deux types de corrupteurs : le commun des mortels, les menus fretins et les membres du pouvoir à savoir élus parlementaires, anciens ministres ou en exercice, chefs d’institution anciens ou en…

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