Sur les dix suspects, quatre seraient les principaux auteurs de l’acte dont le couple de locataires, un frère du chef de famille en cause et un ami des premiers. Par ailleurs, on trouve des proches et des amis du couple parmi les six autres complices. Pour retracer brièvement les faits, ces derniers remontent le soir du 10 février dernier. D’après la Police, les présumés assassins d’Allan en voulaient trop à la mère de celui-ci, quitte à s’en prendre physiquement à elle, pour lui régler son compte, à la suite de leur brouille.
Mais puisque la maîtresse de maison n’était pas sur place, ils s’en sont pris de façon barbare au petit garçon, sans défense. « Deux jours avant le drame, la maman d’Allan est venue réclamer le loyer à ses locataires. Mais on ignore pourquoi ces derniers lui ont montré la mauvaise volonté, refusant simplement de régler ce loyer. Il y eut alors une escalade verbale entre les deux camps. C’était dans ces circonstances que les locataires ont cherché à faire la peau à leur propriétaire le 10 février dernier. Mais puisque la dame n’était pas chez elle, ces tueurs étaient tellement frustrés qu’ils ont d’abord violé la femme de ménage après l’avoir attachée. Puis, ils ont emmené le gosse dans une pièce attenante où ils l’ont poignardé impitoyablement », confie une source policière.
Ainsi, cette clarification apportée par les Forces de l’ordre balaie d’un seul coup les allégations d’une quelconque racine politique de l’affaire, comme certaines sources l’ont avancée, du moins pendant quelques jours qui ont suivi le drame. Cette enquête de la BC2 exclut également la présumé complicité de la femme de ménage avec les tueurs.
« Cette femme est également la victime de ces bandits qui l’ont violée », poursuit notre interlocuteur au niveau d’un service de renseignement de la Police. Ainsi se dénoue cette affaire qui a défrayé la chronique la semaine dernière, du moins aussi jusqu’à ce que les dix suspects seront finalement traduits devant la cour criminelle du tribunal d’Anosy.
L’opinion a suivi de très près cette affaire, tout comme le gouverneur d’Analamanga, d’ailleurs. Ce dernier a promis de suivre l’évolution de l’enquête, et ne pourra que saluer le travail de la BC2 pour épingler les suspects dans l’affaire.
Enfin, la soeur aînée d’Allan, dans son récent témoignage sur le déroulement des faits, affirme avoir vu deux inconnus, tout de noir vêtu, sortir de leur appartement après l’élimination d’Allan. Elle allait entrer dans l’appartement situé à l’étage, plongé dans l’obscurité, lorsqu’elle a croisé les deux suspects. « En sortant de l’appartement, les suspects n’ont rien dit tandis que la femme de ménage m’a alertée qu’ils l’ont ligotée dans une pièce. Le silence des deux inconnus m’a empêchée de les reconnaître, du moins par leurs voix. En entrant dans l’appartement, j’ai trébuché contre un objet mou. Mais ce n’était, ni de l ‘éponge, ni du linge. Puis, lorsque j’ai été en contact avec quelque chose d’aqueux, j’ai finalement réalisé qu’il s’agit d’un corps et du sang. J’ai appelé au secours », raconte la jeune femme.
F.R