Publié dans Société

Accès à l’information - Les professionnels de santé « muselés » !

Publié le lundi, 27 mars 2023

« Il y a urgence ! Les sources d’informations se ferment ». Cette publication d’une consœur journaliste concernant le non-accès aux informations au sein du ministère de la Santé publique (MinSan) ainsi que de ses branches et organismes rattachés, en dit long. En fait, aucun reportage dans le secteur de la santé ne peut se faire, ces derniers temps, sans l’autorisation du ministère de tutelle. Il en est de même pour les recoupements d’information, lesquels nécessitent des demandes au préalable ou des « va-et-vient » dans plusieurs directions et services. Aucun recoupement via des appels téléphoniques n’est possible à cet ère des nouvelles technologies.

« J’ai voulu avoir la version du ministère concernant la vente illicite d’aliments thérapeutiques sur les réseaux sociaux, en l’appelant un dimanche après-midi. Il m’a dit que c’est impossible d’en parler au téléphone et que j’aurai dû attendre un jour ouvrable pour consulter son bureau. J’ai pourtant expliqué que l’article paraîtra le lendemain (ndlr lundi) », nous confie P.R., journaliste de presse écrite.  

Cette situation se constate non seulement dans la Capitale mais également dans les régions et Districts, où les directeurs, médecins inspecteurs, chefs d’établissements hospitaliers et autres se murent dans le silence face à la presse. Les professionnels de santé semblent « muselés », directement ou indirectement, avec les intimidations, menaces et « demandes d’explication » adressés contre ceux qui osent parler aux journalistes, sans l’aval des responsables auprès du ministère de tutelle. Cette situation perdure notamment depuis la crise sanitaire liée à la Covid 19 pendant laquelle les journalistes n’ont eu de choix que de se contenter des informations publiées sur la page du MinSan et de mettre sous anonymat les autres sources voulant livrer plus de détails.

Mis à l’écart et réduits au silence

« Les professionnels qui font leur travail correctement sont muselés, accusés de désinformation et d’incompétence. On les censure, on les oblige à s’autocensurer parce qu’ils sont crédibles », reconnait L.R., journaliste de presse en ligne. Il fut un temps où les sources et les personnes ressources auprès du MinSan étaient accessibles aux médias. Le Dr Manitra Rakotoarivony en faisait partie, mais il est actuellement « mis à l’écart » et « réduit au silence ». « Je voulais faire un portrait d’un professionnel de santé auprès d’un centre hospitalier d’Antananarivo, pour mettre en avant son travail et sa dévotion. Il a accepté de le faire, avant de me demander d’en parler à son supérieur hiérarchique auprès du ministère. J’ai contacté ce responsable, et ce dernier m’a demandé de lui envoyer un questionnaire alors qu’il s’agit d’un portrait. Après les va-et-vient et les demandes non satisfaites, j’ai laissé tomber », nous confie F.R., journaliste de presse écrite. « J’ai adressé une demande d’autorisation auprès du ministère pour un reportage thématique, mais je n’ai obtenu aucune réponse après 6 semaines. Il a fallu faire une relance, avec une lettre auprès d’un haut responsable du Système des Nations Unies, pour obtenir des réponses », ajoute A.R., journaliste indépendant. 

Face à cette situation critique, les gens de la presse interpellent les autorités compétentes sur la nécessité d’ouvrir les sources d’informations, d’autant plus qu’il s’agit de la santé publique. Le premier responsable a promis, lors de sa discussion avec une consœur, d’apporter des changements une fois que le nouveau directeur de communication sera nommé. Pour leur part, les organisations de la société civile confirment l’importance de l’adoption de la proposition de loi sur l’accès à l’information. Celle-ci vise à faciliter l'accès de tous les citoyens, à commencer par les professionnels des médias, aux documents publics. Cela permettra de réduire les risques de corruption au sein de l'administration. Cette loi permettra également de rendre publiques beaucoup d'informations qui ont toujours été inaccessibles aux citoyens…

 

La Rédaction

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Editorial

  • Date maudite !
    Treize mai, date à effacer ! Ce samedi, jour pas comme tous les autres samedis, 13 mai 1972, date où les mouvements de grève des étudiants grossis par tous les élèves de la Capitale, prenaient une allure radicale, point de non retour, sur l’Avenue de l’Indépendance, devant l’Hôtel de Ville, baptisée désormais Place du Treize mai. Il y a cinquante-trois ans en ce jour du 13 mai 2025, les Forces républicaines de sécurité (FRS) chargeaient à balles réelles les manifestants à Analakely devant l’ancien Hôtel de Ville. Le sang a coulé ! Il y a eu des morts et des morts ! Les choses allaient se précipiter. Pris de panique sinon aux abois, feu Président de la République Philibert Tsiranana enchaînait des décisions qui aboutirent, au final, à la chute du régime PSD. Le Général de Division Gabriel Ramanantsoa, Chef d’ Etat-major de l’Armée prit les rênes du pouvoir suite…

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