Publié dans Société

Crise de l'eau - Des mesures d'urgence et des projets pour pallier la situation

Publié le jeudi, 25 avril 2024
Les longues files de bidons jaunes n’ont pas cessé de gagner du terrain depuis ces dernières années Les longues files de bidons jaunes n’ont pas cessé de gagner du terrain depuis ces dernières années   (Crédit photo : UNICEF)

Antananarivo se trouve dans une phase critique en matière d'approvisionnement en eau, avec des déficits quotidiens dépassant les 60.000 mètres cubes. Les coupures fréquentes, résultant de l'obsolescence des installations, ont engendré des interruptions du service dans de nombreux quartiers, exacerbant ainsi une situation déjà précaire.
Selon Hilarion Ramiaramanana, Chief of Emergency Network Water JIRAMA, « les quartiers périphériques et ceux situés dans la haute-ville sont particulièrement touchés par la coupure d’eau. Environ 36 % de quartiers sont impactés, dont 4 % sont en situation critique et 32 % en situation précaire ». Et depuis ce mois d’avril, la situation s'aggrave, avec une dépendance accrue à l'électricité pour la production et la distribution d'eau, ainsi qu'une pénurie de pièces de dépannage et de consommables pour le service de la maintenance. « Désormais, près de la moitié des quartiers de la Capitale sont touchés, dont 18 % en phase critique et 31 % en situation précaire », ajoute-t-il. Les quartiers tels que Manjakaray, Anjanahary, Faravohitra, Betongolo et la Commune d’Alasora ont été durement touchés par les pannes répétées, notamment dans la station de Mandroseza, retardant ainsi le rétablissement du réseau de distribution.
Face à cette crise, la ville d'Antananarivo met en place des mesures d'urgence pour atténuer les impacts. « L'alternance de la distribution d’eau entre quartiers avoisinants, la mobilisation des camions citernes et l'équilibrage du réseau sont des actions visant à garantir un approvisionnement continu », a déclaré un représentant de la Municipalité. En parallèle, des investissements sont en cours pour améliorer le service. « L'installation d'hydrophores à Fort- Voyron, Ambaniala et AntanetibeIlafy, ainsi que la construction d'un ouvrage de déferrisation à l’Unité de traitement d'eau conteneurisé  (UTC) d’Ampirika, font partie des projets visant à renforcer l'approvisionnement en eau », a expliqué un responsable au sein de la JIRAMA.
A court terme, la construction de nouvelles stations et de châteaux d'eau sur cinq différents sites est en cours, sous la supervision de la compagnie nationale d’eau et d’électricité. Ces projets visent à accroître la production et la distribution d'eau dans la ville d’Antananarivo. En ce qui concerne les solutions à plus long terme, le projet « JIRAMA Water III » consiste à la construction d'une nouvelle station de production à l’est de la ville, la réhabilitation des infrastructures à Mandroseza, le renforcement de la distribution d’eau dans plusieurs zones, ainsi que la réalisation d'études hydrogéologiques. Par ailleurs, le Plan d'approvisionnement en eau potable (PAEP) pour Antananarivo et six autres villes prévoit la construction de nouvelles infrastructures et la prise de mesures pour lutter contre les pertes d'eau non comptabilisées.
Intervention de la Banque mondiale

Les techniciens issus de la Banque mondiale ont proposé des solutions à court terme lors d'une réunion ministérielle. « L'installation de surpresseurs au niveau des sources d'eau et l'augmentation des capacités de stockage des réservoirs sont parmi les recommandations formulées », a indiqué un rapport gouvernemental. Le Président de la République, Andry Rajoelina, a souligné « la nécessité de solutions urgentes et durables », compte tenu du gap d'approvisionnement persistant. En plus du Projet d'amélioration de l'accès à l'eau potable (AEP) de la Banque mondiale, le projet « Tanà Water III », financé par l'Union européenne, vise à accroître la capacité de production et à réhabiliter le réseau de distribution. Face à cette crise, les autorités et les organismes internationaux s'efforcent de trouver des solutions à long terme pour garantir un approvisionnement en eau sûr et fiable pour tous les habitants d'Antananarivo et ses environs.
Carinah M.

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Editorial

  • Lueur d’espoir !
    Tout n’est pas noir. Une source de lumière apparait à l’horizon. Et l’espoir est permis. En dépit des galères éternelles que la misère nous impose, que l’insécurité nous étreint et que la JIRAMA nous empoisonne tous les jours, une lueur d’espoir nous embaume le cœur. Tous les efforts sont mis en branle mais la misère persiste et signe. Avec un revenu mensuel moyen de 40 euros ou 43 dollars par habitant, de sources autorisées de la Banque mondiale, Madagasikara reste parmi les cinq pays les plus pauvres de la planète. A titre d’illustration, Rwanda 76 dollars, France 3482 euros. Comparaison n’est pas raison mais les chiffres sont là. Ils évoquent certaines situations comparatives indéniables. Les insuffisances chroniques alimentaires surtout dans le grand Sud trahissent malgré les tentatives de certains responsables de relativiser le cas.

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