A Madagascar, les réseaux sociaux, principalement Facebook, occupent une place dans la vie des jeunes. Selon Herilanja, étudiante en sociologie à l’Université d’Antananarivo, « ces plateformes offrent diverses possibilités. Elles permettent d’accéder à l’actualité, de suivre des cours en ligne et de profiter de ressources éducatives gratuites. Facebook sert également à promouvoir des activités comme la vente en ligne. De nombreuses offres d’emploi et de formation y sont partagées. Ainsi, cette plateforme devient un outil pour l’insertion professionnelle ». Cependant, cet usage présente des risques. Selon elle, « Le principal problème reste la désinformation. De nombreuses informations circulent sans être vérifiées, ce qui engendre des malentendus. Les escroqueries en ligne sont également courantes. Fraudes financières, faux profils ou investissements trompeurs sont fréquents. Les jeunes sont également confrontés à des jeux d’argent illégaux. L’utilisation excessive des réseaux sociaux peut également avoir des effets négatifs. Elle nuit à la productivité, affecte les études et engendre des troubles du sommeil. Une telle dépendance a des répercussions sur leur bien-être ».
Education
Certains comportements observés sur Facebook sont préoccupants. « Il n’est pas rare que des conversations privées ou des photos compromettantes soient partagées par vengeance. Les disputes amoureuses et les rivalités sont souvent amplifiées par des publications publiques et provocatrices. Par ailleurs, certains utilisateurs établissent des relations douteuses en ligne. Ils sont manipulés ou exploités par des sugar daddy/mommy ou des arnaques sentimentales », a-t-elle ajouté. Face à ces enjeux, des actions de sensibilisation sont lancées. L’ONG Human Development Action (HDA) organise des campagnes pour promouvoir une utilisation responsable des réseaux sociaux. Ces initiatives touchent les établissements scolaires et les associations. Elles sont financées par la Commission nationale malgache pour l’UNESCO, avec le soutien du ministère de l’Education nationale. Selon les organisateurs, « D’ici 2025, environ 5 000 personnes supplémentaires seront sensibilisées, portant à 10 000 le nombre total de bénéficiaires depuis 2020 ». Le lancement officiel de ce programme a eu lieu hier à Antaninarenina. La signature de la convention entre l’ONG HDA et la COMNAT/UNESCO a eu lieu le 16 février, en présence de la ministre de l’Education nationale, Sahondrarimalala Marie Michelle. Dans ce cadre, 20 éducateurs issus de 12 établissements scolaires d’Antananarivo et de Manjakandriana recevront une formation. L’objectif est d’informer sur les dangers des réseaux sociaux, tout soulignant les opportunités qu’ils offrent.
Carinah Mamilalaina