Fafah n’a pas limité ses frontières uniquement au groupe Mahaleo auprès duquel il a fait ses premières armes, certes. Cependant, il était bel et bien passé dans d’autres prestigieuses formations aux couleurs nationales où il a su toujours montrer sa valeur. Au cours des deux dernières décennies, l’artiste a intégré le groupe « Feo Gasy » où sa voix et ses prestations scéniques ont fait toujours trembler l’auditoire. Maintenant donc, Fafah et Bariliva, l’ex-valihiste de cette formation, doivent cheminer ensemble dans cet autre monde. Et bien que ce fût assez éphémère, son passage au sein des VHF - groupe évangélique où il a chanté à côté d’autres voix légendaires du pays comme Bodo, Francia, Nini, Solofo, Luk, Mahery, Vi, Naly et Sefo, etc, tous des anciens membres de ce groupe, ou bien encore Parfait Lalanirina qui est également parti rejoindre le panthéon des chanteurs décédés depuis - a été inoubliable.
Sa présence scénique s’est toujours manifesté par ce gestuel langoureux à la façon d’un poète inspiré, une personnalité qui avait été rehaussée par sa tenue de scène, unique, et où l’artiste a souvent privilégié le « malabary ». C’était comme si Fafah a voulu bien prouver que son art a été puisé à la racine, qui fait mêler à la fois la mélodie et le son nostalgique de la Haute terre centrale.
Pour ses aficionados, il a été toujours un activiste, aussi bien sur scène que dans d’autres domaines, et ce, en dépit de son apparent flegme. Tout le monde s’en souvient encore. Ce retraité de la fonction publique a toujours été un militant. Il s’est toujours porté en première ligne pour défendre la cause de son quartier : Isotry. Pour le public, la disparition de Fafah ne doit être surtout considérée comme un malheur pour ses pairs encore actifs du groupe Mahaleo, à savoir le quartet formé par Dama, Bekoto, Charles et Dadah. Au contraire, sa mort doit leur donner une inspiration plus que jamais poétique qui puisse exister.
Avant Fafah, deux autres fondateurs du groupe, Raoul et Nônô, l’ont précédé pour un monde meilleur.
Dans l’après-midi d’hier, la ministre de la Culture et de la Communication, Lalatiana Andriatongarivo Rakotondrazafy s’était rendue au chevet de la famille du chanteur pour lui apporter réconfort et consolation. Le corps de Fafah sera veillé au Palais des Sports de Mahamasina ce mercredi, selon les informations.
Nos sincères condoléances à sa veuve et ses quatre orphelins.
Franck Roland