Publié dans Société

Nécrologie - Fafah, la voix d’or de Mahaleo, s’est éteint

Publié le dimanche, 20 octobre 2019

La nouvelle était tombée hier comme un coup de tonnerre pour les fans du groupe Mahaleo en particulier et ceux de la musique malagasy en général. Fafah, le chanteur « à la voix magique » s’est éteint hier à l’âge de 65 ans, à la suite d’une longue maladie. Né le 13 mai 1954, Famantanantsoa Andriamihaingo Rajaonarison, de son vrai nom, est l’un des piliers, pour ne pas dire le pilier du groupe Mahaleo constitué en début des années 70 et qui traverse jusqu’à l’heure actuelle presque trois générations. La voix de Fafah est présente sur les 80 % des chansons du groupe, ce qui confirme la qualification  que lui a donné l’opinion publique. Pour de nombreux mélomanes ou autres amateurs de « folk songs » du pays, la voix de Fafah est inimitable bien que le récent concours réalisé par le groupe ait désigné Ony comme l’une des rares personnes à pouvoir reproduire la voix du défunt.  Plus d’un frissonnent en entendant la voix de Fafah dans « Ise Kely », « Ravorondreo » ou « Ramiaramila » et des larmes coulaient sur le visage en écoutant « Jamba », « Farimbolana » ou « Rafahafahana ». « En mai 1972, en pleine révolution, ou bien plus tard, la voix de Fafah a toujours galvanisé les jeunes étudiants contestataires de l’université d’Ankatso », se rémémore Toky, la soixantaine et à la fois un nostalgique de la belle époque.  Brice, la cinquantaine, cet autre passionné du groupe se souvient : « Il y a surtout quelque chose d’électrique et d’irrésistible, mais aussi de nostalgique dans sa voix. Quand je l’entends chanter, les larmes coulent souvent le long de mes joues et l’envie de chanter comme lui me saisit. Oui, il reste mon idole ! », déclare notre interlocuteur.

Fafah n’a pas limité ses frontières uniquement au groupe Mahaleo auprès duquel il a fait ses premières armes, certes. Cependant, il était bel et bien passé dans d’autres prestigieuses formations aux couleurs nationales où il a su toujours montrer sa valeur. Au cours des deux dernières décennies, l’artiste a intégré le groupe « Feo Gasy » où sa voix et ses prestations scéniques ont fait toujours trembler l’auditoire. Maintenant donc, Fafah et Bariliva, l’ex-valihiste de cette formation, doivent cheminer ensemble dans cet autre monde. Et bien que ce fût assez éphémère, son passage au sein des VHF - groupe évangélique où il a chanté à côté d’autres voix légendaires du pays comme Bodo, Francia, Nini, Solofo, Luk, Mahery, Vi, Naly et Sefo, etc, tous des anciens membres de ce groupe, ou bien encore Parfait Lalanirina qui est également parti rejoindre le panthéon des chanteurs décédés depuis - a été inoubliable.
Sa présence scénique s’est toujours manifesté par ce gestuel langoureux à la façon d’un poète inspiré, une personnalité qui avait été rehaussée par sa tenue de scène, unique, et où l’artiste a souvent privilégié le « malabary ». C’était comme si Fafah a voulu bien prouver que son art a été puisé à la racine, qui fait mêler à la fois la mélodie et le son nostalgique de la Haute terre centrale.
Pour ses aficionados, il a été toujours un activiste, aussi bien sur scène que dans d’autres domaines, et ce, en dépit de son apparent flegme. Tout le monde s’en souvient encore. Ce retraité de la fonction publique a toujours été un militant.  Il s’est toujours porté en première ligne pour défendre la cause de son quartier : Isotry. Pour le public, la disparition de Fafah ne doit être surtout considérée comme un malheur pour ses pairs encore actifs du groupe Mahaleo, à savoir le quartet formé par Dama, Bekoto, Charles et Dadah. Au contraire, sa mort doit leur donner une inspiration plus que jamais poétique qui puisse exister.
Avant Fafah, deux autres fondateurs du groupe, Raoul et Nônô, l’ont précédé pour un monde meilleur.
Dans l’après-midi d’hier, la ministre de la Culture et de la Communication, Lalatiana Andriatongarivo Rakotondrazafy s’était rendue au chevet de la famille du chanteur pour lui apporter réconfort et consolation. Le corps de Fafah sera veillé au Palais des Sports de Mahamasina ce mercredi, selon les informations.
Nos sincères condoléances à sa veuve et ses quatre orphelins.
Franck Roland

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Editorial

  • Un phare
    « Je voudrais être un phare qui voulais illuminer les démunis et leur apporter la lumière », telle est la déclaration, érigée en confession de foi, de Harilala Ramanantsoa, porte étendard n° 7 de l’IRMAR – UPAR aux communales et municipales d’Antananarivo-Renivohitra prévues le 11 décembre prochain. A l’issue d’un culte d’action de grâce et de louange au temple du Palais de Manjakamiadana, Harilala Ramanantsoa répond à la question des confrères pourquoi a-t-elle choisi ce site historique pour organiser un culte qu’elle devait déclarer ainsi. Qu’est-ce qu’un phare ? Le Robert le définit en ces termes « une tour élevée sur une côte ou sur un îlot, munie à son sommet d’un feu qui guide les navires ». Sur un véhicule, c’est un feu à longue portée pour offrir la meilleure visibilité la nuit au conducteur.

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