Publié dans Société

Détournement de deniers publics - L’ex- maire d’Andoharanofotsy condamné à 5 ans de prison

Publié le mardi, 03 décembre 2019

Ça y est ! Les dés sont jetés pour Hasina Ranirison, l’ex- maire d’Andoharanofotsy,  et non moins candidat maire malheureux du parti « Tiako i Madagasikara » lors des récentes municipalités, ayant profité de sa mise en liberté provisoire. Incriminé pour détournement de deniers publics et de faux entre novembre 2015 et avril 2017. Lundi dernier, il a dû de nouveau comparaître devant la Cour criminelle ordinaire du Pôle anti-corruption (PAC) aux 67ha pour un second procès. Le verdict était tombé : l’ex - maire d’Andoharanofotsy a été condamné à 5 ans de prison ferme. Il doit également s’acquitter d’une amende de 2 millions d’ariary ainsi que 99 millions d’ariary de dommages à la Direction de la législation des contentieux (DLC) qui s’est constituée en partie civile. C’est l’équivalent de la somme détournée.  Car ces débats au PAC ont révélé que l’ex - maire a touché de façon obscure 1 million d’ariary par semaine à l’époque. Il s’agit de l’un des plus longs débats à l’audience n’ayant jamais été enregistrée. Les débats qui ont fait suer l’ex - maire à grosses gouttes, selon des témoins, n’ont pris fin que très tard dans la nuit. Il était presque minuit lorsque la présidente de la Cour et les assesseurs, ont finalement rejoint la salle d’audience. Son co-accusé, un ex-comptable de cette même Commune de l’Atsimondrano, a également écopé de 5 ans d’emprisonnement ferme. 

 

Bien qu’on n’est pas en mesure de nous étendre pour la deuxième fois sur les détails du compte-rendu d’audience de la nuit du lundi dernier, gageons que les charges dont on incrimine l’ex - maire et ses co-accusés, étaient à peu près les mêmes qui avaient été débattues à la CCO du PAC le 3 octobre dernier. Mais à la seule différence que le récent procès était décisif pour le sort du principal accusé. D’après notre source au niveau du Pôle, le témoignage de l’un de ses ex- anciens bras droits contre l’ex -maire, l’ex-régisseur de recette, a finalement permis de l’enfoncer jusqu’au bout. Devant la présidente de la Cour, le témoin n’était pas allé sur quatre chemins pour dire la vérité. « Pour être plus clair, cette fois, je dirai tout ! », a déclaré le témoin devant un auditoire, déclaration qui n’en finissait pas d’enfoncer le clou au grand dam de l’accusé. 

Notons qu’après le procès d’il y a deux mois,  l’ex- maire d’Andoharanofotsy a obtenu la liberté provisoire. Il a profité de cette situation pour faire de la propagande de la récente élection municipale.  Le détournement et faux à propos d’émission de faux tickets de marché dont on l’avait incriminé, lui et ses anciens collaborateurs, se déroulaient entre novembre 2015 et avril 2017 dans la Commune rurale d’Andoharanofotsy. 

Globalement, l’ex- maire d’Andoharanofotsy est incriminé d’avoir fait fabriquer des tickets de marché parallèles à la suite d’une rupture de stock à l’imprimerie nationale. A l’époque, cette rupture momentanée aurait été expliquée par l’incendie ayant touché l’imprimerie nationale. L’ex- maire a nié jusqu’au bout être au courant de l’existence de ces tickets (blancs) malgré les questions savamment reformulées par le juge, le procureur général et les avocats à propos de sa responsabilité en tant que superviseur des affaires de sa Commune. A la question de savoir si au moins ses collaborateurs  lui ont informé sur la circulation de ces faux tickets lors des réunions du staff de la Mairie, sa réponse était systématiquement négative.

Après sa récente condamnation par le PAC, un autre dossier sale attend encore l’ex- maire et son équipe au Tribunal d’Anosy. Il s’agit de cette affaire de « fausses quittances », affaire qui risquera d’éclabousser également certains responsables d’une autre localité du District d’Antananarivo Atsimondrano.

Franck Roland

 

 

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Editorial

  • Opération délicate
    Le faux et l’usage de faux envahissent l’Administration, grand « A » s’il vous plaît, à savoir le domaine général qui englobe tous les secteurs d’activités de l’Etat ou de la République. Faux et usages de faux, du jargon populaire « fosika », faux diplômes ou certificats de fin d’étude gangrènent presque tous les Corps de métier de l’Administration entre autres les départements clés comme l’Enseignement supérieur, l’Education nationale, la Justice, la Régie financière, les Forces de défense et de la sécurité (FDS), etc. Les concours d’entrée dans l’administration publique sont infestés de faux dossiers. Des diplômes de Baccalauréat, de Licence, de Master I ou II se trouvent les plus menacés. Il y a eu même certains de faux diplômes de Doctorat !

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