Publié dans Economie

Exportation de vanille - Des opérateurs préfèrent spéculer

Publié le mardi, 15 septembre 2020

1 900 tonnes. C’est la prévision de la quantité de vanille à exporter cette année. Le début de campagne d’exportation a commencé hier et s’achèvera à la fin du mois de mai 2021. Les opérateurs disposent ainsi de huit mois pour vendre les vanilles préparées, selon la note publiée par le ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (MICA). Parmi les 231 demandes déposées, 124 opérateurs ont reçu leur agrément. Bien que le feu vert soit déjà lancé, le premier jour s’annonce plutôt morose pour certains opérateurs, d’après un responsable auprès de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) à SAVA, la plus grande Région productrice de Madagascar.

Des exportateurs préfèrent attendre une situation économique plus favorable avant d’expédier leur épice. « Le confinement a entraîné une chute de la demande, que ce soit au niveau national ou au niveau mondial. On ressent l’effritement du pouvoir d’achat de la population. A l’heure actuelle, les vanilles préparées se négocient bien au-dessous du prix de référence fixé par le Gouvernement. Sur le marché national, l’or noir s’achète entre 200 000 à 260 000 ariary le kilo alors que le prix de référence s’élève à 650 000 ariary le kilo. Cette situation est également liée au fait que notre Région se trouve encore au stade du pic de la pandémie. Les restrictions de déplacement restent encore en vigueur. En conséquence, nous ne pouvons pas bouger d’ici pour trouver des clients dans les autres Régions. Et même sur le marché international, les opérateurs ont du mal à trouver des clients sauf ceux qui reçoivent annuellement des commandes », rapporte le responsable.

Le président du groupement des exportateurs de vanille à Madagascar, Georges Geeraets a réaffirmé cette prudence des opérateurs dans une presse internationale. « Aujourd’hui, il n’y a pas encore d’impact directement mesurable à Madagascar. Toutefois, le confinement en Europe et aux Etats-Unis a conduit les ménages à faire leurs achats en ligne plutôt que dans les grandes surfaces. Nous subissons pour le moment un comportement attentiste de la part du marché à l’extérieur. La situation de pandémie mondiale doit probablement influencer les décisions et les stratégies d’achat », déclare-t-il.

Malgré les contestations, le ministère de tutelle veut pérenniser à tout prix la filière et garder notre position de leader mondial sur le marché. « Des mesures accompagneront les acteurs locaux dans cet effort, notamment pour la traçabilité, la recherche et le développement, les missions de développement commercial, le suivi dans l’utilisation frauduleuse de l’appellation "vanille naturelle" sur le marché, et enfin une campagne de communication internationale pour parler du savoir-faire, des pratiques durables entreprises par les acteurs et du taux de vanilline qui fait l’exception de la vanille de Madagascar », indique Lantosoa Rakotomalala, ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat. A rappeler que la filière vanille représente 7 % du produit intérieur brut du pays.

Solange Heriniaina

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Editorial

  • Post – pillage
    Le redressement post-pillage s’organise. Une cellule du genre comité de pilotage se met en place pour étudier au cas par cas et évaluer le cas échéant les besoins en collaboration avec les représentants directs des « sinistrés ». Constatant les dégâts potentiellement dévastateurs et les ruines subies en un coup de vent par les opérateurs, le Gouvernement prend ses responsabilités. Dans les faits, l’Etat va agir en tant que facilitateur dans toutes les démarches auprès des banques ou autres institutions dispensatrices de crédit. Il (l’Etat) prendra en charge en totalité les intérêts bancaires. L’objectif étant de permettre aux opérateurs ou propriétaires victimes de vandale, de braquage ou de pillage de se remettre dans les meilleurs délais.

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