Publié dans Economie

Forcing sur Optima de la JIRAMA - La Banque mondiale veut une explosion sociale

Publié le mercredi, 17 février 2021



La Banque mondiale fait pression sur l’Etat malagasy pour le maintien en application de la nouvelle grille tarifaire de la JIRAMA dénommée Optima. C’est pour beaucoup, ce qui ressort, de la lettre du directeur pays de la Banque mondiale adressée au ministre de l’Economie et des Finances et qui circule sur les réseaux sociaux. Dans ladite correspondance, l’Institution de Bretton Woods remet en cause les ajustements pris par la JIRAMA et donc la décision prise par le Conseil des ministres du 20 janvier 2020, enjoignant justement la JIRAMA de revoir sa nouvelle politique tarifaire. La Banque mondiale va jusqu’à remettre en cause ses financements dans le cas où la JIRAMA ne revient pas sur sa décision. Se basant sur des analyses sommaires de ses experts, la Banque mondiale estime en effet que la mise en œuvre des ajustements temporaires entrepris par la Direction de la JIRAMA « mènera à des pertes de revenus très conséquentes, tout à fait incompatibles avec les objectifs de son aide budgétaire ». Elle enjoint ainsi la JIRAMA à lui fournir une analyse détaillée afin de lui permettre d’évaluer si les actions correctives proposées représenteraient une violation significative de l’accord de financement établi en juillet 2020.
Si la JIRAMA ne lui présente pas l’analyse en question, la Banque mondiale affirme craindre d’être forcée de déclarer la non-performance du Gouvernement par rapport à ses obligations et la violation d’un accord de financement. La Banque mondiale déclare aussi que si les ajustements communiqués par la JIRAMA sont réellement mis en œuvre, elle réduira de manière très conséquente le portefeuille de Madagascar. Le financement d’un programme pourrait être remis en cause, laisse entendre la lettre de la BM. « Le retour en arrière sur une politique tarifaire déjà adoptée dans le cadre d’une aide budgétaire nous contraindra à annuler la présentation du programme au Conseil d’administration de la banque prévue pour cette année fiscale », précise également la missive.
La question est de savoir si la Banque mondiale souhaite voir une explosion sociale à Madagascar. La décision de suspendre l’application de la nouvelle grille tarifaire par le Gouvernement malagasy a été prise justement pour prévenir les problèmes sociaux que pourraient engendrer une hausse des tarifs de l’eau et de l’électricité. Le pouvoir d’achat de la population qui vient de subir les difficultés dues à l’épidémie de la Covid-19 est au plus bas. La première application de cette tarification a conduit à une hausse exorbitante des factures, une situation insupportable pour les abonnés après cette crise sanitaire, avait indiqué le Conseil des ministres sus-mentionné.
La Rédaction

Toutes les factures désormais corrigées
Suite de l’ultimatum de 48 heures. Au mois de janvier dernier, la compagnie JIro sy RAno MAlagasy (JRAMA) a procédé au lancement d’une nouvelle tarification de l’électricité, appelée Optima. Malheureusement, cette nouvelle tarification a généré une hausse exorbitante des factures de certains usagers de la société d’eau et d’énergie. Une hausse inacceptable d’après le Gouvernement mais surtout le Chef d’Etat, vu la situation économique actuelle subie par les ménages malagasy. Ils ont ordonné à la société d’état de revoir tout cela dans les plus brefs délais. Après ces directives, la JIRAMA n’a pas fait de déclaration officielle sur les mesures prises par rapport à cette situation. Elle a tout de suite contacté ses clients. « Nous avons procédé à la correction des factures concernées par la hausse exorbitante dès mi-janvier. Nous avons relevé et contacté  tous les clients touchés pour qu’ils se présentent auprès des agences. Dans tous les cas, toutes les factures sont désormais corrigées suivant les recommandations du Président de la République, Andry Rajoelina », explique un responsable au niveau de la JIRAMA, hier, contacté au téléphone.
Après cette correction, les équipes de la JIRAMA procèdent déjà à la distribution des factures auprès des abonnés. Selon les explications fournies par la société, chaque client recevra deux factures : la première est la facture du mois de janvier relatant la consommation du mois de décembre, et la seconde facture est celle du mois de février relatant celle du mois de janvier. « Pour ceux qui ont déjà payé leurs factures, ils recevront un avoir pour le trop-perçu. Cet avoir pourra ensuite être utilisé pour le paiement de la prochaine facture, notamment celle du mois de février. Pour les abonnés qui n’ont pas encore payé leur facture corrigée, ils auront jusqu’au mois de mars prochain », précise le responsable. Cependant, toutes les factures ne sont pas encore distribuées pour le moment. Les procédures sont encore en cours.
Toutefois, les clients sont encore un peu déroutés avec toutes ces dispositions. « Je redoute surtout que cette révision des factures ne tourne pas en faveur des clients, sachant que l’on ignore actuellement quelle grille tarifaire la JIRAMA utilise  exactement pour facturer notre consommation d’eau et d’énergie », exprime Claude, un père de famille habitant du côté d’Ambolonkandrina, sceptique sur le sujet. Et plusieurs abonnés de la JIRAMA sont dans la même situation que ce dernier. Ils attendent. Il reste à voir après si les corrections ont vraiment porté leurs fruits. 
Rova Randria

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Editorial

  • « RIZ Plus »
    Loin des tam – tam, des bling – bling, des folklores propagandistes et surtout des séances de photogéniques en vogue, malheureusement ces temps-ci, des évènements d’intérêts cruciaux pour l’avenir immédiat, à moyen terme et à long terme du peuple malagasy, se passent à travers le pays. Le projet RIZ Plus ou projet de productivité et de résilience des moyens de subsistance ruraux fait son bonhomme de chemin. Il contribue à l’objectif essentiel à savoir « Eliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable » dans le cadre de l’Objectif de développement durable (ODD) diligenté par l’ONU et s’inscrivant directement dans la Politique générale de l’Etat (PGE) autrement dit « l’autosuffisance alimentaire ».

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