« La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) a fait savoir qu’elle ne pourra pas aider l’Etat malagasy à récupérer ces bois, dans ce cas-ci. Pour elle, ces stocks de bois de rose restent de simples marchandises saisies où la CITES n’a rien à voir. Ils ne font alors plus partie des espèces protégées », a expliqué le numéro un du ministère de l’Environnement et du Développement durable. C’est pour cette raison qu’en 2019, l’homme d’affaires, Wong Wee Keong, qui a exporté les rondins a été acquitté par le haut tribunal de Singapour. Mais Madagascar reste persuadé du cas contraire.
« Erreur judiciaire »
Malgré la complexité de la situation, le Gouvernement malagasy ne baisse donc pas pour autant les bras d’où cette nouvelle décision de reprendre l’affaire. Il cherchera ainsi un moyen pour ramener ces rondins au pays. De plus, pour les défenseurs de l’environnement, le verdict émis en avril 2019 est une « erreur judiciaire » comme l’a déclaré Mark Roberts, avocat et consultant en environnement basé aux Massachusetts. « Cela réduira considérablement la confiance en la CITES. Dans la mesure où le matériel est saisi puis redistribué aux commerçants, cela ne présage rien de bon pour l’application de la CITES », a-t-il critiqué en cette période. Les groupes environnementaux ont par ailleurs insisté sur le fait que ces rondins ont été déplacés illégalement et devraient être traités comme étant des objets de contrebande. Une opinion encourageante.
Tout dépendra alors de la stratégie adoptée par le pays. Dans tous les cas, un plan d’action est en cours d’élaboration et attend la validation du Conseil de Gouvernement.
Rova Randria