Publié dans Economie

FIER-Mada - Les produits hors du commun

Publié le dimanche, 08 août 2021

Clap de fin sur la 22ème édition de la FIER-Mada, la Foire internationale de l’économie rurale de Madagascar. Cette édition, très attendue, a enregistré des visites record, étant donné la gratuité du prix d’entrée. L’année dernière a dû se passer de l’événement, en raison de la pandémie de Covid-19. Cette année, les exposants mais aussi les visiteurs se sont donc rattrapés. Pour cette 22ème édition, des produits se sont particulièrement démarqués des autres, de par leur innovation mais aussi de leur goût inhabituel, qui ont su capter voire conquérir les consommateurs. Ce dossier a alors regroupé les produits hors du commun durant les quatre jours de cet événement devenu incontournable.

 

Les producteurs locaux doivent multiplier les idées innovantes aujourd’hui pour se mettre au goût du jour mais surtout rivaliser les produits importés. Cette foire est ainsi une occasion pour mettre en valeur le savoir-faire malagasy mais surtout les ressources naturelles inégalées du pays. Pour initier la relance économique du pays, tout le monde doit y mettre du sien. A travers leurs produits, les producteurs s’engagent alors à offrir aux consommateurs une expérience exceptionnelle, pour les convaincre de consommer local et de soutenir l’économie locale.

Les confitures aux légumes et aux fruits «inhabituels»

Une large gamme de confitures a été exposée à la FIER-Mada cette année. Certaines marques se sont aventurées hors des sentiers battus, en explorant des fruits «inhabituels» voire des légumes. La Ferme de Boeny fait ainsi parler d’elle grâce à ses deux confitures : la prune au Porto et l’ipomée à la vanille. La première confiture est le résultat de la parfaite combinaison entre les prunes et le vin d’origine portugaise, le Porto. «Cette combinaison nous est venue comme cela. Et le résultat nous a complètement conquis. Elle donne une confiture un peu acidulée mais pas trop, avec un goût sucré juste comme il le faut. Nos clients vont se régaler à chaque cuillerée», vante le représentant de la marque sur les lieux. Pour la seconde préparation, la Ferme de Boeny a choisi la patate douce comme principal ingrédient. Un choix pas ordinaire mais tout à fait exquis. L’onctuosité de la patate douce fait toute la différence. Il se peut que le client confonde au début le goût avec celui de la pomme, mais le vrai goût de ce légume se révèle au fur et à mesure de la dégustation.

Les confitures de Sanoma

Mais cette entreprise n’est pas la seule, Sanoma ou les Saveurs du nord de Madagascar, une entreprise en herbe appuyée par le programme de promotion de l'entrepreunariat des jeunes dans l'agriculture et l'agro-industrie, a également choisi des fruits assez particuliers pour en faire des confitures à savoir le jujube et le «sakoa». «Ces deux fruits abondent dans différentes régions du pays, mais aussi dans le nord de la Grande île. Ils sont très appréciés. C’est pourquoi nous avons décidé de les transformer en confiture. Une autre manière de les savourer. C’est également une manière de mieux les exploiter et de créer des emplois pour les jeunes de la région», se réjouit la représentante de la marque. A la dégustation, la confiture de jujube est difficile à identifier au début, mais ensuite son goût exotique se dévoile petit à petit. Très bonne pour accompagner la tartine du matin.

Les tomates multicolores

Depuis toujours, l’on connaît la tomate comme étant de couleur rouge. Toutefois, la Ferme de Boeny a bien démontré que d’autres variétés de tomates existent bel et bien, et peuvent très bien s’épanouir à Madagascar. C’est le cas de la tomate olivette. Cette dernière peut notamment être de couleur jaune ou orange. Elle se diffère des autres variétés par son léger goût sucré, idéal pour la dégustation crue. Mais il y a aussi la tomate «black cherry» ou cerise noire. Cette variété est productive et assez rustique. Habituellement, sa couleur varie du pourpre au noir. Avec sa saveur douce, elle est idéale en apéritif en mélange avec d’autres variétés. «Pour des produits de qualité, nous n’utilisons pas de produits chimiques. C’est une manière de préserver l’environnement mais aussi la santé de nos consommateurs. Toutefois, nous utilisons des techniques à base de produits naturels pour protéger nos potagers, sachant que la tomate est une plante très fragile», soutient le producteur.

Des sauces toutes prêtes

Pour ceux qui ne sont pas très doués en cuisine, mais qui aiment bien manger, les exposants de la foire ont proposé quelques pistes de solutions. Pour faciliter le quotidien des amoureux des salades, la marque Raffia a concocté une vinaigrette toute prête. Des produits du même genre se retrouvent notamment dans les grandes surfaces, mais à la différence près, cette vinaigrette est fabriquée à base de produits naturels et locaux. Les consommateurs n’auront alors rien à craindre de la provenance des ingrédients, contrairement à tous les produits chimiques contenus dans les produits importés. «Et cette sauce toute prête s’adapte à tout type de salade que ce soit une salade à base de pâtes ou encore une salade de légumes cuits à la vapeur. Le client n’aura juste qu’à rajouter la sauce et c’est prêt», explique un des vendeurs de la marque lors des séances de dégustation durant la Foire internationale de l’économie rurale de Madagascar. D’autres variétés de sauces Vita malagasy ont été également présentées pour l’occasion comme la sauce barbecue à base de tamarin. Les producteurs multiplient les innovations pour mettre du pep dans l’assiette.

Objectif qualité de la production locale pour « Honey of Madagascar »

C'est en butinant le nectar de ce fameux arbre que les abeilles confectionnent ce délicieux miel. Le miel produit par « Honey of Madagascar » est relativement récent mais d’après les responsables, le produit est onctueux et bien parfumé et son saveur est douce et délicate et ses notes fruitées en font un miel délicieux dès le petit-déjeuner.

L’apiculture est très présente dans la culture malagasy et répandue sur l’ensemble du pays. Le miel y jouit d’une très bonne image et est utilisé traditionnellement en remplacement du sucre, en thérapie et en cosmétologie. Cependant, c’est une ressource et un potentiel énorme mais encore inexploité. Il y a une forte demande sur le marché national pour un miel de qualité, que la production actuelle n’arrive pas à satisfaire. Les produits de cueillette sont souvent de qualité médiocre, ils sont sales ou additionnés d’eau et sont destinés à des consommateurs peu exigeants ou à faible revenu. Par ailleurs les collecteurs, les commerçants et les restaurateurs de l’île sont à la recherche de miel de qualité qui est encore difficile à dénicher. « La problématique de la qualité du miel à l’échelle nationale a été notre première motivation. Celui-ci est mesuré pour sa teneur en eau et le pourcentage recherché est de moins de 21%. La pureté et la bonne filtration du produit sont aussi recherchées. La difficulté de répondre à cette norme de qualité à Madagascar réside surtout du faible niveau de formation des apiculteurs, d’un taux d’analphabétisme important et de la nécessaire conformité aux normes internationales des conditions d’extraction du miel. D’où l’initiative de Honey of Madagascar » explique Rarivo Ravokatra, ingénieur agronome, gérant associé de Honey of Madagascar.

« Ambioka » pour booster les filières maraîchage, arboriculture et aviculture d’Analamanga

Action auprès d’agriculteurs des filières maraîchage, arboriculture et aviculture dans les Régions d’Itasy et d’Analamanga. C’est l’objectif du projet « Ambioka » qui agit présentement dans 50 Communes des Régions d’Analamanga et d’Itasy dans le cadre du programme AFAFI-Centre. Financée par l’Union européenne et l’Etat malagasy, cette action vise à accompagner la professionnalisation des filières maraîchage, arboriculture et aviculture des régions en périphérie de la Capitale. L’idée étant de réunir les producteurs afin de comprendre les problématiques qu’ils rencontrent et instaurer un dialogue et partager les expériences. « L’échange entre paysans est un préalable important pour parler le même langage et engager cette action de 4 ans de développement de services et de structuration sur de bonnes bases » explique Tovo Ratsimbazafy, chef de projet. « Afin de faciliter les échanges avec les agriculteurs, les leaders paysans des unions de producteurs de la Commune de Mahereza, déjà bénéficiaires du projet, ont été invités à témoigner de leur vision du développement des services de proximité et de l’organisation de producteurs », rajoute le chef de projet. Leur témoignage a suscité beaucoup d’intérêt de la part des agriculteurs. Les producteurs de Mahereza ont pu répondre à leurs nombreuses interrogations quant au fonctionnement d’une organisation ou bien la viabilité économique d’un service. Ces interrogations mettent en évidence les préoccupations des agriculteurs concernés par cette nouvelle action dans cette phase de démarrage.

 Le « Ravintsara » dans tous ses états avec la PNPFR

Tahina Spiral, Franco- Malagasy né à Grenoble, retourne dans son pays d’origine pour commencer sa plantation de Ravintsara sur les terres de sa famille en novembre 2009. La plantation se situe à Sahambavy dans la Région de Fianarantsoa sur l’île de Madagascar. Sa première récolte a lieu en avril 2011. L’huile produite, testée par des aromatologues en France, est de très haute qualité. Après la vente de ses premières huiles, il découvre les conditions des producteurs malagasy face aux grands groupes d’exportateurs. Surpris et déçu du non-respect du travail malagasy, il rejoint un groupe de personnes pour créer la PNPF Ravintsara avec d’autres producteurs (Plateforme nationale pour la promotion de la filière Ravintsara), avec pour objectif de revaloriser le travail des producteurs face aux exportateurs et créer un langage unique sur la production du Ravintsara. L’objectif premier de la plateforme réside sur un commerce éthique autour du Ravintsara. Ce camphrier est bien connu dans le baume du tigre. Il a été implanté à Madagascar il y a plus d’un siècle et a développé des propriétés très différentes là-bas. L’utilisation de la feuille permet notamment d’éliminer différents maux du corps et de l’aider à être performant en cas d’attaque virale. Très proche de l’eucalyptus radié, l’huile essentielle de Ravintsara permet alors de soulager les infections respiratoires. Rhume, sinusite, otite, toux grasse et même bronchite ne seront plus que de mauvais souvenirs. En effet, elle agit au niveau des voies respiratoires grâce à ces propriétés anti-inflammatoires, expectorantes et antitussives. Limitant la production de mucus nasal, elle aide à libérer les nez encombrés. Antivirale, l’huile essentielle de Ravintsara combat ainsi nombre de maladies liées à un virus. Dès les premiers symptômes de la grippe par exemple, elle permet de limiter les dégâts et ainsi lutter efficacement contre la maladie. Herpès, verrues et zona sont également liés à un virus. En application locale, le Ravintsara permet de traiter ces pathologies. Enfin, l’huile essentielle de Ravintsara est énergisante. Utilisée en diffusion ou en massage, elle permet de combattre fatigue physique et mentale.

« Healthy Food » à la ferme Aina

Ayant remporté le 2ème trophée de la vitrine de l'industrie 2018 dans la lutte contre la malnutrition, Ferme Aina se démarque par la production de super aliments naturels. Se basant sur des produits naturels, Ferme Aina les utilise pour en faire des compléments nutritifs dont les propriétés sont bénéfiques sur la santé et le bien-être. « Ferme Aina est une société spécialisée dans les produits au sésame, nous avons plus de 20 produits référencés dans les grandes surfaces telles que Jumbo Score, Shoprite , Shopliantsoa, Supermaki. Des sésames triés pour boulangerie, des nougatines blancs et noirs, des poudres de sésame blanc et noir, des tahinis et actuellement de l'huile de sésame 1 ère pression à froid. Depuis 2018, la société lance des nouveaux produits à base de baobab, du poudre de baobab, du jus, combo poudre de sésame et baobab et dernièrement huile de baobab » explique Iangotiana Rasolofoson, propriétaire gérante.

Des conserves locales et du bio chez Maxdelice

Les sacs biodégradables faits de plants de bananiers peuvent sembler un peu étranges, mais des chercheurs ont trouvé un moyen d’en produire, et cela pourrait résoudre deux problèmes de déchets industriels en un. Ce nouveau procédé permet ainsi de transformer les déchets de bananeraie en matériaux d’emballage non seulement biodégradables, mais aussi recyclables. C’est l’innovation apportée par les responsables du stand de Maxdelice à la FIER Mada. Cependant, en plus de cette initiative écoresponsable, l’enseigne propose aussi la mise en conserve d’aliments peu acides, comme la viande qui nécessite un cuiseur sous pression. C’est une façon pratique de conserver de grande quantité à utiliser tout au long de l’année sans dépendre de votre congélateur. Beaucoup pensent que les produits de volaille frais sont meilleurs que congelés. Mais ce n’est pas tout à fait correct. En raison du développement de la congélation rapide, les producteurs peuvent désormais congeler les produits en quelques minutes seulement après l’abattage et la transformation.

Dossier réalisé par Rova Randria et Hary Rakoto

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Editorial

  • Indomptable !
    Sans crier gare, les prix repartent en flèche. L’inflation, la bête noire du commun des mortels, s’entiche à grimper pour atteindre les sordides sommets en faisant mal aux humains.Tel le lion, le mâle dominant du groupe, fauve parmi les plus atroces et les plus cruels, roi des savanes, indomptable qui sème la terreur partout où il passe, l’inflation crée la panique et provoque l’angoisse et l’anxiété chez les familles vulnérables autrement la grande majorité des malagasy.Indomptable, l’inflation continue de sévir. A l’heure actuelle, par les temps qui courent, les prix des produits de première nécessité (PPN) s’envolent et va au-delà des faibles moyens des malagasy. Le kapoaka de riz dit « vary gasy », makalioka, tsipala, vary mena franchit et dépasse nettement le 1000 ariary. A Antananarivo, à Toamasina, à Mahajanga, à Toliary, bref dans tous les marchés de quartiers du pays. Le kilo du sucre, l’autre PPN d’utilité quotidienne…

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